Un docu sur une Israélienne d’origine argentine qui a survécu au 7 octobre en parlant de Messi
Esther Cunio, dont huit proches ont été kidnappés, a échappé à l'enlèvement en parlant du footballeur Messi à un terroriste armé, qui a ensuite posé avec elle dans un clip viral
Une grand-mère israélo-argentine, rescapée de l’attaque contre le kibboutz Nir Oz, est le sujet d’un tout nouveau documentaire sur l’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre dernier.
Esther Cunio, 90 ans, a échappé à l’enlèvement en parlant de la star du football argentin Lionel Messi avec un terroriste du Hamas, qui a ensuite posé avec elle dans un court clip rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux.
« Voces de 7 de octubre – Latino Stories of Survival » est produit par Fuente Latina, ONG qui travaille avec les médias espagnols qui parlent d’Israël. Jeudi, l’organisation a fait savoir par voie de communiqué que le documentaire, toujours en cours de production, était réalisé par Tony Hernandez, fondateur du projet récompensé Immigrant Archive.
Selon ce communiqué, le film parle des atrocités du 7 octobre vues du point de vue des Israéliens d’Amérique latine qui les ont vécues.
Huit proches de Cunio ont été enlevés le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes venus de la bande de Gaza et dirigés par le Hamas ont franchi la frontière avec Israël par voie terrestre, aérienne et maritime avant de tuer près de 1 200 personnes et de faire plus de 250 otages, essentiellement civils, dans un déchainement d’extrême brutalité et d’agressions sexuelles.
Deux de ses petits-enfants, Ariel et David Cunio, sont toujours détenus par les terroristes. La femme de David et leurs jumelles de 3 ans, elles aussi capturées le 7 octobre, ont été libérées à la faveur d’un cessez-le-feu d’une semaine fin novembre, en même temps que sa belle-sœur Danielle Aloni et sa fille Emilia. La petite amie d’Ariel, Arbel Yehud, 28 ans, également kidnappée, est toujours captive de Gaza.
« Aujourd’hui, je pense à mes petits-enfants, mes deux petits-enfants toujours enfermés là-bas. Je lui demanderais de prier Dieu et de les faire sortir… d’essayer de les faire sortir parce que ces enfants sont très précieux », dit Cunio dans le film.
Dans un extrait du documentaire, on entend Cunio parler du moment où elle a entendu frapper à sa porte et ouvert à deux terroristes du Hamas.
« L’un d’eux m’a demandé : ‘Où sont tes proches ?’ », se souvient-elle. « Je n’ai personne avec moi », leur a-t-elle dit. « Je suis seule. »
« Tu parles arabe, et je parle mal l’hébreu », lui a-t-elle alors dit. « Je parle l’argentin, l’espagnol… Est-ce que tu aimes le football ? »
Lorsque le terroriste a répondu par l’affirmative, Cunio lui a répondu : « Je suis originaire du même pays que Messi. »
« Messi ! », a répondu le tireur, s’enthousiasmant pour le capitaine de l’équipe nationale argentine vainqueur de la Coupe du monde. « J’adore Messi. »
Le terroriste a ensuite mis son fusil sur les genoux d’Esther et lui a dit de faire, en même temps que lui, le V de la victoire pendant qu’un autre terroriste filmait la vidéo qui a très rapidement fait le tour des réseaux sociaux.
« J’espère que [Messi] sait que j’ai parlé de lui, car c’est grâce à lui que j’ai eu la vie sauve », dit-elle dans le documentaire.
A kidnapped elderly Israeli woman is reportedly seen being forced to pose with a Hamas terrorist pic.twitter.com/qbKuwIQD1X
— The Post Millennial (@TPostMillennial) October 8, 2023
« Ce documentaire est unique car il parle de la communauté hispanophone d’Israël et se fait l’écho de leurs histoires, mélange d’horreur et d’héroïsme, le jour de l’attaque du Hamas pour des millions d’Hispaniques dans le monde entier », a déclaré Leah Soibel, PDG et fondatrice de Fuente Latina. « Ce film est extrêmement important car il sanctuarise ces témoignages pour les générations futures, en veillant à ce que la vérité ne soit ni déformée ni oubliée, comme c’est le cas pour les événements passés. »
Des dizaines de survivants ont été interrogés pour les besoins de ce documentaire.
« Documenter les récits des attaques du Hamas du 7 octobre du point de vue des immigrants hispanophones a été un incroyable privilège. Notre film entend préserver les leçons de l’histoire, tout en tirant parti de la force de notre humanité commune contre le terrorisme », explique Tony Hernandez, le réalisateur du film.
On estime à 130 le nombre d’otages enlevés par le Hamas le 7 octobre qui se trouvent toujours à Gaza – pas tous vivants – depuis la libération de 105 civils à la faveur d’un cessez-le-feu en novembre, sans oublier les quatre otages libérés un peu avant. Trois otages ont secourus sains et saufs par les soldats, auxquels s’ajoutent les corps de 11 otages, dont trois tués par erreur par l’armée.
Tsahal a confirmé la mort de 31 otages du Hamas, sur la foi de nouveaux renseignements recueillis par les soldats à Gaza. Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre sans que l’on sache ce qu’il est advenu.
Le Hamas détient également la dépouille des soldats Oron Shaul et Hadar Goldin, morts au combat depuis 2014, auxquelles s’ajoutent deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, entrés tous deux en vie et de leur plein gré dans la bande de Gaza, respectivement en 2014 et 2015.