Un bassiste israélien quitte le groupe Big Thief pour « des raisons relationnelles »
Le groupe, basé à Brooklyn et qui avait annulé son concert à Tel Aviv, en 2022, suite aux pressions des activistes du mouvement BDS, a annoncé le départ de Max Oleartchik sans donner d'autres détails
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
L’Israélien Max Oleartchik, bassiste au sein du groupe de rock indépendant Big Thief qui avait été fondé à Brooklyn, a quitté ce dernier pour « des raisons relationnelles », ont écrit les quatre membres du groupe dans un message conjoint qui a été posté sur leur compte Instagram.
« L’amour que nous nous portons les uns les autres est infini, et nous éprouvons une telle gratitude à l’égard de tout ce que nous avons partagé depuis le début de notre aventure en tant que groupe », ont-ils écrit. « Nous ne serions pas qui nous sommes aujourd’hui sans Max ».
Les autres membres sont Adrianne Lenker, à la guitare et au chant, Buck Meek, à la guitare et aux chœurs et James Krivchenia, à la batterie.
« C’est un gros changement pour nous et nous vous remercions, tous les quatre, pour votre confiance, votre respect et votre attention alors que nous passons à ce nouveau chapitre de nos existences », continue le post écrit sur Instagram, qui ne donne aucune explication sur la raison pour laquelle Oleartchik, qui a joué de la basse sur les cinq albums enregistrés en studio depuis 2015, a décidé de partir.
Oleartchik avait rencontré Meek quand il était adolescent, lors d’un programme estival qui était organisé au Berklee College of Music. Ils s’étaient ensuite retrouvés à Brooklyn, à l’âge adulte, selon un article du Pitchfork Magazine.
Lenker, l’une des membres du groupe, avait appelé à un cessez-le-feu à Gaza au début de l’année. Elle a aussi sorti un album solo il y a quelques mois dont les recettes ont été versées aux enfants palestiniens.
Dans un entretien avec le New York Times où elle faisait la promotion de son album, Lenker avait indiqué : « Il a été naïf de croire que nous pourrions donner un concert en Israël sans essuyer des critiques ».
Lenker évoquait alors la décision qui avait été prise, il y a deux ans, d’annuler deux concerts qui avaient été prévus au club Barby de Tel Aviv, après d’intenses pressions exercées par les activistes de BDS sur les réseaux sociaux.
A ce moment-là, le groupe avait suscité des réactions furieuses de la part de personnes qui avaient demandé à savoir pourquoi il apportait son soutien à Israël et qui sommait les musiciens d’arrêter « de normaliser Israël ».
Le groupe avait tenté d’expliquer ultérieurement, sur les réseaux sociaux, que des concerts avaient été prévus dans le pays où Oleartchik était né et où il avait grandi.
Le père du bassiste, l’auteur-compositeur Alon Oleartchik – l’un des membres du groupe Kaveret, un groupe-phare des années 1970 en Israël – avait répondu à l’époque que Big Thief n’avait pas de visées politiques et que le groupe voulait tout simplement jouer dans le pays natal de Max.
« Aussitôt que les concerts ont été annoncés, ils ont reçu un torrent de haine avec quelque chose comme 5 000 réactions », avait expliqué Oleartchik à ce moment-là au cours d’un entretien avec la Douzième chaîne. « Ils ont eu peur, ils ne savaient pas quoi faire et ils se sont finalement décidés à tout annuler ».