Les permis de port d’armes en forte hausse depuis le massacre du 7 octobre
Plus de 236 000 personnes ont demandé un permis, un nombre similaire au total de toutes les demandes qui ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies
Les demandes de port d’armes ont grimpé en flèche depuis le massacre commis par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, a indiqué mercredi le ministère de la Sécurité nationale, alors que son ministre d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, cherche à armer les civils dans le sillage de l’assaut.
Plus de 236 000 nouvelles demandes de permis de port d’armes ont été déposées depuis le 7 octobre – un nombre similaire au total de toutes les demandes qui ont été enregistrées au cours des deux dernières décennies, a indiqué le ministère dans un communiqué. Il a ajouté que 31 000 permis avaient été accordés jusqu’à présent.
Sur ces 31 000 personnes qui ont reçu un permis, 18 000 ont acheté une arme à feu.
Environ 1 700 permis sont émis quotidiennement depuis que le ministère a allégé les restrictions, a noté le communiqué.
Quand environ 3 000 terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, dans la matinée du 7 octobre, tuant 1 200 personnes – des civils en majorité – et prenant plus de 240 otages qui sont depuis retenus en captivité à Gaza, les équipes de sécurité civiles ont été en première ligne pour réagir.
En résultat, Ben Gvir s’est donné pour mission de créer des centaines de groupes de ce type sur le territoire israélien et a acheté 10 000 armes à feu afin d’atteindre cet objectif.
« J’en appelle à tous ceux qui sont éligibles – montrez-vous patients face aux retards et armez-vous. Les armes sauvent des vies », avait-il déclaré au mois d’octobre.
Sous l’autorité de Ben Gvir, les critères d’éligibilité au permis de port d’arme ont été significativement élargis, incluant les personnes ayant servi dans les unités de combat – qui n’avaient pas le droit de prétendre à un tel permis jusqu’à présent – les personnels volontaires des services de secours et les nouveaux immigrants dans le pays qui, jusqu’à aujourd’hui, devaient attendre trois ans avant de soumettre une demande.
Par comparaison, une moyenne de 94 permis étaient délivrés quotidiennement au mois de novembre 2022 et une moyenne de 42 un an encore auparavant.
Nombreux sont ceux qui s’inquiètent de la prolifération des armes. Les Palestiniens craignent qu’elles ne soient utilisées à leur encontre par les extrémistes et les groupes de défense des droits des femmes ont tiré la sonnette d’alarme, appelant les auteurs présumés de violences conjugales à être inéligibles au permis de port d’armes.
Selon les données les plus récentes de Gun Free Kitchen Tables (GFKT), initiative prônant le contrôle des armes qui s’est donné pour objectif de désarmer les espaces civils en Israël, 12 femmes ont été tuées par des armes à feu en 2021 contre une moyenne de 8 de 2016 à 2019. Au moins 23 femmes ont été tuées dans le cadre de violences conjugales ou de violences conjugales présumées depuis le début de l’année 2023.
Au début du mois, la Douzième chaîne a signalé que le ministère des Affaires sociales avait reçu au moins 269 appels de femmes vivant dans un foyer violent ou potentiellement violent depuis le 7 octobre.
Selon un article publié par l’Institut Zolat pour l’égalité et pour les droits de l’Homme, l’afflux d’armes chez les civils pourrait profiter à la sphère criminelle, mettant en danger des innocents.
« Il est très douteux, d’un point de vue pratique, que la police soit en mesure d’effectuer une supervision efface s’agissant du nombre très important de nouvelles équipes de défense civile et compte-tenu en particulier de la pénurie existante de personnel au sein des forces de l’ordre », disait l’article.
ביקרתי היום יחד עם נציבת שב"ס באגפים בהם שוהים אסירי הנוחב'ה הנאצים.
בהתאם להנחייתנו המחבלים מקבלים את מקסימום התנאים המחמירים: שמונה מחבלים אזוקים בתא חשוך, מיטות ברזל, שירותים בחור ברצפה והמנון התקווה שמתנגן כל העת ברקע. אני מקווה שבקשתי לקיים דיון בקבינט אודות חוק עונש מוות… pic.twitter.com/YduRXGP5Cs
— איתמר בן גביר (@itamarbengvir) November 14, 2023
De plus, Ben Gvir a été fustigé, mercredi, par le parent d’une otage après s’être vanté des conditions dures imposées aux membres de l’unité d’élite du Hamas, les forces Nukhba, qui ont pris part à l’assaut du 7 octobre et qui ont été capturés.
« Conformément à nos instructions, les terroristes vivent dans les conditions les plus implacables : 8 terroristes menottés dans une cellule plongée dans le noir ; des lits en fer ; des toilettes qui consistent en un trou dans le sol et l’hymne national de la Hatikva qui se fait entendre en permanence en arrière-plan », a-t-il écrit sur X.
« J’espère que ma demande de débat, au cabinet, sur la peine de mort pour les terroristes – une proposition que nous avons d’ores et déjà passée en lecture préliminaire – sera acceptée, que la loi sera avancée et que nous pourrons l’appliquer à ces vils meurtriers », a-t-il ajouté.
Gil Dickmann, dont la cousine Carmel Gat est retenue en otage à Gaza, a imploré Ben Gvir de cesser de médiatiser l’humiliation des captifs.
« Itamar, je vous en supplie, ma cousine est en ce moment entre les mains du Hamas », a écrit Dickmann. « Vos paroles sur le donjon obscur, le trou dans le sol, les menottes et les humiliations la mettent en réel danger. »
« Chaque tweet que vous écrivez est une allumette qui brûle le cœur de nos familles. Je vous en supplie, Itamar. Il y a des Israéliens ici dont la vie et la mort dépendent de vos mots. Je vous en supplie, arrêtez. »
Ben Gvir a été critiqué pour prôner des politiques populistes, en particulier dans les prisons, sans réfléchir aux conséquences potentielles plus larges en matière de sécurité.