Gay Pride à Jérusalem: l’auteur présumé de menaces arrêté ; la police sur le qui-vive
La police va déployer plus de 2 400 agents et a dit avoir identifié et surveiller quelque 180 personnes susceptibles de constituer une menace pour les participants
Un homme de 21 ans a été arrêté mercredi en fin de journée pour avoir envoyé des menaces de mort à un certain nombre d’élus ainsi qu’à l’un des organisateurs de la marche dans lesquelles était mentionné le meurtre d’une adolescente qui avait participé à l’événement en 2015.
Selon les médias israéliens, le suspect, qui n’a pas encore été identifié, est un citoyen européen qui se trouve en Israël depuis plusieurs années.
Il est attendu au tribunal à Jérusalem jeudi pour une audience en vue de sa détention provisoire.
L’arrestation a eu lieu après l’envoi, mercredi, d’un message d’avertissement à la directrice communautaire de la Jerusalem Open House for Pride and Tolerance, et organisatrice de la parade annuelle, Emuna Klein Barnoy : « Nous ne permettrons pas que la marche des fiertés se tienne à Jérusalem. Jérusalem est une ville sainte. Le sort de Shira Banki vous attend ».
Le message a également été envoyé aux députés Gilad Kariv (travailliste), Naama Lazimi (travailliste) et Eitan Ginzburg (Kakhol lavan).
La menace a été envoyée sur Facebook et Twitter à partir d’un compte portant le nom de « Les frères de Yishai Schlissel ».
Schlissel est l’extrémiste haredi qui avait poignardé à mort Shira Banki, 16 ans, lors de la Pride dans la capitale en 2015, trois semaines seulement après sa sortie de prison, où il avait purgé huit ans pour une attaque au couteau lors de la Pride de 2005 à Jérusalem.
Les législateurs ont décrié les menaces et ont juré qu’elles ne les empêcheraient pas de défiler.
L’arrestation a eu lieu alors que la police était en état d’alerte à Jérusalem avant le défilé de jeudi.
La police a déclaré qu’elle allait déployer plus de 2 400 agents pour protéger le défilé et qu’elle avait identifié et surveillait quelque 180 personnes susceptibles de constituer une menace pour les participants.
Au moins 20 de ces suspects sont considérés comme hautement susceptibles d’essayer d’attaquer l’événement, toujours selon la police.
La parade annuelle des fiertés est un moment important pour la communauté LGBTQ dynamique de Jérusalem, qui est souvent éclipsée par le caractère gay-friendly de Tel Aviv ainsi que les tensions religieuses et politiques omniprésentes dans la capitale.
La police a mis en place une série de mesures de sécurité ; le rassemblement commencera à 15 heures au parc Liberty Bell Park, et la marche débutera à 17 heures, en remontant les rues Keren Hayesod et King George. La marche devrait se terminer dans le centre-ville, au Gan HaAtsmaout, plus tard dans la soirée.
L’accès à la marche ne sera autorisé qu’à partir de quatre points désignés le long du parcours, où la police contrôlera les participants. Les personnes portant une arme à feu ne seront pas autorisées à participer.
En outre, les marcheurs ne pourront quitter l’itinéraire qu’à partir de points spécifiques. Une grande partie du centre-ville de Jérusalem sera fermée à la circulation.
Le nombre de marcheurs attendus n’a pas été précisé. Ces dernières années, le nombre de marcheurs a diminué, en grande partie à cause de la pandémie de COVID. L’année dernière, environ 7 500 personnes y ont participé.
Des Gay Pride sont organisées chaque année dans plusieurs endroits du pays. Tel Aviv organise le plus grande évènement, auquel participent généralement des dizaines de milliers de personnes. Elle devrait avoir lieu cette année le 10 juin.