Un Israélien rapatrié deux semaines après avoir traversé la frontière libanaise
L'homme, un Arabe israélien d'une trentaine d'années, va être interrogé par le Shin Bet ; on ignore pourquoi il a traversé la frontière
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un citoyen israélien qui avait franchi la frontière avec le Liban le 30 janvier dernier a été ramené en Israël par les forces de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL) et la Croix-Rouge, a annoncé l’armée lundi.
Le civil, qui semble être un Arabe israélien d’une trentaine d’années, a été ramené par la FINUL et le Comité international de la Croix-Rouge via le poste-frontière de Rosh Hanikra, rarement utilisé, un des rares postes de passage entre Israël et le Liban.
Le motif de son passage au Liban reste indéterminé. À son retour en Israël, il a été remis à l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet pour être interrogé.
La nouvelle de l’incident avait été diffusée par le site d’information Lebanon 24, lorsque l’homme a escaladé la clôture frontalière israélienne aux abords du village libanais de Zhayra, situé en face du village bédouin d’Aramsha, du côté israélien.
Selon les informations, l’homme avait été interrogé par les services de renseignements militaires libanais.
Au même moment, l’armée israélienne était occupée à négocier la libération d’un autre civil israélien qui avait lui traversé la frontière libanaise le 7 février.
Tout comme l’homme qui a été relâché lundi, ce dernier serait également détenu par l’armée libanaise.
Selon Tsahal, le deuxième homme aurait réussi à traverser la frontière sans être détecté en raison du brouillard et de la pluie. Tsahal n’a eu connaissance de l’incident qu’après la diffusion de l’information par les médias libanais qui signalaient que l’homme avait été arrêté par les services de sécurité locaux.
L’homme, dont le nom complet n’a pas été révélé, semble souffrir de problèmes de santé mentale et aurait déjà traversé la frontière libanaise à plusieurs reprises. Selon une source militaire, le premier passage enregistré du suspect au Liban remonte à une vingtaine d’années.
Tsahal a déclaré qu’elle avait engagé des négociations avec la partie libanaise par le biais d’intermédiaires pour obtenir sa libération, les deux pays étant techniquement en guerre.

En 2021, un jeune arabe israélien d’une vingtaine d’années, originaire d’un village bédouin du Néguev, a franchi la frontière libanaise. Il a été rendu environ un mois plus tard.
La frontière avec le Liban connaît des tensions depuis quelques semaines. Le groupe terroriste du Hezbollah a établi de nouvelles tours de garde élevées, et Tsahal a accéléré la construction d’un mur de défense.
Les forces de maintien de la paix des Nations unies ont mis fin à plusieurs affrontements entre les troupes israéliennes et libanaises le long de la frontière, après les plaintes de ces dernières concernant les franchissements de la frontière internationale par les travaux israéliens.
La force de maintien de la paix est présente au Liban depuis 1978. Composée de près de 10 000 soldats, elle est déployée dans le sud du pays – un bastion du Hezbollah – afin de faire tampon entre celui-ci et Israël.
Le groupe terroriste est depuis longtemps le principal adversaire de Tsahal aux frontières d’Israël, avec un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles pouvant atteindre n’importe quel endroit du pays.