Israël en guerre - Jour 467

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Un siècle plus tard, la déclaration Balfour divise toujours Israéliens et Palestiniens

Pour Netanyahu, la Déclaration Balfour a été "l'impulsion internationale" derrière la création de l'État ; les Palestiniens la jugent colonialiste et même raciste et réclame des excuses

Le bureau de Lord Balfour, à Beit Hatfutsot, le musée du peuple juif, à Tel Aviv. (Crédit : Ziko/Wikipedia)
Le bureau de Lord Balfour, à Beit Hatfutsot, le musée du peuple juif, à Tel Aviv. (Crédit : Ziko/Wikipedia)

La déclaration Balfour, qui fête son centenaire jeudi, est saluée par Israël comme ayant contribué à la fondation du pays mais critiquée par les Palestiniens comme une étape majeure de la catastrophe qui les a privés de leurs terres.

Le 2 novembre 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères Arthur Balfour indiquait que son gouvernement considérait « favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».

Cette phrase de 67 mots est alors la manifestation de soutien la plus forte d’une grande puissance aux objectifs du mouvement sioniste : le retour des Juifs sur la terre de leurs ancêtres.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu commémorera cet anniversaire à Londres, où il participera à un dîner avec son homologue britannique Theresa May.

Mme May a dit qu’elle marquerait cette date avec « fierté« , malgré les critiques qui s’élèvent en Grande-Bretagne autour de cet anniversaire.

« Même si l’Etat d’Israël n’aurait pas vu le jour (en 1948) sans l’implantation (juive qui l’a précédé), sans sacrifice et sans une volonté de se battre pour lui, l’impulsion internationale a indéniablement été la déclaration Balfour », a déclaré cette semaine M. Netanyahu.

Les Palestiniens ont prévu une manifestation jeudi à Ramallah, en Cisjordanie, dans le cadre de leur campagne appelant la Grande-Bretagne à s’excuser pour cette déclaration. Ils ont également étudié les façons de poursuivre Londres en justice à ce sujet.

Pour le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, la Grande-Bretagne devrait s’excuser pour « une injustice historique qu’elle a commise contre notre peuple » et devrait « la corriger au lieu de la célébrer ».

Palestiniens sur le tapis rouge d'un festival de cinéma, sur lequel est inscrit le texte de la déclaration Balfour, à Gaza Ville, le 12 mai 2017. (Crédit : Mohammed Abedi/AFP)
Palestiniens sur le tapis rouge d’un festival de cinéma, sur lequel est inscrit le texte de la déclaration Balfour, à Gaza Ville, le 12 mai 2017. (Crédit : Mohammed Abedi/AFP)

‘Pierre angulaire’

Certains argumentent aujourd’hui que les événements postérieures à la déclaration Balfour, comme les politiques contradictoires des Britanniques et les efforts des sionistes, ont diminué son importance.

Mais d’autres considèrent que son influence comme majeure, ce texte ayant jeté les bases non seulement de la création de l’Etat moderne d’Israël mais aussi du conflit israélo-palestinien.

Jonathan Schneer, historien américain et auteur du livre « La déclaration Balfour », estime qu’Israéliens et Palestiniens ont « tous les deux raison ».

« Les Israéliens la considèrent comme la pierre angulaire de la naissance d’un Etat juif et les Arabes comme celle de leur dépossession et de leur misère », explique-t-il dans une interview à l’AFP.

Selon l’historien, la déclaration s’est, de façon ironique, nourrie de mythes antisémites.

Les dirigeants britanniques de l’époque estimaient en effet que la communauté juive était capable de les aider à gagner la Première Guerre mondiale en raison de son influence supposée dans les finances et en Russie, a-t-il dit.

« Si quelqu’un doit choisir cinq documents qui ont façonné l’histoire et l’existence d’Israël, la déclaration Balfour doit en faire partie », assure Paula Kabalo, directrice de l’Institut de recherche Ben-Gourion pour l’étude d’Israël et du sionisme.

‘Encore du travail’

Nabil Shaath devant la presse dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 1er octobre 2011 (Crédit : Issam Rimawi/Flash 90)
Nabil Shaath devant la presse dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 1er octobre 2011 (Crédit : Issam Rimawi/Flash 90)

Les Palestiniens jugent la déclaration, qui mentionne que « rien ne doit être fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existantes en Palestine », comme colonialiste et même raciste.

Elle a été écrite « comme si les Palestiniens n’existaient pas », s’insurge Nabil Shaath, un des principaux conseillers du président palestinien Mahmoud Abbas. « Nous sommes considérés comme ‘d’autres’, avec des droits civils et religieux mais pas de droits politiques. »

Pour les Palestiniens, la Grande-Bretagne, puissance mandataire de 1920 à 1948, n’a pas réussi à tenir ses engagements.

Lors de la guerre entourant la création d’Israël, 750 000 Palestiniens ont été expulsés ou ont fui leur foyers.

Deux décennies plus tard, lors de la guerre des Six-Jours (1967), Israël a notamment pris la Cisjordanie, et Jérusalem-Est, mais que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur Etat.

Theresa May s’est fait l’écho de ces inquiétudes. « Nous sommes fiers du rôle que nous avons joué dans la création de l’Etat d’Israël », a récemment déclaré la Première ministre britannique, mais « nous devons également être conscients de ce que certains ressentent à l’égard de la déclaration Balfour et nous reconnaissons qu’il y a encore du travail ».

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