Israël en guerre - Jour 366

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Un député de l’Union sioniste porte plainte contre Miri Regev

Yoel Hasson a dit que la ministre de la Culture se comportait comme un troll après avoir comparé les forces de l'ordre à des conspirateurs bibliques qui ont été pendus

Le député Yoel Hasson (Union sioniste) assiste à une réunion du Comité des affaires intérieures de la Knesset le 30 novembre 2017. (Miriam Alster/Flash90)
Le député Yoel Hasson (Union sioniste) assiste à une réunion du Comité des affaires intérieures de la Knesset le 30 novembre 2017. (Miriam Alster/Flash90)

Un député de l’opposition a déposé une plainte officielle auprès du Comité d’éthique de la Knesset contre la ministre de la Culture Miri Regev pour « incitation », après avoir comparé des responsables de l’appareil judiciaire israélien chargés de traiter les enquêtes contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu à des conspirateurs du Livre biblique d’Esther qui projetaient d’assassiner le roi perse Assuérus et ont été exécutés pour trahison.

Le député Yoel Hasson, vice-président du Parlement israélien et président de la faction de l’Union sioniste à la Knesset, a requis une sanction contre les propos de Miri Regev, les qualifiant de « discours d’incitation festif » à l’encontre des responsables de l’application des lois, en disant que l’on « franchissait la ligne rouge ».

Regev a tenu ces propos lors d’un repas de Pourim à Rishon Lezion samedi pour marquer la fête juive, quand le livre d’Esther est traditionnellement lu, disant que les enquêteurs étaient semblables à Bigthan et Teresh, deux traîtres eunuques apparaissant dans l’histoire. Ses remarques ont suscité une condamnation immédiate et elle a précisé dimanche qu’elle n’appelait personne à faire du mal.

« Nous avons été élus par le peuple, mais il y a des conseillers et des bureaucrates qui ont pris l’habitude de décider ce qui est juste et ce qui ne l’est pas – de nos jours, on les appelle les « gardiens de la porte », a dit Mme Regev samedi, citée par le quotidien Yedioth Ahronoth, en référence aux fonctionnaires judiciaires qui prennent des décisions dans les diverses enquêtes sur la corruption impliquant le Premier ministre et ses proches.

La ministre de la Culture Miri Regev joue dans une pièce de théâtre d’Anton Tchekhov lors des célébrations du 100e anniversaire du Théâtre Habima à Tel Aviv, le 18 février 2018. (Flash90)

« Le Livre d’Esther met aussi en vedette des gardiens. Bigthan et Teresh. Une belle paire, poursuivit Regev. « Ils ont fait preuve d’habileté politique, ils semblaient soucieux de maintenir la primauté du droit, mais il s’avère qu’au fond d’eux, ils avaient une guillotine. »

« Il advint qu’un jour ils ne se sont plus identifiés au roi, qu’ils n’étaient plus d’accord avec sa façon de diriger le royaume, que toutes les règles étaient transgressées, que leur sens de l’État avait disparu et que la règle de droit était devenue moins importante. »

Dans le Livre d’Esther, Mordechai entend le duo en colère complotant pour tuer le roi et raconte cela à la reine Esther, qui informe le roi Assuérus du complot. Bigthan et Teresh sont ensuite pendus à un arbre.

« Les propos de la ministre Regev constituent une attaque grave et sauvage contre l’État de droit israélien », a déclaré M. Hasson dans une déclaration faite après le dépôt de la plainte. « Le commissaire de police, les officiers de police, les juges, les enquêteurs et les conseillers juridiques ne sont pas des ennemis ni des traîtres, et ne font certainement pas partie d’un complot pour « chasser un Premier ministre du pouvoir ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime devant la conférence de la CoP (Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations) à Jérusalem, le 21 février 2018 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

« Le citoyen en a assez des actes de Miri Regev, qui oublie à maintes reprises qu’elle est ministre et non pas un troll en ligne », a ajouté Hasson.

« Par conséquent, je demanderai au Comité d’éthique d’imposer des sanctions à la ministre Regev qui soient à la hauteur de ses propos. »

Le discours de Regev est venu un jour après que Netanyahu et son épouse ont été interrogés pendant plusieurs heures sur les allégations selon lesquelles Shaul Elovitch, l’actionnaire principal du géant des télécommunications Bezeq, aurait ordonné au site d’information Walla, dont il est le propriétaire, d’accorder une couverture médiatique favorable au Netanyahu en échange de la promotion par le Premier ministre de la réglementation qui lui serait favorable.

