Un an de suspension du football européen pour le Beitar Jerusalem
La Fédération israélienne de football a sanctionné le club à la suite du chaos qui a régné à la fin du championnat de la Coupe d'État - ce qui laisse une chance au Maccabi Netanya
L’équipe de football du Beitar Jérusalem ne sera pas autorisée à jouer des matchs en compétition européenne en guise de sanction contre ses supporters qui avaient pris d’assaut le terrain après une victoire en championnat le mois dernier, a déclaré lundi la Fédération israélienne de football.
La décision d’un tribunal – qui s’est réuni sur demande de l’instance dirigeante du football israélien – implique que le club sera exclu de l’UEFA Europa Conference League, une compétition réunissant les champions des ligues nationales de toute l’Europe.
En conséquence, le Maccabi Netanya, qui avait perdu le match pour le titre qui avait entraîné la prise d’assaut de la pelouse par les supporters du Beitar, le 23 mai, pourrait bien jouer les remplaçants.
Les équipes israéliennes jouent en Europe en raison des difficultés à programmer des matchs contre les équipes des pays du Moyen-Orient et d’Asie qui sont opposés à la normalisation avec l’État juif.
Le Beitar Jerusalem a également été condamné à payer une amende de 70 000 shekels et à perdre trois points en championnat l’année prochaine.
Le club pourrait également être exclu du tournoi de la Coupe d’État si les supporters devaient à nouveau entraîner des troubles.
Le chaos avait éclaté à l’intérieur du stade Sammy Ofer de Haïfa après la victoire 3-0 du Beitar sur le Maccabi Netanya. Des milliers de supporters en jaune et noir s’étaient précipités sur la pelouse, ce qui avait interrompu la cérémonie de remise des prix. Ils avaient dérobé des médailles, allumé des feux et contraint le président Isaac Herzog à quitter les lieux sous escorte sécurisée.
Herzog, qui devait comme chaque année participer à la cérémonie de remise des prix, avait été évacué à la hâte par les services de sécurité lorsque les supporters avaient commencé à lancer des pétards et à voler du matériel.
Le président avait organisé une cérémonie de rattrapage pour l’équipe dans sa résidence de Jérusalem le lendemain.
Les responsables avaient envisagé de retirer son titre à l’équipe, qui avait menacé d’intenter une action en justice. Finalement, le jury avait laissé la coupe à Beitar, mais il avait déclaré qu’il « ne pouvait pas trouver de bonnes raisons de lui permettre de profiter également des fruits et des droits économiques découlant de sa victoire ».
« La finale de la Coupe d’État est censée être un match honorable et elle sert à célébrer la fin de la saison en présence d’une foule de supporters remplissant les gradins devant de nombreux dignitaires », a déclaré le tribunal dans son verdict. « Dans la pratique, cette journée est devenue un événement honteux et humiliant, comme le football israélien n’en a jamais connu dans une telle situation. »
Le Beitar, fondé en 1936, est sans doute le club de football le plus populaire d’Israël, mais il est aussi le plus controversé en raison du racisme et de la violence d’une partie de ses supporters.
Le Beitar Jérusalem est le seul club de première division israélienne à n’avoir jamais recruté de joueur arabe, et son club de supporters le plus bruyant et le plus extrémiste – connu sous le nom de La Familia – peut souvent être entendu en train de scander « Mort aux Arabes » depuis la tribune Est du Teddy Stadium à Jérusalem.
L’année dernière, le ministre de la Défense de l’époque, Benny Gantz, avait suggéré que La Familia soit placée sur la liste des groupes terroristes après avoir été impliquée dans des violences lors de la Marche des drapeaux, à l’occasion de la Journée de Jérusalem.