Un élu Likud à un confrère arabe : les Juifs sont une « race spéciale »
Miki Zohar dit à Ahmad Tibi qu'il ne peut pas prêcher la morale, lors du débat à la Knesset sur l'autorisation pour les partis de filmer dans les bureaux de vote
Un parlementaire du Likud a déclaré lundi à un député arabe que le peuple juif était une « race spéciale » et que ce dernier ne pouvait lui « prêcher la morale » parce qu’il était opposé à l’Etat juif.
L’échange entre le député Likud Miki Zohar et celui de la Liste arabe unie Ahmad Tibi s’est déroulé lors d’une réunion de la commission parlementaire de la Knesset, qui se prononçait sur un projet de loi controversé devant permettre aux représentants des partis politiques de filmer les activités dans les bureaux de vote le jour des élections.
À la fin du débat, la commission n’a pas approuvé le projet de loi pour lecture à la Knesset, rendant impossible qu’il se traduise par une loi avant les élections.
Zohar, qui présidait la commission, a dit à Tibi : « La race juive est une race spéciale, et je suis heureux d’en faire partie. Si ça ne vous plaît pas, faites avec ».
« Vous ne pouvez pas nous prêcher la morale parce que vous êtes des anti-sionistes, contre le principe de l’Etat juif », a-t-il dit à Tibi, qui avait apparemment interpellé Zohar au sujet de remarques similaires faites l’an dernier sur la suprématie de la « race juive ».
Ahmad Tibi, un député expérimenté de la Liste arabe unie, s’est élevé contre le projet de loi sur les caméras, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son parti, le Likud, voulaient faire adopter avant les élections nationales prévues la semaine prochaine.
« Une fois, le Premier ministre a dit que les Arabes ‘votaient en masse' », a dit Tibi, se référant aux remarques incendiaires que Netanyahu avait prononcées en 2015, le jour des élections, pour lesquelles le Premier ministre a ensuite présenté des excuses.
« Aujourd’hui, il traduit cela en une déclaration antisémite – selon laquelle les Arabes sont en train de voler les élections », a dit Tibi. « Imaginez qu’en France, ils disent que les Juifs volent les élections ».
« Nous n’accepterons pas la surveillance par les phalanges de Netanyahu, seulement celle de la commission centrale électorale », a poursuivi Tibi, utilisant une expression désignant les milices armées.