La promotion de Sinwar prouve que la question palestinienne est gérée par l’Iran et le Hamas, dit Katz
Le ministre israélien des Affaires étrangères a appelé à "éliminer rapidement" l'homme qui a été désigné par le Hamas comme nouveau chef politique du groupe terroriste ; pour Tsahal, la place de "Yahya Sinwar est aux côtés de Muhammad Deif"
Le ministre des affaires étrangères, Israël Katz, a estimé mercredi que la nomination de Yahya Sinwar à la tête du groupe terroriste du Hamas était la preuve que « la question palestinienne est désormais entièrement contrôlée par l’Iran et le Hamas ».
« Sans les actions entreprises par Israël à Gaza, la région tomberait entièrement sous le contrôle du Hamas. En Judée-Samarie, Abbas et l’Autorité palestinienne ne survivent que grâce aux opérations militaires intensives que mène Israël contre les infrastructures du Hamas et du Jihad islamique, des infrastructures soutenues et encouragées par l’Iran », écrit-il sur X.
Katz a accusé l’Iran de faire clandestinement des armes en Jordanie afin de « déstabiliser le régime jordanien et d’inonder les camps de réfugiés de Judée-Samarie ainsi que l’ensemble de la région d’armes et de fonds – dans le but de mettre en place un nouveau front terroriste, à l’Est, contre les principaux centres de population d’Israël », utilisant le terme biblique qui désigne la Cisjordanie.
Il a défendu l’idée d’une « autogestion palestinienne » en Cisjordanie mais il a affirmé qu’Israël devra maintenir un contrôle sécuritaire dans la région « pour empêcher la création d’un autre bastion extrémiste islamisto-iranien et pour permettre aux Palestiniens de gérer leurs affaires intérieures ».
« Toute autre solution conduira à la création d’un autre avant-poste de l’Iran dans la région – ce qui explosera à la face du monde et de tous les pays de la région. Le monde doit voir la réalité telle qu’elle est et soutenir Israël, qui se trouve actuellement à l’avant-garde de la bataille contre l’axe iranien et islamiste extrémiste, » a-t-il conclu.
The election of Yahya Sinwar as the leader of Hamas must send a clear message to the world that the Palestinian issue is now completely controlled by Iran and Hamas.
Without Israeli action in Gaza, the area would fall entirely under Hamas control. In Judea and Samaria, Abbas and… pic.twitter.com/MtHWswqBBq
— ישראל כ”ץ Israel Katz (@Israel_katz) August 7, 2024
Katz avait précédemment appelé à « éliminer rapidement » Sinwar.
« La nomination de l’archi-terroriste Yahya Sinwar à la tête du Hamas, en remplacement d’Ismaïl Haniyeh, est une raison supplémentaire de l’éliminer rapidement et de rayer de la carte cette ignoble organisation », avait réagi Katz.
Le principal porte-parole de Tsahal avait, lui aussi, réagi mardi à la nomination de Yahya Sinwar.
« Il n’y a qu’une seule place pour Yahya Sinwar, et c’est aux côtés de Muhammad Deif et du reste des terroristes du 7 octobre. C’est la seule place que nous lui réservons », avait déclaré le contre-amiral Daniel Hagari à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, en référence au haut commandant militaire du Hamas qui avait été tué lors d’une frappe israélienne le mois dernier.
Mardi encore, alors qu’il s’adressait à la chaîne de télévision Al-Jazeera, le porte-parole du Hamas, Osama Hamdan, avait, pour sa part, dit que Sinwar poursuivrait les négociations portant sur la remise en liberté des otages en échange d’un cessez-le-feu.
« Le problème des négociations n’est pas le changement au sein du Hamas », avait-il indiqué, reprochant à Israël et à son allié, les États-Unis, de ne pas avoir réussi à sceller un accord.
Mais il avait affirmé que le Hamas « reste inébranlable sur le champ de bataille et en politique… La personne qui dirige aujourd’hui le groupe est celle qui a mené les combats pendant plus de 305 jours et qui reste inébranlable sur le terrain ».
Le ministre américain des Affaires étrangères Antony Blinken avait, de son côté, estimé qu’il revenait à Sinwar de décider d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza avec Israël.
« Sinwar a été et reste le premier décisionnaire en ce qui concerne la conclusion d’un cessez-le-feu » dans le territoire palestinien, avait-il souligné.
Le Hezbollah avait également évoqué dans un communiqué un « message fort » adressé à Israël, et jugé que le choix de Sinwar « confirme que l’ennemi n’a pas su remplir ses objectifs » face au Hamas.
Le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, avait jugé « logique » et « attendue » la nomination de Sinwar, saluant, par la voix d’un de ses responsables, Jibril Rajoub, une « personnalité pragmatique, réaliste et logique ».