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Ultradroite : Les Zouaves Paris, groupuscule adepte des actions éclair violentes

Le groupuscule "réunit aussi bien des anciens du GUD (aujourd'hui dissous), des néofascistes que des identitaires venus d'autres groupes"

Les Zouaves Paris. (Capture d'écran Instagram @casual.paris)
Les Zouaves Paris. (Capture d'écran Instagram @casual.paris)

Les Zouaves Paris, groupuscule d’ultradroite soupçonné d’être impliqué dans les violences commises le 5 décembre lors du meeting d’Eric Zemmour à Villepinte, est un rassemblement de militants violents adeptes d’actions éclair.

Le dirigeant présumé de ce groupe menacé de dissolution, Marc de Cacqueray-Valmenier, a été interpellé mardi.

Un groupe informel

« On ne prend pas sa carte, on n’est pas inscrit » aux Zouaves Paris (ZVP), disait Marc de Cacqueray-Valmenier, présenté par l’accusation comme le « moteur » du groupe, en novembre lors du procès de cinq de ses membres présumés pour l’attaque d’un bar de la mouvance « antifa » à Paris en juin 2020.

Non constitués en association, les ZVP sont davantage « un groupement de fait » de militants d’ultradroite « déjà engagés auparavant », explique la chercheuse Marion Jacquet-Vaillant.

Ces militants commencent à s’appeler Zouaves Paris « au début de l’année 2018 », poursuit auprès de l’AFP la docteure en science politique qui a consacré sa thèse à la mouvance identitaire.

Le groupuscule, qui « réunit aussi bien des anciens du GUD (aujourd’hui dissous), des néofascistes que des identitaires venus d’autres groupes », selon l’historien spécialiste de l’extrême droite Nicolas Lebourg, « n’a pas de leader ou de hiérarchisation », pas plus qu’une « ligne » idéologique partagée par tous ses membres.

Adepte des actions éclair

Il « n’existe que pour un moment, une action », ajoute M. Lebourg.

Des actions éclair et violentes « à la mode hooligans », à la différence « d’autres groupes d’extrême droite, qui ont eux volontairement disqualifié l’usage de la violence physique », selon Mme Jacquet-Vaillant. La chercheuse cite le cas de Génération identitaire, dissoute en mars.

Les Zouaves Paris cherchent des « actions démonstratives », soit « en participant à des manifestations pour les faire dégénérer », soit en « se battant avec les antifas et l’ultragauche », abonde une source sécuritaire, qui assimile leur comportement à celui de « milices privées ».

Avant le meeting d’Eric Zemmour à Villepinte, les ZVP avaient participé à la manifestation du 1er décembre 2018, la plus violente des « Gilets jaunes » marquée par le saccage de l’Arc de Triomphe.

Un homme porte un masque d’Anonymous et un sabre laser de Jedi de Star wars durant les manifestations de gilets jaunes devant l’Arc de Triomphe à Paris, le 15 décembre 2018. (Crédit : Christophe Archambault/AFP)

Pour sa « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations » lors de celle-ci, Marc de Cacqueray-Valmenier a été condamné à six mois de prison avec sursis assortis de 105 heures de travail d’intérêt général (TIG).

Son ami Aloys Vojinovic, avec lequel il a tagué « ACAB » (« All cops are bastards », « tous les flics sont des bâtards ») ou « Libre, social et national », avait été condamné à trois mois de prison ferme.

Les Zouaves ont donc aussi revendiqué l’attaque à coups de battes de baseball et d’aérosols de gaz lacrymogène du bar Saint-Sauveur, lieu emblématique de la mouvance antifasciste dans le quartier de Ménilmontant à Paris.

Lors du procès, dont le jugement doit être rendu le 21 janvier, six et dix mois de prison ont été requis contre deux militants, dont Marc de Cacqueray-Valmenier.

Ce dernier affirme qu’il ne faisait plus partie du groupe rassemblant « majoritairement des lycéens ou des jeunes étudiants » à l’époque de l’attaque, après l’avoir « fréquenté à des intervalles plus ou moins réguliers entre 2017 et 2020 ».

Le journaliste français d’extrême droite et candidat à la présidentielle de 2022, Eric Zemmour, présente le nom de son nouveau parti « Reconquête ! » lors de son premier meeting de campagne à Villepinte, près de Paris, le 5 décembre 2021. (Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP)

Hooligans

Marc de Cacqueray-Valmenier s’est vanté sur son compte Instagram d’être allé combattre à l’automne 2020 au Nagorny-Karabakh aux côtés des Arméniens chrétiens contre les Azerbaïdjanais musulmans.

Comme lui, les Zouaves Paris « publient sur les réseaux sociaux leurs exploits », explique la source sécuritaire.

Sur la boucle Telegram « Ouest Casual » qu’ils abondent figure ainsi notamment la chasse aux « antifas » avant le meeting de M. Zemmour.

Elle renseigne également sur la porosité du groupuscule avec le milieu hooligan du football. Ainsi a été posté le 23 novembre un hommage pour les 15 ans de la mort de Julien Quemener, le supporter du PSG décédé en marge du match entre le club parisien et l’Hapoël Tel Aviv, sur fond d’attaque antisémite.

D’autres messages renvoient à des groupes de hooligans européens, comme ces photos sur lesquelles les « Boixos Nois », ultras du FC Barcelone, font des saluts nazis.

Marc de Cacqueray-Valmenier, neveu du prêtre catholique traditionaliste Régis de Cacqueray-Valmenier, est lui adepte de kick-boxing.

Il a participé en décembre 2019 au championnat d’Ukraine, selon une photo publiée sur son compte Facebook sur laquelle il est vêtu d’un tee-shirt du groupe de black-métal néo-nazi Moloth.

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