Yotam Polizer, le chef d’IsraAid va recevoir le prestigieux prix Charles Bronfman
Aujourd'hui forte de 320 employés, l'ONG a popularisé l’aide israélienne aux victimes de catastrophe, en plus de celle portée par le ministère des Affaires étrangères et l’armée
![Yotam Polizer, PDG d’IsraAid, aide une réfugiée syrienne à Lesbos, en Grèce, en 2015 (Avec l’aimable autorisation d’IsraAid) Yotam Polizer, PDG d’IsraAid, aide une réfugiée syrienne à Lesbos, en Grèce, en 2015 (Avec l’aimable autorisation d’IsraAid)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/01/WhatsApp-Image-2023-01-25-at-3.22.07-PM-640x400-1-640x400.jpeg)
Le militant qui a popularisé le secours civil israélien dans le monde entier va bientôt être distingué par un prestigieux prix humanitaire.
Yotam Polizer, qui a été le deuxième employé à rejoindre l’organisation à but non lucratif IsraAid en 2011, dirige l’organisation depuis 2017.
Aujourd’hui forte de 320 employés, IsrAid a popularisé l’aide israélienne aux victimes de catastrophe, en plus de celle portée par le ministère des Affaires étrangères et l’armée.
L’organisation dispose aujourd’hui d’une équipe de 30 personnes déployée en Ukraine, ainsi que d’employés au Sud Soudan, qui aident les victimes de violences sexistes.
Elle est intervenue, en Grèce et ailleurs, pour aider les réfugiés syriens, dans l’État de Washington suite aux incendies de forêt en 2014, au Mozambique après le cyclone de 2019 et ailleurs, dans plus de 50 pays au total.
Le comité du prix Charles Bronfman a annoncé, mercredi, avoir choisi de distinguer Polizer, âgé de 39 ans, et d’en faire son lauréat pour 2023.
Décerné à un humanitaire juif âgé de moins de 50 ans, le prix, créé par la famille du philanthrope juif américain Charles Bronfman, est crédité de 100 000 dollars.
Il sera remis à Polizer lors d’une cérémonie à New York en mai prochain.
Ce dernier a déclaré qu’il donnerait une partie de l’argent à IsraAid.
« En récompensant notre travail humanitaire, ce prix vient soulager le sentiment d’impuissance que beaucoup éprouvent en cette période troublée », a déclaré Polizer au Times of Israel après l’annonce du prix.
« Les gens se sentent impuissants, ils ne savent pas quoi faire avec tous ces problèmes, tous plus importants les uns que les autres. Le travail d’IsraAid, qui est reconnu aujourd’hui, est celui de personnes convaincues qu’il est possible d’agir et de s’impliquer, d’intervenir », a-t-il ajouté.
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Polizer dit volontiers de son organisation qu’elle a un « double impact », le premier avec l’aide fournie – assistance médicale et psychologique et aide logistique dans les zones sinistrées, entre autres -, le second avec l’effet « rapprochement » des peuples.
« En parlant de rapprochement des peuples, je me rappelle cette journée incroyable où nous aidions des réfugiés syriens à leur arrivée en Grèce », explique-t-il.
« Avec des collègues arabo-israéliens, j’ai sorti de l’eau une fille, une réfugiée syrienne. »
Lorsque le père de la jeune fille s’est rendu compte que l’équipe était israélienne, il a dit à Polizer : « Mon pire ennemi est devenu mon plus grand soutien, alors que ceux qui étaient supposés me protéger, chez moi en Syrie, m’ont chassé. »
L’aventure de Polizer avec IsraAid commence en 2011, après un tsunami au Japon. Venu pour trois semaines, il restera trois ans dans la zone sinistrée.
« Quand j’ai décidé de faire quelque chose, j’étais assis, sidéré par ces images presque surréalistes de destructions dantesques », se souvient-il.
« Voitures, maisons, personnes, tout était balayé et emporté. Une fois passé le moment de sidération où l’on se dit : « C’est digne d’un film de Will Smith », je me suis demandé que faire de ce sentiment d’impuissance. »
Depuis 2011, les missions se sont succédées, comme en Sierra Leone pendant l’épidémie d’Ebola, qu’il décrit comme « l’expérience la plus terrifiante de sa vie ». En août 2021, suite au départ des États-Unis d’Afghanistan, il prend part à l’évacuation de 205 militants des droits de l’homme et femmes afghanes dans le cadre d’une opération secrète.
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Depuis qu’il dirige l’ONG, Polizer a mis l’accent sur l’organisation d’IsraAid. Il précise : « Quand on pense aide humanitaire, on pense surtout soutien médical et recherche et sauvetage, moins aux besoins financiers des personnes secourues, à la communication ou au juridique. »
« Nous avons fait en sorte de bâtir une organisation complète et robuste, car une fois encore, soulager à court terme ne suffit pas, cela revient à mettre un pansement. C’est toute l’équipe de l’organisation qui mérite ce prix. »
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Polizer ajoute que la « clef du succès » d’IsraAid a été de s’affranchir des considérations politiques pour se concentrer uniquement sur les questions humanitaires.
« Nous n’avons pas de priorités cachées », assure-t-il.
« Evidemment, le nom de l’organisation, IsraAid, dit clairement que nous venons d’Israël. Et parce qu’il nous arrive d’intervenir en des endroits avec lesquels Israël n’a pas de relations diplomatiques, nous mesurons l’impact de notre travail en termes de rapprochement des peuples. »
« Mais notre motivation première est avant tout l’aide aux personnes. Il ne s’agit pas de montrer au monde à quel point nous sommes grands et forts. Nous pensons qu’Israël et les Israéliens ont un rôle à jouer. Ce pays et ses habitants ont beaucoup de choses formidables à offrir, qu’il s’agisse de la technologie de l’eau ou de l’expertise en traumatologie. Nous voulons les partager avec le monde entier, pour faire le meilleur travail possible », conclut-il.