Un documentaire israélien retrace le massacre du 7 octobre au festival Nova
Dan Peer, le réalisateur a assemblé 212 éléments - vidéos, messages vocaux, caméra de surveillance - principalement confiés par des survivants
Un documentaire israélien retrace le massacre du 7 octobre dans les environs de Reïm, où plus de 350 participants à un festival de musique techno, Tribe of Nova, ont été tués par des terroristes du Hamas.
Le film de 52 minutes, réalisé à partir de vidéos filmées au moment de l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste, a été projeté mercredi à Jérusalem devant une vingtaine de journalistes internationaux.
« Nova » est une plongée dans les souvenirs de ceux qui, parmi plus de 3 000 personnes, étaient venus danser en plein air, à cinq kilomètres de la bande de Gaza, et qui se sont retrouvés sur la route de centaines d’hommes armés entrant en Israël où ils ont commis un massacre.
« J’ai voulu raconter l’histoire d’une fête », explique Dan Peer, le réalisateur, qui explique avoir travaillé jour et nuit pendant deux mois, avec une quinzaine de personnes, pour assembler 212 éléments – vidéos, messages vocaux, caméra de surveillance – principalement confiés par des survivants.
Il a fait le choix d’éviter les images les plus choquantes « par respect pour les victimes », mais le documentaire n’en est pas moins dérangeant.
« Se cacher ou s’enfuir »
On voit les messages échangés par une bande d’amies sur les tenues à choisir avant de prendre la route, des gens qui dansent en mangeant des bonbons.
« J’ai tellement peur », commente un jeune homme disant être « défoncé », alors qu’il filme les premières roquettes lancées sur Israël alors que le soleil se lève.
S’en suit un va-et-vient entre des images des terroristes souhaitant des morts « par milliers », et les noceurs, qui appellent leur parents, tentant de comprendre « pourquoi l’armée n’est pas là », s’il vaut mieux se cacher ou s’enfuir.
Pendant de longues minutes, téléphone embarqué, on voit des courses folles dans les champs, à peine interrompues pour relever des amis blessés.
Plusieurs prient alors que les balles sifflent tout autour d’eux. Beaucoup disent se filmer « pour laisser une trace », dire à leurs proches qu’ils les aiment.
Dans une voiture, la panique consume un groupe cherchant à quitter le site quand ils croient reconnaître un proche parmi des dizaines de cadavres abandonnés sur le bitume.
« Signe de vie »
Arrivé en début d’après-midi, un policier filme ses premiers pas au milieu du désastre, les mains tremblantes.
« Un signe de vie ? » répète-t-il inlassablement, la voix de plus en plus étranglée, en progressant autour d’un bar du festival, derrière lequel plus d’une dizaine de personnes sont mortes.
Le documentaire produit par la société Kastina pourra être diffusé gratuitement, dans un geste inhabituel, par toutes les chaînes israéliennes.
L’attaque du Hamas a fait environ 1 140 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir des derniers chiffres officiels israéliens.
Quelque 250 personnes avaient été prises en otage, parmi lesquelles une quarantaine de festivaliers. Au total, 129 sont toujours retenues à Gaza.
En représailles, Israël, s’est donné pour missions de détruire le groupe terroriste islamiste palestinien.