Un Toulousain blessé par des gilets jaunes et traité de « Juif » et de « bourgeois »
Le radiologue a été blessé par plusieurs projectiles alors qu'il demandait à des manifestants d’arrêter de casser des vitrines
Lors d’une manifestation de gilets jaunes à Toulouse le samedi 26 janvier, un homme âgé de 73 ans qui demandait à des casseurs d’arrêter de dégrader la vitrine du magasin situé au rez de chaussée de son immeuble a été blessé par des projectiles, puis insulté.
« La victime, un médecin cardiologue, rentre tout juste chez lui après une consultation lorsqu’il entend des bruits au pied de son immeuble, rapporte France Soir. Il constate que des hommes sont en train de dégrader la vitrine. Tentant de les raisonner il se fait insulter de ‘juif’ et de ‘bourgeois’. »
« Il remonte alors chez lui et tente de nouveau de parler aux casseurs depuis son balcon, continue le journal. Il renvoie un caillou que lui jette l’un des manifestants, un geste qui va déclencher une pluie de projectiles, des pierres et des boulons ».
Ce n’est pas le premier incident qui implique certains gilets jaunes et des paroles antisémites.
https://twitter.com/jeanphihidalgo/status/1090212445996625926
Lors de diverses protestations, certains manifestants ont été filmés portant des pancartes et scandant des slogans décrivant le président français Emmanuel Macron comme une « pute des Juifs » et leur « marionnette ».
Ce genre de propos « était présent dès le tout début des manifestations et persiste », a expliqué M. Ghozlan du BNVCA, tout en ajoutant que cela se retrouvait « en marge » de ces manifestations.
Pourtant, à deux autres occasions au moins, des gilets jaunes ont été filmés excluant de leur rang des militants d’extrême droite et adeptes de Dieudonné qui tenaient des propos antisémites.
L’agence Premières Lignes a capté et mis en ligne – le 15 janvier dernier – les images d’un échange tendu entre des gilets jaunes et une poignée de « partisans antisémites de Dieudonné ».
Au milieu d’une manifestation, on voit un gilet jaune, Benjamin Belaidi, qui houspille la foule : « je sais que des gens ont tenu des propos antisémites. Moi je suis pro-palestinien, mais on ne peut pas laisser des personnes aujourd’hui tenir des propos anti-juifs, ce n’est pas à l’image des gilets jaunes, ce n’est pas notre combat ».
Quelques secondes plus tard la caméra se pose sur une poignée d’hommes et les échanges se tendent entre Belaidi – avec d’autres gilets jaunes – et les partisans de Dieudonné dont certains font le geste de la quenelle, scandent « Dieudonné président » et crient que « les juifs sont des criminels », tout en se montrant menaçants physiquement.
« C’est quoi votre problème avec les Juifs ? », « Casse toi, sale facho de m….! », invectivent à leur tour les gilets jaunes, dont l’un d’entre eux s’exclame « on est juifs, on est arabes, on est noirs, on est tous pareils, (…) le seul clivage c’est les riches et les pauvres. On est tous ensemble ici, et on veut pas d’antisémites ».
Après l’apparition de pancartes antisémites, de slogans et de personnalités d’extrême droite dans les rangs des gilets jaunes, ces derniers ont été accusés de nombreuses fois de favoriser une expression accrue de l’antisémitisme.
La France a connu une augmentation de 69 % des incidents antisémites en 2018 par rapport à l’année précédente. Des données qui ne sont pas encore définitives et qui n’incluent pas une partie du mois de novembre et le mois de décembre lors desquels la parole antisémite s’est libérée lors de ces protestations.