Israël en guerre - Jour 568

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12 arrestations lors des manifestations anti-gouvernement à Jérusalem

Quelque 2 000 personnes se sont mobilisées sur fond de Qatargate et de reprise des combats à Gaza ; une vidéo montre des policiers malmener l'élue Naama Lazimi ; le chef de son parti promet que justice sera faite

Manifestation contre le gouvernement et en faveur d'un accord sur les otages près de la Knesset à Jérusalem, le 31 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Manifestation contre le gouvernement et en faveur d'un accord sur les otages près de la Knesset à Jérusalem, le 31 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Douze manifestants ont été arrêtés lundi à Jérusalem lors de rassemblements contre le gouvernement et en faveur d’un accord sur les otages, alors que l’on dénombrait environ 2 000 manifestants, dont une députée.

Les manifestations se sont déroulées dans un contexte politique dramatique, le Premier ministre Benjamin Netanyahu ayant été convoqué par la police pour être interrogé pendant environ deux heures dans le cadre d’un scandale concernant des liens entre certains de ses collaborateurs et le Qatar, et deux de ces collaborateurs ayant été placés en garde à vue.

Les rassemblements se sont également déroulés dans un contexte marqué par l’avancement par le gouvernement d’une législation clé visant à remanier radicalement le système judiciaire du pays, tout en procédant au licenciement de la procureure générale Gali Baharav-Miara et du chef du Shin Bet, Ronen Bar, et ce, alors même que la guerre à Gaza s’intensifie et que 59 otages y sont toujours retenus.

Parmi les personnes arrêtées lundi à Jérusalem figurait la cousine de l’ex-otage Arbel Yehoud. Des témoins ont déclaré qu’elle avait été violemment arrêtée après avoir insulté un policier pour avoir autorisé un contre-manifestant à pénétrer dans une zone barricadée interdite aux autres manifestants.

Deux manifestants ont été arrêtés alors qu’ils bloquaient la circulation sur l’autoroute Begin aux côtés d’une dizaine d’autres personnes, brandissant une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : « Et les otages ? ».

Merav Svirsky, dont le frère Itay Svirsky a été tué en captivité, s’est adressée à l’un des manifestants en ces termes : « Je suis ici pour crier que, en ce moment même, 59 hommes et femmes – dont 24 sont encore en vie – sont sacrifiés et abandonnés à leur sort par un gouvernement criminel qui refuse d’assumer ses responsabilités et de faire la seule chose qui permettrait à tout le monde de rentrer chez soi : mettre fin à la guerre. »

Des Israéliens bloquent l’autoroute Begin à Jérusalem, lors d’une manifestation appelant à la libération des otages détenus à Gaza, le 31 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Netanyahu a ordonné à l’armée israélienne de reprendre les opérations militaires intensives le 18 mars après que le Hamas a refusé les offres de prolongation de la phase de l’accord sur les otages, insistant pour s’en tenir aux conditions initiales, que le Premier ministre rejette car elles exigent qu’Israël se retire complètement de Gaza et accepte de mettre définitivement fin à la guerre dans la deuxième phase.

Les familles des otages ont averti que la reprise des combats met en danger leurs proches. Les sondages indiquent que la plupart des Israéliens soutiennent leur position et sont favorables à la fin de la guerre en échange de la libération de tous les otages restants.

Shikma Bressler, qui faisait partie des leaders des manifestations d’avant-guerre contre les efforts de réforme judiciaire du gouvernement, a décrit à plusieurs reprises Netanyahu comme un « agent du Hamas », faisant allusion aux politiques menées depuis de nombreuses années qui ont favorisé le maintien du contrôle de l’enclave par le groupe terroriste tout en affaiblissant l’Autorité palestinienne jugée plus modérée en Cisjordanie.

Bressler a affirmé que Netanyahu et ses collaborateurs sont accusés de ce qui équivaut à « la définition littérale de la trahison » et « la définition littérale de l’espionnage ».

Amit Becher, président du barreau d’Israël, s’est également adressé à la foule.

Lors d’une autre manifestation sur la place Agranat à Jérusalem, des policiers ont été filmés en train de malmener la députée Naama Lazimi (Les Démocrates), ce qui a suscité la condamnation des groupes de protestation et des alliés politiques.

« La police de Ben Gvir, au service d’un ministre criminel et d’un gouvernement corrompu, a ignoré toutes les restrictions ce soir », a déclaré Lazimi dans une déclaration vidéo après l’incident, faisant référence au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui préside le parti d’extrême droite Otzma Yehudit.

« Cette violence ne nous dissuade ni ne nous effraie. Il est maintenant clair que nous devons nous battre pour un Israël démocratique, nous devons nous battre pour sauver nos otages, nous devons nous battre pour renverser ce gouvernement corrompu, qui est soupçonné de crimes et de graves scandales de sécurité. »

Des manifestants affrontent la police lors d’une manifestation contre le gouvernement et en faveur d’un accord sur les otages près de la Knesset à Jérusalem, le 31 mars 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

S’adressant aux policiers, elle a déclaré : « Revenez à la raison. Vous êtes venus servir les citoyens et l’État israélien, pas un ministre kahaniste et criminel… Nous reconstruirons Israël à nouveau, et la police aussi. »

Le président du parti Les Démocrates, Yair Golan, a publié une déclaration en ligne soutenant Lazimi : « Lorsque la police se permet de battre une membre de la Knesset, il est clair que l’incitation à la haine a fait son chemin et que la retenue a disparu. »

« Nous veillerons à ce que les agents responsables soient traduits en justice », a promis Golan.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a demandé mardi matin au président de la Knesset Amir Ohana (Likud) d’exiger que la police protège à la fois les manifestants et les législateurs.

« Ces dernières semaines, le gouvernement israélien a perdu toute retenue et s’attaque sans relâche à la personnalité du pays et à ses valeurs », a écrit Lapid à Ohana dans une lettre partagée par son porte-parole.

« Des centaines de milliers de patriotes israéliens descendent dans la rue pour défendre le pays qu’ils aiment. Malheureusement, nous assistons à des cas de violence policière contre des manifestants et des députés. Pas plus tard qu’hier soir, la députée Naama Lazimi a été attaqué par la police, comme cela a été le cas par le passé pour les députés Gilad Kariv, Naor Shiri et Vladimir Beliak, ainsi que pour de nombreux citoyens », a-t-il ajouté.

Accusant Ohana de rester silencieux « face à la violence des forces de l’ordre », Lapid a exigé qu’il « travaille avec le commissaire de police Danny Levy pour réglementer le traitement des manifestants et des députés lors des manifestations et qu’il demande à ce qu’ils soient protégés ».

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