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Après la fermeture de la mission de l'OLP

Zomlot: Washington a révoqué les visas de ma famille et fermé mes comptes

Husam Zomlot, qui a été rappelé à Ramallah plus tôt dans l'année, a expliqué que l'administration Trump continuait à mettre la pression sur l'AP

Husam Zomlot, envoyé de l'OLP à Washington, s'adresse aux journalistes à  Washington le 17 août 2017 (Crédit : Ron Kampeas)
Husam Zomlot, envoyé de l'OLP à Washington, s'adresse aux journalistes à Washington le 17 août 2017 (Crédit : Ron Kampeas)

L’envoyé palestinien aux Etats-Unis a indiqué que son permis de résidence aux Etats-Unis ainsi que celui des membres de sa famille ont été annulés et que ses comptes bancaires ont été fermés suite à la décision prise par l’administration Trump de fermer le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington.

S’adressant à la chaîne al-Mayadeen, liée au groupe terroriste libanais du Hezbollah, Husam Zomlot a expliqué dimanche que les responsables américains lui avaient ordonné, à lui et à sa famille, de quitter « immédiatement » le pays.

Zomlot se trouve déjà à Ramallah après avoir été rappelé par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au début de l’année, lorsque l’AP avait voulu afficher son mécontentement après la décision prise par l’administration Trump de transférer l’ambassade israélienne à Jérusalem au mois de mai. Abbas avait d’ores et déjà mis un terme à la majorité des liens diplomatiques entretenus avec l’administration Trump au mois de décembre, après la reconnaissance officielle de Jérusalem en tant que capitale israélienne par les Etats-Unis.

Mais selon la responsable de l’OLP Hanan Ashrawi, l’épouse et les enfants de Zomlot vivaient encore aux Etats-Unis jusqu’à la semaine dernière. L’administration a maintenant « révoqué les visas de l’épouse de l’ambassadeur Husam Zomlot et de leurs deux enfants même si ces derniers étaient valides jusqu’en 2020. Le fils de l’ambassadeur Zolot, Saïd, 7 ans, qui est en CE1 et sa fille Alma, 5 ans, qui est à la maternelle, ont été renvoyés de l’école élémentaire Horace Mann à Washington, la semaine dernière, et ils ont depuis quitté le pays », a annoncé un communiqué d’Ashrawi.

Ashrawi a qualifié l’annulation de ces visas de « haineuse ».

« En prenant délibérément pour cible la famille de l’ambassadeur Zomlot, l’administration américaine est passée de la sanction cruelle à la vengeance contre les Palestiniens et contre leurs dirigeants au point de causer d’immenses difficultés à des enfants innocents et à leurs familles », a-t-elle ajouté.

Le 10 septembre, Zomlot a expliqué que ses employés avaient un délai d’un mois – jusqu’au 13 octobre – pour quitter la mission de l’OLP. L’ambassadeur a également déclaré que cette fermeture ne dissuaderait pas les Palestiniens de réclamer un État avec Jérusalem-Est comme capitale.

« Nous avons perdu l’administration américaine mais nous avons gagné nos droits nationaux », a-t-il dit, évoquant le refus continu des Palestiniens à revenir à la table des négociations sous les conditions de Trump.

Peu après, le 13 septembre, la mission a annoncé avoir mis un terme à toutes ses opérations, en exprimant l’espoir que cette fermeture ne durerait pas.

« Aujourd’hui est la date-butoir » de la fermeture, a indiqué Zomlot ce jour-là dans une vidéo adressée au « grand peuple de l’Amérique ».

Cette fermeture a coïncidé avec le 25e anniversaire de la signature, à la Maison Blanche, des accords d’Oslo, les premiers accords passés entre Israéliens et Palestiniens qui promettaient de mettre un terme à des décennies de conflit meurtrier mais qui sont dorénavant dans l’impasse, ternis par des relations amères entre les deux parties impliquées.

Le secrétaire à la sécurité nationale John Bolton a déclaré la semaine dernière que l’ambassade fermait parce que l’OLP se refusait à entamer des négociations avec Israël.

Zomlot a qualifié jeudi la décision de fermeture de la mission palestinienne de « malheureuse et vindicative ».

« Il n’est pas surprenant que l’administration Trump ne nous ait donné que deux choix : soit nous perdions notre relation avec l’administration, soit nous perdions nos droits en tant que nation », a-t-il dit. « Notre président, nos dirigeants, et le peuple de Palestine ont choisi nos droits ».

Zomlot a ajouté que les Palestiniens étaient « profondément attristés par l’état actuel des affaires ».

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à gauche, et le président américain Donald Trump au Palace Hotel de New York, le 20 septembre 2017. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

S’adressant aux « millions d’Américains qui ont été et continuent d’être les amis de la Palestine », il a dit : « Que ce triste moment soit bref afin que nous puissions redevenir rapidement un symbole et l’illustration de la relation historique entre Palestiniens et Américains ».

Avant d’ordonner la fermeture de la mission, les Etats-Unis avaient annoncé la réduction de leur aide aux Palestiniens et annulé leur financement de l’UNRWA, l’agence onusienne qui soutient les réfugiés palestiniens.

La décision de ne pas renouveler de six mois la mission est survenu après que des dirigeants palestiniens ont, selon des informations, contrevenu à l’arrangement autorisant la mission de l’OLP à opérer sur le sol américain après que des membres de l’organisation ont appelé la Cour pénale internationale à poursuivre les responsables israéliens.

Les dirigeants palestiniens accusent la Maison Blanche de Trump de faire preuve de partialité en faveur d’Israël et de les faire chanter pour qu’ils cèdent aux exigences américaines.

Trump avait promis en arrivant à la Maison Blanche d’aider à négocier « l’accord ultime » entre Israël et les Palestiniens.

« Attendez que le plan de paix soit diffusé et lorsqu’il le sera, veuillez le lire et juger le plan sur ses mérites – pas sur des rumeurs, pas sur des spéculations, pas sur des reportages d’information – mais sur ce qu’il contient », a écrit sur Twitter l’un des négociateurs américains, Jason Greenblatt, jeudi.

Interrogée jeudi, la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert a précisé que l’administration n’était « pas prête à le dévoiler », assurant rester optimiste.

« Il y a besoin d’une approche différente » car « rien n’a marché » jusqu’ici, a-t-elle plaidé.

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