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Une ministre d’extrême droite parle de « moment de grâce » pour les implantations

Orit Strock a dit aux habitants d'un avant-poste légalisé il y a peu que l’appropriation de terres durerait autant que le gouvernement, « on ne sait pas pour combien de temps »

Illustration : Orit Strock, ministre des Missions nationales et des Implantations, lors d'une réunion de faction de Hatzionout HaDatit à la Knesset à Jérusalem, le 8 janvier 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)
Illustration : Orit Strock, ministre des Missions nationales et des Implantations, lors d'une réunion de faction de Hatzionout HaDatit à la Knesset à Jérusalem, le 8 janvier 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

Dans le sillage de la reconnaissance par le gouvernement de huit avant-postes illégaux en Cisjordanie en l’espace d’une semaine, la ministre des Implantation et Projets nationaux, Orit Strock, a déclaré que ces derniers mois ont été « un moment de grâce » pour le mouvement des implantations.

La radio de l’armée a publié dimanche une vidéo de Strock, du parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit, en train de parler avec des résidents de l’avant-poste de Givat Hanan, dans la région des collines d’Hébron, qu’Israël a légalisé la semaine dernière en même temps que deux autres implantations.

Cette décision, qui s’est accompagnée de la plus importante appropriation de terres par Israël en Cisjordanie depuis les accords d’Oslo de 1993, a fait suite à la légalisation de cinq autres avant-postes dans le territoire contesté.

Aux yeux de la communauté internationale, toutes les implantations sont illégales, mais Israël fait le distinguo entre les logements construits avec l’autorisation du ministère de la Défense sur des terres appartenant à l’État, et les avant-postes illégaux établis sans autorisation, souvent sur des terres palestiniennes privées.

Ces dernières années, le gouvernement a eu tendance à régulariser les avant-postes sauvages plutôt qu’à les démolir.

S’adressant aux habitants de Givat Hanan, Strock a eu des envolées lyriques sur « ce que nous avons accompli ces derniers mois », ajoutant que « l’heure est toujours » à l’appropriation de terres, et ce, tant que le gouvernement tiendra, « si Dieu le veut ».

« Et on ignore s’il va tenir, c’est totalement incertain », a ajouté Strock. Néanmoins, a-t-elle ajouté, « de mon point de vue, c’est un peu un moment de grâce. »

« J’ai l’impression d’être à un carrefour, lorsque le « feu passe au vert », a-t-elle dit aux résidents.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, au centre, la ministre des Implantations et Projets nationaux, Orit Strock, à droite, et Israël Gantz, chef du Conseil régional de Binyamin, assistent à une réunion du parti HaTzionut HaDatit dans l’implantation de Givat Harel, en Cisjordanie, le 14 février 2023. (Crédit : Sraya Diamant/Flash90)

« Nous voulons faire le maximum, partout sur la Terre d’Israël, et en particulier dans les collines d’Hébron », a ajouté Strock en parlant de cette région du sud de la Cisjordanie qui a vu évoluer les patriarches dans la Bible hébraïque.

« À mes yeux, c’est une tâche absolument sacrée », a-t-elle conclu.

Les propos de Strock – et notamment la notion de « moment de grâce » – a fait grincer des dents en raison de la guerre à Gaza et des dizaines de milliers d’Israéliens évacués, tant dans le nord et que dans le sud du pays.

Le cabinet de Strock a répondu par voie de communiqué qu’elle travaillait au « renforcement des implantations là où nos ennemis faisaient le plus d’efforts pour lui nuire ».

Sous haute protection, le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrive sur le site de l’ancienne Susya, dans l’enclave palestinienne de Yatta, près d’Hébron, en Cisjordanie, le 14 mars 2021. (Wisam Hashlamoun/Flash 90)

« Après des dizaines d’années pendant lesquelles l’Autorité palestinienne a davantage investi dans les collines d’Hébron que les gouvernements israéliens, nous sommes bénis que le gouvernement développe cette zone stratégique », poursuit le communiqué, précisant que Strock s’occupait également des Israéliens évacués.

Elle-même originaire d’une implantation d’Hébron, Strock a déjà fait l’objet de critiques pour avoir dit : « Avant toute chose, bonnes fêtes » lorsque le gouvernement s’est réuni, le 7 octobre, jour de Simchat Torah mais aussi jour où des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël pour y tuer 1 200 personnes et faire 251 otages, ce qui a déclenché la guerre à Gaza.

Violemment opposé à l’Autorité palestinienne, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, chef du parti auquel appartient Strock, voit dans l’annexion de la Cisjordanie un moyen de punir ce qu’il qualifie d’actions de Ramallah contre Israël, comme son action devant la Cour internationale de justice ou la Cour pénale internationale.

Aux journalistes présents à la Knesset lundi dernier, Smotrich a expliqué qu’un État palestinien serait « un danger immédiat et existentiel pour l’État d’Israël » et qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour « se débarrasser de ce projet par une politique de facto sur le terrain ».

Israël contrôle la Cisjordanie depuis sa conquête lors de la guerre des Six Jours, en 1967, sans toutefois l’avoir annexée.

Jeudi dernier, une semaine après la décision du Conseil des ministres de légaliser cinq avant-postes en Cisjordanie, Israël a fait de même pour les avant-postes illégaux de Mahane Gadi, Givat Hanan et Kedem Arava.

Mercredi dernier, Israël a annoncé la plus importante opération d’appropriation de terres en Cisjordanie depuis la signature des accords d’Oslo, en 1993, avec 1200 hectares de terres désignées comme appartenant à l’État.

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