Un documentaire se penche sur les camps de concentration nazis au Royaume-Uni
Une archéologue britannique s'est intéressée aux vestiges d'un camp de travail nazi sur l'île anglo-normande d'Alderney

JTA — La plupart des gens connaissent les plus grands camps de concentration nazis comme Auschwitz et Bergen-Belsen. Mais certains estiment que les nazis avaient 40 000 camps satellites dans l’ensemble de l’Europe.
Il en existait plusieurs sur le seul territoire britannique conquis par les nazis : Alderney, l’une des Îles Anglo-Normandes où les nazis ont importé des milliers d’esclaves pour construire des défenses, dans l’espoir de conquérir davantage de terre anglaise.
Caroline Sturdy Colls, professeur britannique et archéologue scientifique, connue pour son documentaire de 2014 sur Treblinka, a exploré l’île dans un documentaire appelé Adolf Island », diffusé le 23 juin sur la chaîne télévisée américaine Smithsonian Channel. Si elle a été émue aux larmes pendant la réalisation de « Treblinka : la machine à tuer d’Hitler », son ressenti à Alderney est sensiblement différente : elle est en colère.
Colls a commencé ses recherches au musée de la Shoah de Washington DC. Le camp le plus connu d’Alderney était Sylt, construit et géré par les SS-Totenkopfverbände, ou SS-Tête de mort.

Les nazis ont brûlé la quasi-totalité des archives d’Alderney, donc on ignore combien de prisonniers ont été tués. Mais deux indices ont survécu à la tentative de dissimulation nazie.
L’un est une photo aérienne prise par la Royal Air Force, vers la fin de la guerre, qui semble montrer un terrain trouble près d’un cimetière. L’autres est une lettre du nazi Heinrich Himmler au commandant du camp, lui ordonnant de « ne pas se rendre » et de « tirer sur tous les prisonniers sans hésitation » si les Alliés attaquaient.

Coll pensait initialement les étudier puis fouiller certaines zones prometteuses, mais elle a rapidement été notifiée par les autorités locales qu’elle n’avait pas le droit de procéder aux fouilles même si le propriétaire du terrain était d’accord.
Elle a alors eu recours à la haute technologie, notamment un équipement laser monté sur un drone. Mais le gouvernement a également manifesté son opposition, ce qui a excédé la professeur.
Vous n’imaginez pas, dit-elle, « comme j’étais en colère et horrifiée contre ces gens » qui « veulent oublier ».