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Un ultra-nationaliste condamné à sept ans de prison pour des velléités d’attaque

"Nationaliste" aujourd'hui encore, il assure qu'il "n'a plus d'idée aussi extrême" qu'une tuerie – tout en assumant détester les "sionistes" et "avoir du mal avec l'islam"

Le Tribunal de Paris à la fin de sa construction. (Crédit : Jeanne Menjoulet - photographie / Renzo Piano - bâtiment / CC BY-SA 2.0)
Le Tribunal de Paris à la fin de sa construction. (Crédit : Jeanne Menjoulet - photographie / Renzo Piano - bâtiment / CC BY-SA 2.0)

Un ultra-nationaliste au profil psychologique fragile a été condamné vendredi à Paris à sept ans de prison pour des velléités d’attaque à l’explosif contre des cibles restées floues, pouvant être des locaux d’En Marche, une mosquée ou une synagogue.

Le tribunal correctionnel a ordonné le maintien en détention de Guillaume M., 26 ans, assortissant sa peine d’une période de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins et de travail.

Les juges ont en outre révoqué une année de prison avec sursis d’une précédente condamnation, qui vient s’ajouter aux sept ans.

Un peu plus tôt, le parquet national antiterroriste (PNAT) avait demandé neuf ans contre lui.

La procureure avait rappelé que, pour des raisons juridiques, Guillaume M. ne pouvait pas être condamné pour avoir voulu abattre des minorités ou le président Emmanuel Macron, comme il l’avait affirmé.

La magistrate avait expliqué que les conditions de l’infraction « d’entreprise terroriste individuelle » pour laquelle il était jugé n’étaient pas réunies s’agissant d’un projet d’attaque à l’arme à feu, sa recherche d’une arme ne permettant pas, selon la loi applicable, de caractériser ce délit.

Cet homme de 26 ans, ancien membre des Jeunesses nationalistes, ligue d’extrême droite dissoute en 2013, avait été interpellé en 2017 après des propos sur le site jeuxvideo.com : « Je cherche une arme, semi-auto obligatoire », « je veux buter des gens », « faire le plus de dégâts possible ».

Devant les enquêteurs, il avait affirmé avoir envisagé « une tuerie de masse » contre « plusieurs personnes de chaque minorité, musulmans, juifs, noirs, homosexuels, franc-maçons ».

Il évoquait aussi un « attentat contre Macron », par exemple le 14-Juillet.

Le parquet comme le tribunal ont en revanche jugé que « l’entreprise individuelle » était bien caractérisée par une vidéo de 2015 dans laquelle il lance un cocktail Molotov en menaçant de s’en prendre à une mosquée puis des recherches sur internet en 2017 concernant des permanences d’En Marche, une députée, une synagogue, les explosifs…

La procureure a décrit Guillaume M. comme « dangereux », « dans la dissimulation ».

Dans le box, celui-ci a plusieurs fois répété qu’il ne passera « pas à l’acte ».

Le jeune homme a expliqué qu’il rêvait alors de « vivre entre Blancs », « fantasmait sur le fait d’être considéré comme quelqu’un de dangereux » mais n’a « jamais vraiment eu de volonté de tuer ».

Se décrivant comme étant, à l’époque, un « parasite » solitaire et dépressif, il a dit avoir « pensé cinq minutes » à tuer Emmanuel Macron, « puis être retourné jouer aux jeux vidéos ».

« Nationaliste » aujourd’hui encore, il assure qu’il « n’a plus d’idée aussi extrême » qu’une tuerie. Tout en assumant détester les « sionistes » et « avoir du mal avec l’islam ».

Son avocate, Adèle Singh, avait plaidé la relaxe, mettant en garde contre le risque d’un « procès d’intention » envers un prévenu qui est « dans la provocation ». « Il n’a aucun projet d’action aux moyens d’explosifs », a-t-elle insisté.

L’avocate avait aussi dénoncé une tentative de « sauvetage » de ce dossier par le biais de la vidéo du cocktail Molotov, pour laquelle Guillaume M. a pourtant « déjà été condamné ».

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