Un soldat Golani est accusé d’avoir battu et abandonné un Palestinien en Cisjordanie
L'acte d'accusation indique qu'il a emmené la victime dans une zone isolée, l'a agressée et menacée, avant de partir et d'essayer de cacher l'incident à ses supérieurs
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un soldat israélien a été inculpé lundi pour agression et une série d’autres infractions pour avoir battu un Palestinien en Cisjordanie le mois dernier sous le regard de trois autres soldats de la brigade d’infanterie Golani.
Selon l’acte d’accusation déposé contre le soldat devant un tribunal militaire, les quatre soldats ont fait monter un Palestinien dans leur jeep militaire au cours d’une patrouille de routine en Cisjordanie à la fin du mois d’avril, et l’ont emmené dans un endroit isolé où il a été passé à tabac.
L’acte d’accusation indique que l’homme a également été agressé pendant le trajet.
« La violence a été utilisée contre la victime, notamment avec une arme, et des menaces ont été proférées à son encontre », a déclaré Tsahal.
Le Palestinien a été laissé par les soldats dans la zone isolée, alors qu’il souffrait de diverses blessures, selon l’acte d’accusation.
Les quatre soldats auraient tenté de dissimuler l’agression à leurs supérieurs et auraient entre-temps coordonné leurs versions des faits avant l’ouverture d’une enquête de la police militaire le 24 avril.
Le soldat inculpé lundi a été accusé d’agression, d’abus dans des circonstances aggravantes et de menaces à l’encontre de la victime palestinienne. En outre, il a été inculpé pour abus de pouvoir, excès d’autorité au point de mettre en danger la vie ou la santé d’un tiers, plusieurs délits d’obstruction à la justice et comportement indigne d’un soldat.
Le soldat restera en détention jusqu’au 11 mai, date à laquelle une nouvelle audience est prévue.
Les trois autres soldats devaient également être inculpés. Ils sont dans l’attente d’une audience.
La formulation exacte des actes d’accusation à l’encontre des trois soldats devait être décidée à l’issue de l’audience, qui a été demandée par les avocats des suspects.
Deux des soldats devaient rester détenus dans une prison militaire, tandis que le troisième était détenu dans sa base militaire.
La semaine dernière, huit soldats de la brigade Golani ont été condamnés à des peines de prison pour avoir quitté leur base sans autorisation, en signe de protestation contre une enquête de la police militaire sur certains de leurs camarades.
Les noms des quatre soldats n’ont pas été publiés par le tribunal militaire.