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Une société israélienne va vendre sa technologie d’extraction de données en Géorgie

Alors que Tbilissi lutte contre les manifestants anti-gouvernement, Cellebrite vend son outil qui permet à la police d'accéder "légalement" aux téléphones

Des manifestants anti-gouvernement protestant contre le report par le gouvernement géorgien des négociations d'adhésion à l'Union européenne jusqu'en 2028, devant le Parlement, dans le centre-ville de Tbilissi, le 31 décembre 2024. (Crédit : Giorgi Arjevanidze/AFP)
Des manifestants anti-gouvernement protestant contre le report par le gouvernement géorgien des négociations d'adhésion à l'Union européenne jusqu'en 2028, devant le Parlement, dans le centre-ville de Tbilissi, le 31 décembre 2024. (Crédit : Giorgi Arjevanidze/AFP)

La Géorgie a décidé de renouveler les contrats avec l’entreprise technologique israélienne Cellebrite DI Ltd pour les logiciels utilisés pour extraire des données des appareils mobiles, comme le montrent les appels d’offres, alors que le pays est aux prises avec des manifestations anti-gouvernement continues.

Les documents, publiés mardi sur le site internet de l’agence nationale des marchés publics de Géorgie, montrent que le ministère de l’Intérieur a renouvelé les licences des produits d’investigation numérique de Cellebrite et prévoit d’en acheter de nouveaux, pour un montant de 2,4 millions de dollars.

Le logiciel, appelé Inseyets, permet aux forces de l’ordre « d’accéder à des appareils verrouillés pour extraire légalement des informations critiques d’un large éventail d’appareils », indique le site de Cellebrite.

Les outils de Cellebrite sont largement utilisés par les forces de l’ordre, notamment le FBI, pour déverrouiller les smartphones et y rechercher des preuves.

Le ministère de l’Intérieur de Géorgie prévoit d’acheter six nouvelles licences pour Inseyets pour une période de trois ans, d’après une facture en ligne datée du 17 février. Il achètera également un logiciel d’imagerie permettant une « collecte de données ciblée ».

Le ministère géorgien de l’Intérieur n’a pas encore répondu à une demande de commentaire.

Illustration : Les bureaux de la société israélienne Cellebrite, fournisseur de logiciels de criminalistique mobile, à Petah Tikva, le 24 mars 2016. (Crédit : Jack Guez/AFP)

En réponse à une demande de commentaire formulée par Reuters, Cellebrite a déclaré qu’elle « évalue les pays avec lesquels elle fait des affaires, à la fois sur une base annuelle et ponctuelle, afin de tenir compte des changements politiques et culturels ».

« Notre rigoureux code de déontologie et de conformité est conçu pour que les nations démocratiques du monde entier utilisent notre technologie de manière éthique et légale, ce qui est essentiel à notre mission visant à faire accélérer la justice, à protéger les communautés et à sauver des vies », a déclaré un porte-parole de l’entreprise.

Crise politique

La Géorgie a été plongée dans une crise politique en octobre lorsque les partis d’opposition ont accusé le parti au pouvoir, Rêve géorgien (GD), d’avoir truqué les élections législatives. Le GD, au pouvoir depuis 2012, dément tout méfait.

Des manifestants anti-gouvernement réunis devant le Parlement lors de l’élection de Mikheil Kavelashvili comme nouveau président ,à Tbilissi, en Géorgie, le 14 décembre 2024. (Crédit : Giorgi Arjevanidze/AFP)

Les Géorgiens se rassemblent tous les soirs pour exiger la démission du gouvernement depuis que le GD a annoncé en novembre qu’il suspendait les négociations d’adhésion à l’Union européenne (UE) jusqu’en 2028.

Selon des groupes de défense des droits de l’Homme, les manifestations ont rapidement donné lieu à une répression policière, qui s’est soldée par des centaines d’arrestations et de passages à tabac. Le gouvernement a soutenu la réponse de la police aux manifestations.

Des bandes d’hommes masqués en noir ont attaqué des hommes politiques de l’opposition, des militants et certains journalistes ces derniers mois, ce qui a suscité l’inquiétude dans les capitales occidentales. Les autorités géorgiennes ont déclaré ne pas être impliquées dans ces attaques et les ont condamnées.

Une lettre datée du 13 février, incluse parmi les documents sur le site internet des marchés publics, suggère que Cellebrite était préoccupée par ses ventes en Géorgie.

La police arrêtant des manifestants anti-gouvernement lors d’une neuvième journée consécutive de manifestations de masse contre le report par le gouvernement des négociations d’adhésion à l’Union européenne jusqu’en 2028, dans le centre-ville de Tbilissi, tôt le 7 décembre 2024. (Crédit : Karen Minasyan/AFP)

L’un des directeurs commerciaux de Cellebrite a écrit à un fonctionnaire du ministère géorgien de l’Intérieur pour le mettre en garde contre ce qu’il a qualifié de « problème sensible », en précisant que le bureau local de Cellebrite « pourrait se voir interdire la vente de nos équipements ».

« Par conséquent, je vous conseille, si vous prévoyez un achat cette année, de le faire le plus tôt possible », a écrit l’employé, sans préciser pourquoi les ventes pourraient être interrompues.

Le porte-parole de Cellebrite n’a pas commenté l’échange.

Interruption des ventes vers la Serbie

D’autre part, Cellebrite a annoncé mardi qu’elle suspendait ses ventes vers la Serbie après la publication d’un rapport d’Amnesty International montrant que des fonctionnaires de ce pays avaient utilisé son logiciel à des fins abusives.

L’agence de renseignement serbe BIA a utilisé le logiciel Cellebrite à deux reprises pour déverrouiller les téléphones de journalistes et de militants avant d’y installer des logiciels espions développés en interne, selon un rapport d’Amnesty International publié en décembre dernier.

Le directeur du marketing, David Gee, a déclaré à Reuters en décembre que Cellebrite n’installe « absolument » pas de logiciels de surveillance sur les appareils et a indiqué que la société enquêtait sur ces allégations.

Cellebrite a déclaré mardi qu’elle cesserait de vendre ses produits à la Serbie, citant le rapport d’Amnesty International.

« Les solutions logicielles d’investigation numérique de Cellebrite soutiennent des enquêtes légalement autorisées et scientifiquement rigoureuses. Elles ne sont ni des logiciels espions, ni des outils de surveillance, ni aucun autre type de cyber-activité offensive », a-t-il souligné.

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