Un comité scientifique de l’Université de Genève approuve les relations académiques avec Israël
La consultation avait été lancée après l’occupation de l’université par des étudiants pro-palestiniens, qui réclamaient la fin des collaborations avec les universités israéliennes
Le comité scientifique de l’Université de Genève a publié, le 9 mars, un rapport sur le rôle des universités dans le débat public. Les professeurs et étudiants mobilisés pour cette publication avaient été mandatés en mai 2024, après l’occupation de l’université par des étudiants pro-palestiniens. Ceux-ci réclamaient la fin des collaborations avec les universités israéliennes.
Dans son rapport, le comité scientifique ne suit pas ces demandes et affirme, en premier lieu, « le principe de la réserve institutionnelle ». Selon eux, l’université ne doit pas se prononcer « sur des questions sociales et politiques, sauf si celles-ci affectent directement sa mission ». Le groupe de chercheurs estime aussi que l’université doit défendre la liberté académique et promouvoir la liberté d’expression.
Le rapport plaide ainsi pour que l’université maintienne ses accords de collaboration, estimant qu’ils « sont des catalyseurs pour faire face aux enjeux mondiaux ». Cette conclusion va à l’opposé de celle de l’Université de Lausanne : dans un rapport similaire publié en janvier, elle estimait qu’il y avait une « nécessaire réévaluation des liens avec Israël ».
La position finale du comité scientifique de l’Université de Genève n’a cependant pas fait l’unanimité en son sein. Deux étudiants et le professeur Hasni Abidi souhaitaient en effet « mettre en œuvre une procédure d’évaluation chargée de réexaminer les accords de collaboration institutionnelle avec les universités et les centres de recherche impliqués dans des violations du droit international humanitaire et des droits humains ». Leur position n’a cependant pas été retenue, car minoritaire.
La Coordination étudiante pour la Palestine, à l’origine des blocages de 2024, s’est dite déçue par ce rapport et a dénoncé ce qu’elle a appelé une
« lâcheté institutionnelle ». Le rectorat de l’Université de Genève a lui annoncé le lancement d’une large consultation de la communauté universitaire.