Un adolescent palestinien inculpé pour un attentat à l’arme à feu à Jérusalem
Les procureurs affirment que Muhammad Aliwat, âgé de 13 ans, a ouvert le feu en direction d'une famille après avoir "décidé de commettre un attentat meurtrier contre des Juifs"
Les procureurs ont mis en examen, mercredi, un adolescent palestinien originaire de Jérusalem-Est qui avait grièvement blessé deux Israéliens lors d’une récente attaque à l’arme à feu.
Selon un communiqué émis par le bureau du procureur de l’État, Muhammad Aliwat, 13 ans, avait appris à utiliser une arme à feu après avoir décidé de « commettre une attaque terroriste meurtrière contre des Juifs » à une date indéterminée. Notant que le suspect est mineur, le communiqué a précisé que l’acte de mise en examen ne serait pas rendu public.
Le 28 janvier, Aliwat se serait saisi d’une arme et de deux magasins laissés par son frère dans une poubelle à proximité de leur domicile familial, dans le quartier de Silwan, et se serait mis à la recherche de Juifs à attaquer aux abords de la Vieille Ville.
Les procureurs ont indiqué qu’après avoir remarqué une famille juive, Aliwat avait ouvert le feu, blessant un soldat d’infanterie de l’armée israélienne qui était en permission ainsi que son père. Sur les images filmées par les caméras de surveillance, l’adolescent apparaît en train d’attendre derrière des voitures en stationnement avant d’ouvrir le feu.
Le soldat hors-service a ensuite tiré sur Aliwat, qui est parvenu à riposter malgré ses blessures. Il a été évacué vers un hôpital.
L’adolescent a été mis en examen pour tentatives de meurtre et pour des délits liés aux armements.
Dimanche, le frère aîné d’Aliwat a été inculpé en lien avec l’attentat, responsable d’avoir laissé l’arme et les munitions qui ont été utilisées dans le cadre de l’attaque. Omar Aliwat, 29 ans, devra répondre de délits variés liés aux armes et les procureurs ont annoncé qu’il resterait en détention jusqu’à la fin de la procédure judiciaire.
Le soldat qui a été grièvement blessé dans ces tirs est encore aujourd’hui pris en charge à l’hôpital Shaare Zedek, même si sa famille a fait savoir que son état de santé s’était amélioré, ce week-end. Son père, pour sa part, a pu quitter l’établissement.
Cet attentat, survenu le mois dernier, avait eu lieu quelques heures après que sept personnes avaient été tuées par balles dans le quartier de Neve Yaakov – l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis 2008 – et qui avait fait trois blessés.
Dans les semaines qui ont suivi, trois Israéliens – notamment deux frères âgés de 6 et 8 ans – ont trouvé la mort dans un attentat à la voiture-bélier survenu à Jérusalem et un agent de police a été tué dans une attaque au couteau à l’entrée du camp de réfugiés de Shuafat, dans la capitale.
En riposte, les forces de sécurité ont depuis renforcé leur présence et élargi leurs opérations à Jérusalem-Est, scellant de manière permanente les habitations de certains terroristes – notamment le domicile d’Aliwat.
L’initiative était inhabituelle dans ce cas. Israël démolit régulièrement ou scelle de manière permanente les maisons des Palestiniens accusés d’avoir mené des attentats terroristes meurtriers, mais l’État juif n’avait pas pris de telles initiatives jusqu’à présent pour les auteurs d’attaques n’ayant entraîné que des blessés.
Ces récents attentats ont eu lieu dans un contexte de tensions régionales fortes.
L’armée israélienne poursuit son offensive antiterroriste en Cisjordanie, qui s’est soldée par plus de 2 500 arrestations et la mort de 171 Palestiniens en 2022, et de 48 autres depuis le début de l’année.
La plupart d’entre eux ont été tués alors qu’ils menaient des attaques ou lors d’affrontements avec les forces de sécurité, mais certains étaient des civils non impliqués.
Il y a eu également une recrudescence des attaques de représailles anti-palestiniennes de la part d’Israéliens suite à la vague terroriste récente.