1 020 sceaux en argile découverts après 2 000 ans passés dans une grotte
Une découverte d'une importance internationale dans le centre l'Israël datant de l'ère hellénistique "replace sur la carte" la ville antique et cosmopolite de Maresha
- Le sceau en argile était utilisé pour sceller des documents. Il a été découvert en août 2018, dans les fouilles sur le site de Maresha. (Crédit : Asaf Stern)
- Le sceau en argile était utilisé pour sceller des documents. Il a été découvert en août 2018, dans les fouilles sur le site de Maresha. (Crédit : Asaf Stern)
- Des débris de poterie et des sceaux découverts en août 2018, dans les fouilles sur le site de Maresha. (Crédit : Asaf Stern)
- L'archéologue Dr. Ian Stern, directeur des fouilles de Maresha. (Crédit : Asaf Stern)
- L'une des sept pièces du complexe souterrain découvert dans la ville de Maresha près de Guvrin. (Crédit : Asaf Stern)
Un trésor vieux de 2 000 ans de sceaux-cylindres en argile a été retrouvé au mois d’août, lors de fouilles effectuées dans le complexe de la grotte de la ville antique de Maresha, dans le parc national de Bet-Guvrin-Maresha, au centre d’Israël.
En tentant de photographier le complexe souterrain, l’archéologue Dr Ian Stern et son fils photographe Asaf Stern ont découvert un dépôt de sceaux-cylindres (bullae) en argile disséminés dans des jarres antiques sur le sol de la grotte.
Dans la cave sombre et humide, ces sceaux – il y en avait plus de 1 000 – étaient pourtant quasiment invisibles à l’œil nu. Asaf les a repérés alors qu’il entrait dans la grotte pour y installer le matériel nécessaire à ses prises de clichés, sortant précipitamment pour informer son père de leur présence : « Nous avons quelque chose d’extraordinaire ici ! »
Les sceaux ont été photographiés in situ puis délicatement prélevés et rassemblés le jour suivant pour être restaurés et analysés.

Selon un communiqué de presse diffusé après la découverte, « ces bullae ininflammables scellaient le nœud des ficelles qui fermaient les rouleaux de papyrus – il y en a des centaines – et qui n’ont pas survécu 2 000 ans dans les grottes en raison de l’humidité de la pièce. L’empreinte des ficelles et l’impression du papyrus est visible sur de nombreuses bullae. »
Une enquête initiale sur 300 des 1 020 sceaux-cylindres indique qu’ils étaient destinés à des documents appartenant à des archives privées. La quantité et la qualité de ces nouvelles bulles-enveloppes – quasiment inédites – sont rares à l’échelle internationale, a déclaré Stern, qui dirige les fouilles.

« Ce qui souligne le fait que la ville était un centre cosmopolite important, une ville dans les terres avec des liens inaltérables avec le monde extérieur », a confié Stern au Times of Israël. Cette découverte, dit-il, « replace une fois de plus Maresha sur la carte ».
Située dans la région israélienne de Shfela, au pied des montagnes de Judée, la ville de Maresha, aujourd’hui reconnue site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, était autrefois un centre à la diversité culturelle bien marquée. Elle abritait une petite population juive au carrefour de l’Empire helléniste, a déclaré Stern. Datant principalement de l’époque des Maccabées, des artefacts « incroyablement riches » déjà découverts sur le site proviennent pour leur part d’autres endroits de l’Empire, notamment de la mer Noire, a-t-il dit.

Le directeur du département de la numismatique de l’Autorité israélienne des Antiquités, le docteur Donald Ariel, a mené une enquête préliminaire sur les 300 sceaux-cylindres, non lavés.
En tant qu’expert international dans le domaine, Ariel a déterminé qu’ils dataient principalement du deuxième siècle avant l’ère commune et qu’ils représentent des images de dieux, notamment Athéna, Aphrodite et Apollon, mais qu’ils reflètent également des thématiques érotiques, qu’ils présentent des masques, des personnes debout ou des cornes d’abondance. Si certains sceaux contiennent quelques lettres grecques et des chiffres représentant des dates, aucun autre ne semble comporter d’inscription écrite.
Élément important de l’empire grec, la ville avait été conquise par les Juifs et abandonnée en l’an 107 avant l’ère commune par le roi macchabée Jean Hyrcan Ier. Des articles de poterie de l’ère romaine découverts sur le site indiquent que le complexe était utilisée par des Juifs qui avaient résisté à la révolte de Bar Kochba, en 132 -135 de l’ère commune.
L’examen complet de ces découvertes sera un travail multidisciplinaire sur plusieurs années, a déclaré Stern, qui commence pour sa part à constituer une équipe d’experts. Stern espère que davantage d’analyses permettront de révéler l’origine de l’argile utilisé pour les sceaux, ainsi la signification des iconographies pour renforcer encore le prestige international de Maresha et de sa relation avec le grand empire.
Stern est le directeur de l’Archaeological Seminars Institute et dirige le programme touristique éducatif « Dig for a Day » (« Une journée de fouilles »). C’est un groupe de jeunes nord-américains qui participait au programme qui a aidé l’archéologue Stern a découvrir le nouveau complexe de sept pièces.

Depuis l’an 2000, Stern supervise les fouilles de Maresha. Le fondateur de l’ASI, Bernie Alpert, un archéologue de 86 ans, se rend tous les ans sur le site et a il a même arpenté – en rampant – le complexe de sept grottes le mois dernier.
Stern travaille en coopération avec l’Hebrew Union College, avec l’Autorité israélienne des Antiquités et celle de la Nature et des Parcs. Contrairement à d’autres sites archéologiques en Israël, le complexe de Maresha est fouillé tout au long de l’année, mais les groupes de touristes doivent réserver leur créneau en amont de leur visite.

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