Un ministre du Shas défie son parti, appelant les Haredim à servir dans l’armée
Au mois d'avril dernier, Moshe Arbel avait déjà dit qu'il n'y avait plus aucune justification "morale" concernant l'exemption de service militaire des hommes juifs ultra-orthodoxes qui n'étudient pas en yeshiva

Adoptant un positionnement totalement à l’opposé à celui de son parti ultra-orthodoxe, le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel (Shas) a indiqué lundi que les Juifs Haredim devaient servir au sein de l’armée israélienne.
S’exprimant lors d’une conférence organisée par Israel National News, un média de droite, Arbel a déclaré qu’il « est possible et nécessaire de servir au sein de Tsahal et de rester ultra-orthodoxe même après la fin du service. C’est là la mission de l’armée israélienne et c’est là la mission de l’État d’Israël ».
Ce n’est pas la première fois qu’Arbel rompt les rangs avec le Shas. Au mois d’avril dernier, il avait dit qu’il n’y avait plus aucune justification « morale » concernant l’exemption de service militaire des hommes juifs ultra-orthodoxes qui ne font pas d’études en yeshiva.
« La réalité, après le 7 octobre, c’est que la communauté ultra-orthodoxe doit comprendre qu’il n’est plus possible de continuer ainsi », avait-il affirmé à l’époque – ce qui avait amené le Shas à diffuser une déclaration qui insistait sur le fait que « le sujet de la loi sur la conscription militaire et sur le statut des étudiants des yeshivas est confié exclusivement aux rabbins du Conseil des Sages de la Torah » ainsi qu’au chef du parti, Aryeh Deri.
Les propos tenus par Arbel, à ce moment-là, avaient fait écho à ceux de Yaakov Margi, ministre du Shas, qui avait déclaré au site web Kikar Hashabbat, au mois de février 2024, que les membres de la communauté haredim qui ne se consacraient pas à l’étude de la Torah à temps plein devaient être enrôlés « de force ».
De son côté, Deri a adopté une ligne plus dure que celle d’Arbel et de Margi. Dans une interview qui a été accordée le mois dernier à la station de radio ultra-orthodoxe Kol Berama, Deri a donné deux mois au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour résoudre le problème du statut des étudiants des yeshivas, avertissant que si la question n’était « pas résolue, nous irions vers de nouvelles élections ».
Shas a ensuite fait marche arrière, Deri ayant apparemment transmis un message à la coalition dans lequel il disait que son ultimatum était « un lapsus ».