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Un Palestinien blessé par un habitant d’implantation accusé d’avoir jeté des pierres

Un Israélien a tiré à bout portant, avec un fusil d'assaut, sur Zakaria al-Adra dans le village palestinien d'At-Tuwani ; la police soupçonne ce dernier d'avoir pris part à une émeute

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Nir Yitzhak, un résident de l'avant-poste illégal de la ferme de Maon en Cisjordanie, tire sur Zakaria al-Adra après son entrée dans le village palestinien d'At Tuwani en Cisjordanie, le 13 octobre 2023. (Crédit : Betselem)
Nir Yitzhak, un résident de l'avant-poste illégal de la ferme de Maon en Cisjordanie, tire sur Zakaria al-Adra après son entrée dans le village palestinien d'At Tuwani en Cisjordanie, le 13 octobre 2023. (Crédit : Betselem)

Un Palestinien qui a été blessé par balle en octobre par un résident d’implantation de Cisjordanie a été interrogé sous caution au poste de police de Kiryat Arba lundi, soupçonné de troubles à l’ordre public et de jets de pierres au cours du même incident ; il a ensuite été libéré moyennant une caution de 1 000 shekels.

Selon la police, Zakaria al-Adra, 30 ans et père de quatre enfants, faisait partie des nombreuses personnes qui ont participé aux émeutes et jeté des pierres dans le village d’At-Tuwani, dans les collines du sud d’Hébron, avant de se faire tirer dessus le 13 octobre.

L’avocat d’Al-Adra a déclaré qu’il avait été convoqué au poste de police pour déposer une plainte contre le tireur, malgré le fait que son père et un autre membre de sa famille eurent déjà déposé une plainte en son nom en octobre, et qu’une enquête de police sur l’incident avait été conclue fin mars/début avril et transmise au bureau du procureur de l’État pour qu’il décide s’il fallait l’inculper ou non.

Une fois au poste de police, al-Adra a été interrogé sur les allégations de jets de pierres et d’émeutes.

Une vidéo de l’incident montre un Israélien d’une implantation voisine, armé d’un fusil d’assaut, descendant d’une zone de broussailles vers At-Tuwani et s’approchant d’al-Adra, qui est immobile.

L’Israélien frappe alors le haut du corps d’al-Adra avec le canon de son fusil, le faisant trébucher en arrière ; al-Adra réagit alors à l’homme, qui lui tire immédiatement un coup de feu dans l’abdomen.

Un soldat de Tsahal se trouvait à quelques mètres de l’incident, et au moins deux autres personnes étaient présentes sur les lieux.

Selon un porte-parole de la région de Judée, dans le sud de la Cisjordanie, al-Adra aurait été « l’un de ceux qui ont participé à l’émeute et jeté des pierres, avant que le résident ne tire ».

Lorsqu’il a été souligné qu’à aucun moment al-Adra n’a été vu en train de jeter une pierre au cours de l’incident, le porte-parole a déclaré qu’il avait « eu l’intention de jeter une pierre ».

Interrogé sur la raison pour laquelle l’assaillant israélien était entré à At-Tuwani en premier lieu, le porte-parole de la police a déclaré qu’il ne le savait pas, mais a noté que le tireur faisait partie de l’équipe de sécurité civile de l’implantation voisine de Maon, située juste en haut de la colline d’At-Tuwani.

Le bureau du procureur de l’État n’a pas encore répondu à une demande de commentaire sur l’éventuelle inculpation du tireur.

Zakaria al-Adra, grièvement blessé par un partisan du mouvement pro-implantation qui lui a tiré dessus, montre ses blessures dans le village d’A-Tuwani, en Cisjordanie, le 31 mars 2024. (Crédit :Jeremy Sharon/Times of Israel)

Eitan Peleg, qui représente al-Adra dans la procédure pénale, a qualifié l’allégation selon laquelle il avait jeté des pierres de « non-sens total ».

Peleg défend al-Adra dans une procédure civile devant le tribunal de première instance de Jérusalem, dans laquelle il a demandé une injonction d’éloignement à l’encontre du tireur.

À la suite de la fusillade, Al-Adra a été hospitalisé pendant 82 jours, dont 60 en soins intensifs. Ses blessures ont changé le cours de sa vie.

S’adressant au Times of Israel en avril, Al-Adra avait confié avoir besoin d’aide pour se lever à cause de la douleur et qu’il lui était difficile de parler fort ou de rire à cause de ses blessures à l’abdomen et à ses côtes.

Il porte également une poche de colostomie en raison des blessures qu’il a subies aux intestins, qui lui causent également des douleurs. Cette poche devait toutefois être retirée chirurgicalement à la date de l’entretien.

Les médecins lui ont dit qu’il ne pourrait pas reprendre le travail dans le secteur de la construction, car un tel travail physique serait à la fois douloureux et nocif.

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