Un centre de recherche quantique à l’université de Tel Aviv
La structure va se concentrer sur les programmes d'étude, la recherche multidisciplinaire et les collaborations internationales

L’Université de Tel Aviv (TAU) a établi un centre pour la recherche quantique qui, selon elle, représente « l’un des plus importants domaines de recherche de notre ère ».
Le Centre de sciences et de technologies quantiques a été inauguré lors d’un récent atelier intitulé « De l’informatique quantique à la chimie quantique », qui a commencé dimanche au sein de l’établissement d’enseignement supérieur.
« La révolution quantique frappe à nos portes et de nombreuses personnes s’attendent à ce qu’elle s’avère aussi porteuse de signification que l’avaient été les révolutions industrielle et numérique, transformant complètement notre technologie et notre mode de vie », a commenté lors de l’événement professeur Yaron Oz, recteur de la TAU, en annonçant la création du centre.
Le Centre permettra à l’université de renforcer sa présence dans « ce secteur critique », a-t-il expliqué.
Il servira « de cadre pour les activités extensives menées sur le campus tout en faisant la promotion de la collaboration aux niveaux national et international », a-t-il ajouté.

La théorie quantique – appelée également mécanique quantique – date du début du 20e siècle et décrit les propriétés microscopiques de tous les matériaux. Les Etats-Unis, la Chine et les pays européens se pressent de développer des technologies basées sur les principes quantiques, investissant des milliards de dollars dans des initiatives de recherche et rivalisant pour se hisser au sommet de ce domaine émergent.
« La recherche quantique appliquée est un domaine qui est relativement nouveau et qui prend rapidement de l’élan en Israël et dans le monde, et il est temps d’y investir des efforts considérables », a dit Oz.
Le nouveau Centre réunira environ 20 laboratoires de recherche de différentes facultés qui examinent des aspects variés du secteur.
Il se concentrera sur trois activités principales : Des études de recherche dans des voies pertinentes telles que l’informatique et les communications quantiques ; la recherche multidisciplinaire issue de matières qui incluent l’informatique, les matériaux, les capteurs, la chimie, la physique et les mathématiques ; ainsi que les liens internationaux avec des centres de recherche et des corporations, et notamment des géants comme Google, IBM et Microsoft qui développent des technologies quantiques aux côtés de clients potentiels tels que le secteur financier qui doit se préparer à l’avènement de l’informatique quantique, a fait savoir l’université dans un communiqué.
Le centre recrutera également de nouveaux membres et offrira des bourses et des stages aux étudiants.
Lors de l’atelier quantique, qui se terminera mercredi, les participants ont été invités à tester les capacités d’un ordinateur quantique qui a été développé par IBM. Ces capacités informatiques avaient été placées sur un nuage IBM à travers lequel les personnes présentes ont pu se connecter en utilisant un ordinateur lambda, a expliqué une porte-parole de la TAU.

« Nous nous joignons à de nombreuses entreprises et institutions en Israël et dans le monde qui ont identifié le potentiel énorme de la technologie quantique et qui ont relevé le défi », a dit le professeur Ady Arie, de l’école du Génie électrique, qui est l’un des co-organisateurs de l’atelier.
« Ces dernières années, notre compréhension de la science quantique s’est largement élargie, entraînant une capacité améliorée à contrôler les systèmes et les processus quantiques. Les chercheurs du monde entier recherchent des moyens qui permettront d’exploiter les états quantiques dans une gamme d’applications qui transformeront complètement la technologie telle que nous la connaissons », a-t-il poursuivi.
Selon Arie, les ordinateurs quantiques vont rapidement accomplir des tâches qu’un ordinateur numérique n’est pas capable de mener à bien ; la sécurité quantique de la communication et des informations sera totalement imperméables aux accès non-autorisés ; les capteurs quantiques permettront de réaliser des mesures exactes et sensibles des champs magnétiques et électriques, du temps et des fréquences et les matériaux quantiques, aux propriétés uniques, transformeront les industries – de la sécurité à l’aviation en passant par les produits manufacturés et la médecine.
« Et ce n’est que le début », a prédit Arie.
L’année dernière, le ministère de la Défense et la Fondation israélienne des sciences ont établi un nouveau fonds de 100 millions de shekels sur cinq ans pour renforcer l’étude des technologies quantiques et développer les infrastructures de recherche nécessaires pour dynamiser le statut dans le monde d’Israël dans ce domaine croissant.
En 2017, l’université Bar-Ilan avait fait savoir qu’elle voulait devenir leader national dans le secteur de la science quantique et elle avait annoncé l’ouverture programmée d’un centre de recherche et de développement dans les technologies quantiques.