Il s’agit de la dernière bataille juridique pour Netanyahu et son épouse, le Premier ministre et ses partisans s’attaquant parfois à la police et à d’autres membres de la justice pour avoir mené une chasse aux sorcières contre lui.

Miri Regev est actuellement Premier ministre par intérim d’Israël, remplaçant M. Netanyahu qui est à Washington pour une visite diplomatique d’une semaine au cours de laquelle il doit rencontrer le président américain Donald Trump et prendre la parole à la conférence de l’AIPAC.

Une représentation de Bigthan et Teresh par Antoine Caron (Wikipedia)

La ministre a également fait allusion, dans ses remarques de samedi, à un scandale qui impliquait la fuite de messages SMS semblant montrer qu’un procureur collaborait avec le juge présidant les audiences de détention provisoire dans l’affaire de corruption de Bezeq, lui conseillant de paraître surpris.

Si Bigthan et Teresh « avaient eu des téléphones portables à l’époque, ils se seraient probablement envoyé des textos l’un à l’autre : ‘Qu’est-ce que tu dirais Bigthan, si on lui donnait deux jours de plus, peut-être trois ?’ et ‘il est important que tu aies l’air surpris, Teresh, OK ?' » a dit Regev.

Netanyahu avec un rouleau du livre d’Esther à la Grande synagogue de Jérusalem le 10 mars 2009 (Crédit : Uri Lenz/ Flash 90)

Netanyahu a pris la défense de Regev avant d’embarquer pour les Etats-Unis. Je n’ai pas entendu de tels propos. « Je ne crois pas qu’il y ait une quelconque arrière-pensée. »

Regev a déclaré dimanche que ses propos avaient été mal compris et « déformés ».

« Une fois de plus, une partie des médias a interprété mes propos hier de façon déformée », a-t-elle écrit sur Facebook, en insistant sur le fait qu’elle avait simplement énoncé la « règle fondamentale de la démocratie selon laquelle les dirigeants sont le peuple, et la nécessité pour les contrôleurs de se comporter de manière démocratique ».

Regev a précisé qu’elle « n’appelait à faire du tort à personne. Au contraire, quiconque veut que les fonctionnaires jouissent de la confiance du public et fassent leur travail fidèlement, doit s’assurer que leur travail est fait de façon juste et impartiale. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la ministre de la Culture Miri Regev se serrent la main lors de l’ouverture de la session d’hiver de la Knesset le 23 octobre 2017. (Hadas Parush/Flash90)

Vendredi, des responsables impliqués dans l’enquête sur la corruption de Bezeq, connue sous le nom d’Affaire 4000, ont déclaré que Netanyahu aurait du mal à expliquer les soupçons « concrets » et les preuves « solides » contre lui dans cette affaire, a rapporté le journal télévisé Hadashot.

Ils ont déclaré que les soupçons à l’encontre de Netanyahu dans le cadre de l’enquête sont plus graves que ceux qui lui ont été attribués dans deux affaires précédentes, dans lesquelles la police a recommandé que le Premier ministre soit inculpé pour une série d’accusations graves de corruption, notamment de corruption, de fraude et d’abus de confiance.

Dans l’affaire 1000, Netanyahu et son épouse sont soupçonnés d’avoir reçu des dons illicites de bienfaiteurs milliardaires, d’une valeur d’environ 1 million de shekels (282 000 dollars) en cigares et en champagne du producteur hollywoodien d’origine israélienne Arnon Milchan et du propriétaire de la station balnéaire australienne James Packer en échange de certains avantages.

L’affaire 2000 porte sur un accord de contrepartie présumé illicite entre Netanyahu et l’éditeur du journal Yedioth Ahronoth Arnon Mozes, selon lequel le Premier ministre aurait affaibli un quotidien concurrent, Israel Hayom, soutenu par Sheldon Adelson, en échange d’une couverture plus favorable de la part de Yedioth.

Le Premier ministre a également été lié à une autre affaire, baptisée Affaire 3000, qui porte sur la suspicion que des fonctionnaires de l’État ont reçu des pots-de-vin pour influencer la décision d’acheter quatre patrouilleurs et trois sous-marins de la classe Dolphin, ce qui a coûté au total 2 milliards d’euros au constructeur naval allemand ThyssenKrupp, malgré l’opposition du ministère de la Défense. On s’attend à ce que Netanyahu lui-même soit appelé à témoigner dans cette affaire, bien qu’il n’ait pas encore été considéré comme suspect.

Netanyahu nie tout méfait dans toutes ces affaires.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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