Un Israélien affirme que son neveu, était encore en vie, au moment de son enlèvement
Selon les premières informations, Tiran Fero était déjà mort lorsqu'il a été enlevé dans un hôpital de Cisjordanie, mais son oncle affirme qu'il a été débranché du respirateur
L’oncle de l’Israélien de 18 ans qui a été enlevé mardi par des Palestiniens armés dans un hôpital de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré que son neveu était encore en vie et relié à un respirateur lorsqu’il a été enlevé.
« Il s’agit d’un meurtre. C’est un acte terroriste. Il était sous sédatif et sous respirateur artificiel, il était vivant », a déclaré Edri Fero dans une interview accordée à la chaîne publique israélienne Kan, mercredi.
Tiran Fero, originaire de la ville à majorité druze de Daliyat al-Karmel, a été grièvement blessé dans un accident de voiture à Jénine et transporté dans un hôpital de la ville palestinienne en raison de son état grave.
Les premières informations de Tsahal, et des médias palestiniens, indiquaient que Fero était déjà mort lorsqu’il a été enlevé par des hommes armés non identifiés.
Le témoignage de son oncle suggère, cependant, le contraire.
« Ils ont tiré des coups de semonce, criaient en arabe. Personne n’a osé s’interposer », a déclaré Edri Fero à Kan. « Ils l’ont débranché des machines et l’ont jeté dans une voiture. »
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Dans une interview précédente avec Kan, Edri Fero a décrit 20 à 30 hommes armés prenant d’assaut l’hôpital.
« Nous les avons vus de nos propres yeux. Ils étaient armés, ils sont venus comme si c’était l’Intifada », a-t-il dit, faisant référence aux violences palestiniennes des années 1980 et du début des années 2000.
« Si nous n’avions pas obtempéré, nous aurions été nous-mêmes kidnappés. Nous nous sommes échappés de justesse et nous sommes cachés jusqu’à ce que les forces de sécurité [israéliennes] nous fassent sortir. Nous avons eu de la chance. C’était comme une scène de film, difficile à décrire », a-t-il déclaré.
Au sujet de l’accident de voiture dans lequel son neveu a été impliqué, Edri a déclaré que Tiran « s’était rendu à Jénine pour réparer sa voiture en compagnie d’un ami ». « Il a dû perdre le contrôle du véhicule sur le chemin », a-t-il ajouté.
L’ami de Tiran a été transféré à un poste de contrôle voisin avant d’être transporté d’urgence par l’armée dans un hôpital en Israël.
Cet enlèvement n’a pas encore été revendiqué mais des sources locales ont indiqué à l’AFP que des terroristes palestiniens étaient à présent en possession du corps, dans un camp de réfugiés de Jénine.
Un haut responsable palestinien a déclaré à Haaretz que les suspects ont enlevé le corps, pensant que Fero était un soldat israélien en civil.
Des responsables israéliens et de l’Autorité palestinienne (AP) participent aux efforts visant à rendre le corps de Fero à sa famille, ainsi que la famille de Fero, le maire de Daliyat al-Karmel, le chef spirituel de la communauté druze et le maire de Jénine.
S’adressant à Kan mercredi, Hussam, le père de Tiran, a déclaré que l’ensemble des services de sécurité israéliens étaient en contact avec la famille.
« Ils font tout pour essayer de nous le ramener », a-t-il dit. « Ce n’est qu’un jeune homme, il n’a même pas encore fini le lycée. Ce n’est pas un soldat. »
Fero n’était pas un soldat, mais un élève de Terminale dans une école de la ville druze.
Un responsable de la sécurité a déclaré, sous couvert d’anonymat, à Haaretz que les suspects exigeaient la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël ou les corps de terroristes palestiniens décédés détenus par Israël en échange de Fero.
Les rapts d’Israéliens, morts ou vivants, ont déjà servi par le passé de monnaie d’échange par des groupes armés afin de demander la libération de prisonniers ou le retour de corps de Palestiniens tués dans des affrontements et conservés par Israël.
Un autre oncle de Tiran, identifié par Kan comme étant Rafik, a déclaré au radiodiffuseur que la famille avait attribué toute la responsabilité de l’incident à l’AP.
La région de Jénine a été considérée comme un haut lieu du terrorisme ces derniers mois. Des hommes armés palestiniens ont, à plusieurs reprises, pris pour cible des troupes opérant en Cisjordanie, ainsi que des postes militaires, des troupes opérant le long de la barrière de sécurité de Cisjordanie, des implantations israéliennes et des civils sur les routes.
L’incident de Jénine s’est produit alors que l’armée poursuivait une vaste offensive antiterroriste principalement axée sur Jénine et Naplouse, en réponse à une série d’attentats palestiniens qui ont fait 19 morts en Israël et en Cisjordanie depuis le début de l’année.
L’opération a permis de procéder à plus de 2 000 arrestations lors de raids quasi quotidiens, mais a également fait plus de 130 morts parmi les Palestiniens, essentiellement lors d’attaques ou d’affrontements avec les forces de sécurité.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.