« Yom Rachi – La journée du judaïsme français », le 10 juillet à Troyes
L’évènement, organisé par le Consistoire central de France et la Maison Rachi de Troyes, s’annonce inédit et exceptionnel ; 1 400 personnes sont attendues
Le 10 juillet prochain, à Troyes, à l’occasion de la date anniversaire de la mort de Rachi, une grande fête du judaïsme français, ouverte à tous, Juifs comme non-Juifs, sera organisée à Troyes.
L’évènement, intitulé « Yom Rachi – La journée du judaïsme français », s’annonce inédit, festif et exceptionnel. Il entend démontrer la « vitalité » du judaïsme. Organisé par le Consistoire central de France et la Maison Rachi de Troyes, il aura lieu au grand Parc des Expositions « Le Cube » (20, rue des Gayettes), sur plus de 5 000 m2.
L’évènement réunira des personnalités du monde juif, intellectuel, artistique ou politique, sur toute la journée, de 11h jusqu’à 23h. Il sera ponctué de moments forts, avec des conférences, des spectacles – dont « Les adieux des magnifiques » de Michel Boujenah –, des animations, un musée éphémère (en présence des artistes peintres, sculpteurs ou photographes, qui présenteront leurs œuvres), une librairie éphémère, ou encore plusieurs stands traiteurs, « afin de célébrer en famille le judaïsme français à l’occasion de la hiloula de Rachi ».
Les deux conférences auront pour thèmes : « Transmission et partage : l’esprit du judaïsme » et « De Rachi à nos jours, le génie du judaïsme » français.
Le « génie du judaïsme » à la française ? Pour le grand rabbin, qui participera à cette conférence, « être Juif » et « être Français » sont « des identités » qu’il ne faut « pas opposer mais conjuguer ». « Ce sont des valeurs absolument et radicalement communes, qui nous permettent d’être profondément l’un et profondément l’autre en même temps ».
Isabelle Cohen, spécialiste de littérature biblique et de pensée juive, viendra elle défendre, entre autres, l’idée que « c’est un double mariage réussi : celui du cartésianisme français et de l’union de l’âme séfarade et de l’âme ashkénaze », ce qui « donne des outils de connaissance pour comprendre le monde ».
1 400 personnes sont attendues à l’évènement – ce qui en ferait, dès la première année, l’évènement le plus important de la culture juive française.
Parmi les artistes, seront présents le peintre, graveur et sculpteur Gérard Garouste ou la sculptrice Myriam Sitbon. L’actrice et écrivaine Rachel Khan interviendra à l’une des conférence. Un membre du gouvernement est également attendu.
Une présentation du programme plus détaillée est disponible ci-dessous.
« L’enjeu d’un tel événement est de fédérer et réunir les publics juifs et non juifs de France, de mettre en lumière la vitalité du judaïsme français sous la bannière de son mentor, Rachi de Troyes, et de valoriser la culture juive française, au plan local, régional, national et international », a indiqué le Consistoire.
« Ces dernières années ont été particulièrement anxiogènes pour la communauté juive », a affirmé à l’AFP Elie Korchia, président de l’institution, citant notamment les « attentats terroristes de 2012 » – la tuerie de l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse – et « de 2015 » – l’attaque contre l’Hypercacher dans l’Est parisien. « En même temps, je vois une vitalité de la communauté religieuse, avec des centres culturels, des écoles, des restaurants casher, des communautés qui se maintiennent ou qui se créent, etc… Donc c’est important de faire un grand événement positif, ouvert à toute la communauté juive de France, pour montrer un judaïsme qui reste fort et se réinvente », a-t-il ajouté.
Le grand rabbin Haïm Korsia a abondé : « Il faut qu’on parle du judaïsme autrement que dans des situations mémorielles, nécessaires évidemment, mais pesantes ». D’où l’objectif de « présenter ce que le judaïsme a apporté par le passé et peut encore apporter aujourd’hui à la France, en terme de réflexion, philosophie, art, science… », a-t-il souligné.
Toutes les tendances du judaïsme seront-elles vraiment représentées lors de cette journée organisée par le Consistoire ? Quelle place par exemple pour le mouvement libéral qui comprend plusieurs femmes rabbins et ne se reconnaît pas dans cette institution créée par Napoléon en 1808 ?
« Ce n’est pas un colloque rabbinique », souligne Elie Korchia, qui met en avant la diversité des invités et la présence de communautés venues de divers endroits de l’Hexagone. « C’est ouvert à tout le monde », insiste le grand rabbin.
Dans le cadre de la journée, un partenariat a été passé avec l’émission « À l’Origine » de France 2 et le producteur Steve Suissa, pour la réalisation et la mise en scène de deux grands spectacles et la production au format plateau TV de deux conférences dotées d’éminentes personnalités. Ces émissions seront ensuite diffusées sur France 2, favorisant au plan national l’attractivité de la Maison Rachi, de la Ville de Troyes et du département de l’Aube.
L’entrée sera au prix de 5 euros, et les billets sont en vente sur le site rachi-troyes.com. Des départs seront possibles en car depuis Paris, la banlieue parisienne ou la province (plus d’informations auprès du Consistoire central de France au 01 49 70 88 07). Des partenariats avec des hôtels de Troyes ont été mis en place par l’organisation (plus d’informations sur le site internet de l’évènement).
La France comprend la plus forte communauté juive d’Europe avec un peu moins de 500 000 Juifs. Le pays arrive en troisième position dans le monde, après Israël et les Etats-Unis.
Le rabbin, exégète, talmudiste, poète, légiste et décisionnaire français Rachi de Troyes, Juif et Français, est le plus grand commentateur de la Bible et du Talmud. Il est toujours étudié quotidiennement aux quatre coins de la planète, 1 000 ans plus tard.