1 370 migrants morts noyés en Méditerranée depuis début 2016
La baisse "considérable" du nombre de morts en mai est liée aux efforts faits pour sauver les naufragés en mer
Quelque 1 370 migrants et réfugiés sont morts noyés en Méditerranée depuis le début de l’année, mais leur nombre a connu une baisse « considérable » en mai, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Depuis début mai, le bilan s’élève à 13 morts en Méditerranée, et aucun d’entre eux n’a été enregistré sur la route maritime orientale reliant la Turquie à la Grèce.
En comparaison, 330 migrants avaient péri en mai 2014 en Méditerranée, et 95 en mai 2015.
C’est une baisse « considérable », a souligné un porte-parole de l’OIM, Joel Millman, lors d’un point de presse.
Depuis le début de l’année, 1 370 migrants et réfugiés ont perdu la vie alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée, soit 24 % de moins qu’à la même période l’an dernier (1.792), selon l’OIM.
Pour mai, M. Millman a particulièrement relevé l’absence de morts sur la route maritime orientale, signalant qu’entre janvier et avril environ 400 migrants et réfugiés y avaient péri.
« Nous attribuons évidemment ce recul à la très forte baisse des arrivées en Grèce », a-t-il souligné.
En avril, les arrivées en Grèce ont plongé de 90 %, à 3 360 contre 26 971 en mars, selon l’OIM.
D’après M. Millman, la baisse du nombre de morts en Méditerranée est liée aux efforts faits pour sauver les naufragés en mer, et à ceux des gardes-côtes libyens pour empêcher les migrants de tenter la traversée.
« Ces dernières 24 heures, plus de 2.700 migrants ont été secourus entre l’Europe et la Libye par plusieurs bateaux », a souligné le porte-parole.
En 2015, plus d’un million de migrants et réfugiés étaient arrivés dans l’Union européenne, en majorité des Syriens entrés en Grèce.
Afin de freiner cet afflux, Bruxelles et Ankara ont convenu que serait renvoyé en Turquie tout migrant arrivé en Grèce après le 20 mars et n’ayant pas fait de demande d’asile ou dont la demande serait rejetée.
Mais de graves menaces pèsent sur l’avenir de l’accord conclu avec Ankara, en raison d’un désaccord sur l’exemption, en retour, de visas pour les ressortissants turcs dans l’espace Schengen.
La Turquie exige que cette exemption soit mise en place d’ici fin juin, sous peine d’annuler le pacte avec Bruxelles.
L’UE pose des conditions à cette demande et réclame notamment un assouplissement de la législation antiterroriste turque, jugée non conforme aux normes européennes.