Un député arabe critique le projet de loi visant à geler les paiements des “martyrs” de l’AP
Youssef Jabareen a expliqué que si Israël veut empêcher les familles de terroristes condamnées à recevoir de l'argent, alors le pays doit libérer tous les prisonniers palestiniens
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Un député arabe israélien a vivement rejeté lundi un projet de loi qui réduirait les versements israéliens à l’Autorité palestinienne (AP) du montant des salaires versés par Ramallah aux terroristes condamnés et à leurs familles.
Le projet de loi, qui a été approuvé dimanche par la commission des lois, « imposerait une punition collective à la population palestinienne », a expliqué le parlementaire Youssef Jabareen de la Liste arabe unie dans une déclaration.
Ce projet de loi verrait Israël diminuer d’environ un milliard de shekels les revenus fiscaux annuels que le pays collecte pour les Palestiniens avant de leur verser – une somme équivalente au montant versé par Ramallah aux terroristes et à leurs familles – une pratique à laquelle Israël et la communauté internationale ont tenté de mettre un terme.
Le projet de législation devrait être présenté mercredi à la Knesset pour un vote préliminaire.
Jabareen, du parti judéo-arabe Hadash intégré à la Liste arabe unie, a estimé que les paiements étaient semblables aux indemnités de l’Assurance nationale payées par Israël aux personnes âgées, aux chômeurs et aux femmes en congé maternité, entre autres. « Ces paiements ont pour objectif d’aider les familles des prisonniers à répondre à leurs besoins », a-t-il ajouté.
« Il n’y a presque pas une seule famille palestinienne aujourd’hui qui n’ait pas un parent prisonnier ou libéré de prison, a poursuivi Jabareen. Si vous voulez faire cesser ces paiements, alors libérez les prisonniers comme un geste en faveur de la paix. »
Il y a environ 6 500 prisonniers palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes.
Le président de la Liste arabe unie Ayman Odeh, qui préside également Hadash, a refusé de répondre aux questions posées par le Times of Israël au sujet de son positionnement par rapport aux critiques de Jabareen ou sur son soutien personnel à la poursuite des paiements.