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Un Israélien condamné pour avoir craché sur l’ambassadeur polonais

L'accord de plaider-coupable modifie l'acte d'accusation et retire le délit de menaces, car Arik Lederman ne savait pas que l'homme qu'il harcelait était l'ambassadeur Magierowski

L'ambassadeur de Pologne en Israël, Marek Magierowski. (Photo de l'ambassade de Pologne)
L'ambassadeur de Pologne en Israël, Marek Magierowski. (Photo de l'ambassade de Pologne)

Un Israélien a été condamné dimanche pour avoir craché sur l’ambassadeur de Pologne en Israël lors d’un incident survenu au début de l’année, au plus fort d’une série de tensions entre Jérusalem et la Pologne sur le rôle de cette dernière pendant la Shoah.

Arik Lederman, 65 ans, a accepté un accord de plaider-coupable qui a permis de modifier l’acte d’accusation contre lui pour ne comporter qu’une accusation de voies de fait, tandis qu’une accusation de menace contre l’ambassadeur a été abandonnée.

Selon l’acte d’accusation, l’inculpé a bloqué la voiture de Marek Magierowski devant l’ambassade de Pologne à Tel Aviv en mai et a frappé sur son toit. L’ambassadeur a ensuite baissé la vitre pour photographier Arik Lederman, qui a ouvert la porte et craché sur le diplomate à deux reprises.

Il pensait qu’il s’agissait d’employés de l’ambassade qui se trouvaient à l’intérieur de la voiture qu’il avait arrêtée et ignorait que Marek Magierowski lui-même était à l’intérieur, d’après le même document.

L’ambassadeur a dit que tout ce qu’il pouvait comprendre des cris de son agresseur était « Polonais, Polonais ».

Arik Lederman a présenté ses excuses pour l’incident lors d’une audience au tribunal de première instance de Tel Aviv après son arrestation.

Son avocat a déclaré à la cour lors de l’audience qu’il s’était rendu à l’ambassade de Pologne pour s’enquérir des biens juifs abandonnés après la Shoah. Il a dit que le garde de l’ambassade s’était adressé à lui avec une insulte anti-juive, l’appelant « Zhid », et lui avait refusé l’entrée.

On ne sait pas très bien si Arik Lederman parle polonais. Il a rapporté que le garde « a dit une longue phrase en polonais » à la fin de laquelle il a entendu le mot « Zhid ».

Marek Magierowski a rejeté cette affirmation comme étant « bizarre ».

Le juge Alaa Masarwe a qualifié l’incident de « conflit de circulation » et non d’agression à caractère politique. Bien qu’il ait indiqué que cracher sur un représentant diplomatique en Israël était indigne et inconvenant, il a ajouté que le suspect n’aurait pas été arrêté si l’envoyé polonais n’avait pas été concerné.

Au tribunal, l’accusé a déclaré : « Je tiens à exprimer mes excuses pour l’incident qui s’est produit hier soir. Ma famille a subi les épreuves de la Shoah en Pologne et je suis venu à l’ambassade sur la question de la restitution. Pendant ce temps, j’ai été soumis à un traitement désobligeant de la part d’un des employés de l’ambassade qui m’a traité de ‘Zhid’ en polonais. Cette remarque m’a beaucoup offensé ».

Il a expliqué ensuite qu’il avait alors quitté l’ambassade et qu’il marchait sur la route parce que les trottoirs étaient en mauvais état, quand « un véhicule est venu de derrière moi et m’a klaxonné fortement, ce qui m’a effrayé. J’ai exprimé ma colère d’une manière que je regrette. »

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki arrive lors d’un sommet informel de l’UE à Salzburg, en Autriche, le 20 septembre 2018. (Crédit : AP Photo/Kerstin Joensson)

Après l’audience, le ministère des Affaires étrangères de Varsovie a publié un communiqué condamnant l’altercation, « tout acte de ce type dirigé contre des agents diplomatiques mérite une condamnation sans équivoque ».

Entre-temps, le président polonais Andrzej Duda a qualifié l’incident “[d’]acte anti-polonais” et fait savoir qu’il attendait des explications d’Israël.

Ces faits s’étaient produits dans un contexte d’impasse tendue entre la Pologne et Israël sur la façon de Varsovie de commémorer la Shoah et sur les demandes de réparations pour les anciennes propriétés juives ayant été saisies par l’Allemagne nazie et plus tard nationalisées par le régime communiste polonais.

Le Premier ministre du pays Mateusz Morawiecki avait condamné cette agression dans un tweet, la qualifiant de « raciste » et « xénophobe ».

Le ministère polonais des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadrice israélienne à Varsovie, Anna Azari, à l’époque, pour lui demander d’expliquer pourquoi l’ambassadeur avait été agressé.

Des organisations juives – dont le Congrès juif mondial et le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens et grand rabbin de Moscou – avaient également condamné l’incident.

Israël et la Pologne ont connu des relations conflictuelles au cours des dernières années, la question de la complicité polonaise dans la Shoah étant devenue un point d’achoppement majeur dans les relations bilatérales après que le gouvernement polonais a adopté en 2018 une loi interdisant d’imputer toute responsabilité à la nation polonaise pour le génocide.

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