Un prisonnier palestinien condamné à perpétuité meurt dans un hôpital israélien
L'AP affirme que Khaled Jamal Shawish est le 9e prisonnier palestinien à mourir en détention depuis le 7 octobre ; le Hamas et le Fatah accusent Israël de faute médicale
Un prisonnier palestinien emprisonné par Israël pour des délits terroristes est décédé mardi peu après son arrivée à l’hôpital Kaplan de Rehovot, a annoncé mercredi l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS).
Le prisonnier, identifié par l’IPS comme Khaled Jamal Shawish, 53 ans, avait été incarcéré en 2007 et purgeait dix peines de prison à vie à la prison de Nafha, au sud de Beer Sheva, pour son rôle de commandant dans la branche de Jénine de la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa pendant la Seconde Intifada.
La raison de son transfert à l’hôpital est soumise à des restrictions liées à la protection de la vie privée.
« Comme pour tout incident de ce type, les circonstances feront l’objet d’une enquête », a déclaré l’IPS dans un communiqué.
Le quotidien Israel Hayom a cité des responsables palestiniens du Hamas et du Fatah qui accusent Israël d’être responsable de la mort de Shawish.
Selon le journal, le groupe terroriste palestinien du Hamas a publié une déclaration au nom de son ministre en charge des prisonniers, Zaher Jabarin, faisant l’éloge de Shawish et avertissant que « des désastres s’abattront sur l’occupation » en raison de la « politique de harcèlement et d’erreurs médicales d’Israël à l’encontre des prisonniers palestiniens ». La déclaration exhorte les Palestiniens à « affronter l’occupation et ses colons ».

La déclaration de la direction du Fatah accuse également Israël d’avoir commis des erreurs médicales préméditées. Qualifiant Shawish de « grand commandant » et d’exemple de « sacrifice et de courage », la faction laïque a déclaré que sa mort « indiquait sans l’ombre d’un doute que l’IPS exécute une politique d’assassinat médical à l’encontre des prisonniers malades ». Cette politique présumée, selon la déclaration du Fatah, « va de pair avec les déclarations fascistes du soi-disant ministre de la Sécurité nationale [Itamar] Ben Gvir ».
L’Autorité palestinienne (AP) a déclaré que Shawish était le neuvième prisonnier palestinien à mourir dans une prison israélienne depuis le 7 octobre.
Le ministre d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, qui est devenu le ministre israélien en charge des agences de sécurité intérieure fin 2022, n’a cessé d’insister sur la dégradation des conditions de détention des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, sur la réduction de la durée des douches et sur la limitation des visites familiales, malgré les mises en garde de certains responsables pénitentiaires et de personnalités de l’establishment de la Défense, qui craignent que de telles mesures n’enflamment la Cisjordanie, déjà en proie à de vives tensions.
Le ministre a redoublé d’efforts depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre. Depuis lors, ce leader d’extrême-droite a été critiqué pour s’être vanté d’avoir donné l’ordre d’humilier les prisonniers palestiniens, ce qui, selon les familles des otages, pourrait mettre en danger les Israéliens toujours retenus dans les geôles du Hamas.
ביקרתי היום יחד עם נציבת שב"ס באגפים בהם שוהים אסירי הנוחב'ה הנאצים.
בהתאם להנחייתנו המחבלים מקבלים את מקסימום התנאים המחמירים: שמונה מחבלים אזוקים בתא חשוך, מיטות ברזל, שירותים בחור ברצפה והמנון התקווה שמתנגן כל העת ברקע. אני מקווה שבקשתי לקיים דיון בקבינט אודות חוק עונש מוות… pic.twitter.com/YduRXGP5Cs
— איתמר בן גביר (@itamarbengvir) November 14, 2023
Gil Dickmann, dont la cousine Carmel Gat est retenue en otage à Gaza, s’est adressé au ministre sur X en novembre, écrivant que ses déclarations « sur le cachot sombre, le trou dans le sol, les menottes et l’humiliation la mettent réellement en danger. Chacun de vos tweets est une allumette qui brûle le cœur de nos familles ».
Plus de 250 personnes de tous âges ont été enlevées le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Plus de 29 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Parallèlement, Tsahal a intensifié ses opérations en Cisjordanie, arrêtant plus de 3 200 Palestiniens recherchés dans toute la Cisjordanie depuis le 7 octobre, dont plus de 1 350 affiliés au Hamas, selon les autorités chargées de la sécurité.
Le ministère de la Santé de l’AP affirme que plus de 400 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période.
La chaine qatarie Al Jazeera a cité l’ONG Palestinian Prisoner’s Society, basée à Naplouse, qui affirme que 247 Palestiniens sont morts en détention israélienne depuis que l’État juif a pris le contrôle de la Cisjordanie en 1967. Les dépouilles de 17 prisonniers seraient retenues par Israël, selon l’association.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.