13 quartiers d’implantations de Cisjordanie classés comme « implantations indépendantes »
Cette décision du cabinet de sécurité porte sur des "quartiers" construits il y a de nombreuses années en tant qu'avant-postes illégaux ; cette désignation les rend donc "légaux"

Le cabinet de sécurité a approuvé dimanche une décision visant à séparer treize « quartiers » d’implantations existantes en Cisjordanie de leurs « implantations mères », les transformant ainsi en treize implantations indépendantes.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui a présenté la décision du cabinet de sécurité en sa qualité de ministre délégué de la Défense, a décrit cette décision comme une étape importante sur la voie de la « souveraineté [israélienne] de facto » sur la Cisjordanie.
Les « quartiers » en question ont été construits il y a de nombreuses années, voire des décennies, en tant qu’avant-postes illégaux, c’est-à-dire sans l’approbation officielle du cabinet.
Certains de ces avant-postes ont été légalisés rétroactivement par le gouvernement en approuvant les plans de construction d’un nouveau quartier pour une implantation autorisée et légale sur le site de l’avant-poste illégal, même lorsque, comme dans de nombreux cas, cet avant-poste se trouvait à plusieurs kilomètres de l’implantation d’origine.
Tout cela s’est produit à une époque où Israël se montrait prudent quant aux conséquences diplomatiques de l’expansion des implantations, et a donc construit des « quartiers » d’implantations pour dissimuler la réalité de l’expansion des implantations.
La décision de scinder officiellement les quartiers en nouvelles implantations permet désormais au gouvernement d’allouer des budgets à chacune des nouvelles implantations individuellement, au lieu de leur allouer des fonds par l’intermédiaire de leur ancienne implantation mère. Elles auront également toutes leur propre conseil municipal.
Les nouvelles implantations sont Alon, Haresha, Kerem Reïm, Neriya, Migron, Shvut Rachel, Ovnat, Brosh Habika, Leshem, Nofei Nehemia, Tal Menashe, Ibei Hanahal et Gvaot.
Smotrich, qui a fait part de la décision du cabinet de sécurité en sa qualité de ministre de la Défense, a déclaré que la situation antérieure causait à ces quartiers « de grandes difficultés dans leur gestion quotidienne » et que cette nouvelle étape les aiderait à « progresser et à se développer ».
« Nous continuons à mener une révolution en matière de normalisation et de régularisation des implantations. Au lieu de nous cacher et de nous excuser, nous hissons les couleurs, nous construisons et nous nous installons. Il s’agit d’une autre étape importante sur la voie de la souveraineté de facto [d’Israël] en Judée et en Samarie [Cisjordanie] », a-t-il ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne (AP) a fustigé dimanche le projet.
Cette décision du gouvernement israélien « est un mépris flagrant des résolutions internationales », détaille le communiqué du ministère des Affaires étrangères palestinien.
Rappelant notamment les opérations de l’armée israélienne en cours dans le nord de la Cisjordanie, le ministère s’alarme d’une « escalade sans précédent dans la confiscation des terres palestiniennes ».
Les 13 quartiers se trouvent aux quatre coins de la Cisjordanie, certains dans la continuité territoriale de la colonie dont ils dépendent, d’autres beaucoup plus loin. Leur reconnaissance comme communes indépendantes selon la loi israélienne n’est pas encore officielle.