USA : Sanctions économiques contre une ONG libanaise soupçonnée d’aider le Hezbollah
Selon le Trésor, l'association, dont l'objectif affiché est de préserver les espaces naturels, servirait en réalité de "couverture des activités du Hezbollah"

Les États-Unis ont annoncé mercredi une série de sanctions à l’encontre de l’organisation non gouvernementale (ONG) libanaise « Vert sans Frontière » (VSF) et son responsable, accusés d’apporter « soutien et couverture aux activités du Hezbollah » dans le sud du pays, selon un communiqué du département du Trésor.
Selon le Trésor, l’association, dont l’objectif affiché est de préserver les espaces naturels et replanter des arbres, servirait en réalité de « couverture des activités du Hezbollah le long de la Ligne bleue, où VSF dispose de sites gérés par des membres du mouvement dans une douzaine de localités ».
« Depuis 2013 (date de la création de l’ONG, NDLR), VSF a utilité ses ressources pour soutenir les activités du Hezbollah et s’est officiellement associé avec sa branche BTP. La collaboration entre le Hezbollah et VSF est largement documentée par la presse, notamment les médias officiels du mouvement », a détaillé le Trésor dans son communiqué, pour justifier sa décision.
Les sanctions concernent également le responsable de VSF, Zuhair Subhi Nahla, qui, selon le ministère américain, a reconnu que le rôle de l’association était de « fournir un mur pour protéger le Hezbollah » et « reconnu à plusieurs reprises son affiliation et celle de VSF » au mouvement.
Les sanctions annoncées prévoient notamment le gel des avoirs de l’ONG et de son responsable aux États-Unis ainsi que l’interdiction pour tout citoyen ou entité américaine d’échanger avec l’un ou l’autre.
L’ONG est pointée du doigt depuis de nombreuses années notamment par Israël pour ses activités proches du mouvement terroriste chiite libanais.
En 2018, l’armée israélienne affirmait ainsi que le Hezbollah avait installé des postes d’observation sous couvert d’activités environnementales, assurant que « cette ONG n’est pas là pour planter des arbres, c’est une façade ».
En 2017, la force d’interposition de l’ONU au Sud-Liban (Finul) avait rejeté les accusations israéliennes, affirmant que VSF avait bien planté des arbres dans la zone et n’y avoir observé « aucune personne armée non autorisée sur les sites ».