Un médicament pour la SEP peut aider les épileptiques – chercheurs israéliens
Un développement important puisque 30 à 40 % des patients atteints d'épilepsie ne réagissent pas aux traitements médicamenteux actuellement disponibles
Des chercheurs de l’université de Tel Aviv ont découvert qu’un médicament utilisé dans le traitement de la sclérose en plaque pourrait aider les patients atteints d’épilepsie.
Il s’agit d’un développement important puisque 30 à 40 % des patients atteints d’épilepsie ne réagissent pas aux traitements médicamenteux actuellement disponibles, et notamment les enfants atteints d’une forme particulièrement rare et sévère, appelé syndrome de Dravet, a fait savoir l’université lundi dans un communiqué.
Les résultats obtenus par l’équipe dirigée par le professeur Inna Slutsky, de la faculté de médecine et de la Sagol School of Neuroscience ont été publiés lundi dans la revue scientifique Neuron.
La découverte relève d’une avancée dans ce que les chercheurs appellent « une énigme centenaire » qui a déconcerté les scientifiques tentant de déterminer le mécanisme qui régule et assure la stabilité de l’activité cérébrale.

Si la cause de la plupart des formes d’épilepsie reste inconnue, les scientifiques savent que la cause des crises d’épilepsie sont le fruit d’une activité neuronale anormale et excessive dans le cerveau.
Les chercheurs ont déclaré que ces résultats peuvent servir de base à la création de médicaments pour une variété de maladies qui se caractérisent par une instabilité de l’activité cérébrale.
« L’instabilité de l’activité neurologique dans diverses zones du cerveau est un élément clé dans une variété de troubles cérébraux, notamment l’épilepsie, Alzheimer et Parkinson », a déclaré Slutsky.
L’équipe de Slutsky a découvert que le gène DHODH est responsable de déclencher l’activité cérébrale, et le Teriflunomide, utilisé dans le traitement de la sclérose en plaque, avait un effet inhibiteur dans l’activité neurologique.
Quand le chercheur Boaz Styr a laissé le médicament avec les cellules cérébrales pour une période prolongée, le niveau d’activité le plus faible est devenu permanent. L’équipe a ensuite étudié ce phénomène et déterminé qu’elle pourrait réduire l’accélération de l’activité qui touche les personnes épileptiques.
« Nous avons découvert un nouveau mécanisme responsable de la régulation de l’activité cérébrale dans l’hippocampe, qui peut servir de base au développement de médicament efficaces pour traiter l’épilepsie », a conclu Slutsky.
Ils espèrent que cette découverte aidera les personnes atteintes du syndrome de Dravet.
La Dravet Syndrome Foundation décrit la maladie comme une forme « rare, catastrophique et permanente d’épilepsie qui commence dans la première année de vie et se manifeste par des crises fréquentes et/ou prolongées ». Les patients atteints du syndrome de Dravet nécessitent des soins constants, qui ont un impact considérables sur leur qualité de vie. Le taux de mortalité, dû à des complications, est estimé à 15-20 %.