Visionnaire, une élève de Bezalel a créé un masque antiviral tout en style
Juste avant l'apparition du coronavirus en Israël, Yael Mordechay avait créé un masque élégant, rempli de technologie et plus confortable que sa version jetable
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Lorsque Yael Mordechay, étudiante à l’école de mode Bezalel, a décidé de créer un masque chic qui filtrerait les germes pour un projet de création industrielle, elle n’avait alors aucune idée de l’utilité qu’un tel objet pourrait avoir dans un avenir très proche.
Son masque compact, comportant deux couleurs, protège contre la pollution de l’air et différents types de bactéries et virus, avec un étui reposant sur la technologie de la lumière UV pour neutraliser les particules et les bactéries et conserver une bonne stérilisation du masque, garantissant sa sûreté en cas de réutilisation.
Utile, n’est-ce pas ?
Ce masque est né d’un projet individuel réalisé dans le cadre d’un cours sur les technologies prêtes-à-porter, au premier trimestre de l’année scolaire 2019-2020. Il devait être rendu à la fin du mois de janvier.
Les instructions étaient de créer un produit lié à un scénario futur qui pourrait potentiellement affecter toute la planète – mais il faut reconnaître qu’elle ignorait alors combien son choix se révélerait approprié aux circonstances.
« Nous devions faire quelque chose sur la base de ce qui pourrait survenir dans le monde, ce qui était le plus réalisable et le moins pertinent », explique Yael Mordechay.
Elle avait pensé à la pollution aérienne et à la manière dont les habitants des zones urbaines gèrent la question du filtrage de l’air qu’ils sont amenés à respirer régulièrement.
« Je suis originaire d’Atlit, j’adore la mer », dit Yael Mordechay, qui vit à Jérusalem depuis quelques années pour pouvoir faire son cycle d’études à Bezalel. « Je voulais examiner comment j’appréhendais finalement le fait de vivre en ville, et l’air qui y est plus pollué ».
Parce qu’elle fait des études de création industrielle à Bezalel, elle a voulu créer quelque chose qui soit à la fois élégant et compact, et plus agréable à regarder que les masques blancs ou verts communs des hôpitaux.
Il fallait également installer un filtre, mais Mordechay ne voulait pas mettre au point quelque chose qui puisse ressembler aux masques à gaz que les Israéliens associent aux pièces hermétiques ou à la guerre du Golfe de 1991.
Elle a commencé le projet au mois de novembre et l’a soumis à ses professeurs au mois de janvier, avant que le coronavirus ne frappe Israël.
Dans le cadre du projet, l’étudiante a fait des recherches sur les masques filtrants, avec pour objectif de créer quelque chose de petit, léger, de confortable et assurant mieux la protection individuelle.
Elle s’était d’abord tournée vers l’université de Tokyo, cherchant des laboratoires susceptibles de travailler avec elle pour trouver une technologie de filtrage et de purification de l’air.
« Ils portent tous des masques à Tokyo et, en général, ces masques ont du style », commente Yael Mordechai.
Elle voulait également quelque chose qui soit plus confortable à porter que les masques blancs, dont les attaches entraînent une gêne et qu’il faut généralement jeter après deux ou trois jours d’utilisation.
En utilisant du ruban adhésif double face et quatre couches de tissu pour que le masque puisse filtrer le gaz et d’autres germes, elle a conçu un masque plus petit et plus agréable à porter.
Pour mettre un point final à son apparence et afin de préserver la vie du masque et son hygiène, elle a mis au point un étui doté d’une technologie UV, pour ranger le masque et garantir sa propreté.
L’étui informe également l’usager des endroits où l’air est le plus pollué, explique sa créatrice, et indique également quand mettre ou ôter le masque.
Le produit final, dit Yael Mordechai, est un concentré de technologie et s’avère agréable à regarder. Toutefois, jusqu’à présent, elle ne s’en est pas servi.
« Ce n’est qu’un modèle », souligne-t-elle. « Personne ne m’a encore demandé d’en fabriquer, mais je ne dirais pas non si c’était le cas ».