Un couvent marseillais renonce à accueillir une journée d’hommage à Maurras
"Il y a eu trop de menaces sur le couvent par des personnes violentes, qui ont menacé de perturber les messes," a justifié le centre Cormier des Dominicains
Un couvent dominicain de Marseille a renoncé vendredi à accueillir une journée d’hommage à l’écrivain antisémite et collaborationniste Charles Maurras, organisée par le groupuscule d’extrême droite Action française et décriée par des militants de gauche.
Le centre Cormier des Dominicains « annule pour des raisons de sécurité et en réfutant les critiques et les fausses insinuations », écrit-il sur son site internet à la veille de la manifestation initialement prévue.
L’Action française Provence et la Fédération royaliste provençale avaient prévu d’organiser samedi une série de colloques sur Charles Maurras (1868-1952).
« Il y a eu trop de menaces sur le couvent par des personnes violentes, qui ont menacé de perturber les messes. Le climat fait que le centre a dû renoncer », a commenté du côté des organisateurs Gérard Pol, responsable du site maurrassien Lafautearousseau, interrogé par le site Marsactu. Il n’a pas précisé si le colloque était maintenu dans un autre lieu.
L’organisation de ce colloque dans des locaux d’un ordre appartenant à l’Eglise catholique avait suscité l’indignation du mouvement des Jeunes socialistes des Bouches-du-Rhône, dénonçant le retour du « souvenir d’un clergé qui soutenait la persécution antisémite en France durant la Seconde Guerre mondiale ».
Un Collectif unitaire anti-fasciste de Marseille avait également protesté, envoyant une lettre à l’archevêque de Marseille Georges Pontier.
Le couvent dominicain de Marseille a notamment hébergé le père Joseph-Marie Perrin, qui y a caché et aidé des Juifs traqués par la police de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, et a été élevé pour cela au rang de Juste parmi les Nations.
Cent cinquante ans après sa naissance, le souvenir de Charles Maurras a été au centre d’une intense polémique en début d’année, lorsqu’il avait été écarté par la ministre de la Culture Françoise Nyssen du livre des commémorations nationales, après des protestations d’associations antiracistes.