Un antibiotique qui enraye le développement du cancer du colon découvert
Les scientifiques israéliens ont permis de révéler "qu’un simple antibiotique utilisé contre les bactéries est capable de faire disparaitre les polypes précancéreux du côlon"

Cet été, la revue International Journal of Cancer a rapporté que des chercheurs de de l’Université de Tel Aviv avaient découvert un antibiotique qui enraye le développement du cancer du colon.
L’étude, pionnière en son genre et reprise dans un article de l’Association française de l’Université de Tel Aviv début octobre, a été réalisée sous la direction du Professeur Rina Rosin-Arbesfeld du Département de microbiologie et d’immunologie clinique de la Faculté de médecine de l’Université de Tel Aviv, en collaboration avec le Docteur Revital Kariv de l’Institut de gastroentérologie de l’hôpital Ichilov à Tel Aviv.
Les scientifiques ont ainsi permis de révéler « qu’un simple antibiotique généralement utilisé contre les bactéries intestinales est capable de faire disparaitre les polypes précancéreux du côlon ».
Avant de tirer leurs conclusions, les chercheurs ont mené l’étude auprès de dix patients atteints de polypose adénomateuse familiale, une maladie héréditaire qui provoque l’apparition d’un nombre énorme de polypes dans le gros intestin, susceptibles d’évoluer en cancer du côlon.
Leur travail « éveille de nombreux échos ainsi que l’espoir de trouver d’autres antibiotiques capables d’enrayer des types de cancers différents », a rapporté l’Association française de l’Université de Tel Aviv.
« Le cancer colorectal est le troisième parmi les cancers les plus fréquemment diagnostiqués, et la quatrième cause de mortalité dans le monde », explique le Dr. Revital Kariv. « Son origine provenant dans la majorité des cas d’une mutation du gène APC (polypose colique adénomateuse), nous avons voulu vérifier la faisabilité et l’efficacité d’une correction de cette mutation comme traitement potentiel de la maladie. »
« L’utilisation de l’antibiotique a permis de repousser l’opération chirurgicale de ces patients », explique le Prof. Arbesfeld. « L’érythromycine a eu une influence sur la mutation qui provoque les polypes et a transformé les cellules cancéreuses en cellules saines. Il a en fait guéri les cellules et leur ont permis de se normaliser. Nous nous sommes donc servi d’un antibiotique pour traiter le cancer », conclue-t-elle. « Il y a lieu de poursuivre ces recherches pour établir le potentiel thérapeutique d’autres antibiotiques capables de soigner d’autres types de mutations génétiques, et donc d’autres types de cancer. »