2 chefs d’implantations et Ben Gvir appellent à annexer la Cisjordanie après la victoire de Trump
Pour le chef du Conseil de Yesha et le maire de Beit El, il est temps d'appliquer la souveraineté israélienne au territoire disputé, d'étendre les implantations et de faire pression pour mettre fin aux sanctions de Joe Biden
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
À la suite de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine mercredi, deux dirigeants d’implantations ont appelé Israël à annexer la Cisjordanie, décrivant l’élection de Trump comme une nouvelle occasion d’étendre la souveraineté israélienne au territoire contesté. Cette demande a également été soutenue par le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.
Israel Ganz, chef du Conseil de Yesha, l’organisation-cadre qui représente les autorités municipales des implantations en Cisjordanie, a déclaré que l’annexion de la Cisjordanie apporterait la stabilité et une « véritable paix » à la région, tandis que le maire de Beit El, Shaï Alon, s’est fait l’écho de ce sentiment et a également déclaré que le moment était venu de « construire à grande échelle » dans le territoire.
Tous deux ont également appelé à la fin des sanctions imposées par l’administration du président Joe Biden aux résidents d’implantations radicaux et aux avant-postes illégaux au cours de l’année écoulée, qui ont suscité la colère du mouvement de pro-implantations.
Le chef du parti Otzma Yehudit, Ben Gvir, lui-même résident de l’implantation de Kiryat Arba, a déclaré mercredi en séance plénière de la Knesset que « l’heure de la souveraineté a sonné ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait espéré annexer toutes les implantations et la région de la vallée du Jourdain en Cisjordanie en 2020, affirmant qu’il ne le ferait qu’avec l’approbation de l’administration Trump, mais avait finalement été contraint de renoncer sur cette intention alors que Trump cherchait à faire avancer son plan de paix israélo-arabe.
« Nous avons gagné un président qui aime Israël et qui aime la Judée et la Samarie », a déclaré Ganz lors du lancement d’une nouvelle bouteille de vin étiquetée « Trump » à la cave Psagot mercredi, en utilisant les noms bibliques pour la région de la Cisjordanie.
« Aujourd’hui, toute la région attend des politiques qui apporteront la stabilité et une véritable paix. Le chemin qui y mène passe par l’application de la souveraineté en Judée et en Samarie », a poursuivi Ganz, qui dirige également le Conseil régional de Binyamin, dans le centre de la Cisjordanie.
Il a ajouté que l’idée de créer un État palestinien devait être retirée de l’ordre du jour, de même que ce qu’il a appelé « les sanctions contre les implantations et l’État d’Israël ».
Selon Alon, l’élection de Trump est annonciateur « d’un âge d’or pour le mouvement pro-implantations » en Cisjordanie.
« C’est une occasion unique d’agir avec une grande détermination dans la région de Judée et Samarie, de mettre fin au terrorisme meurtrier et de poursuivre la construction israélienne sur l’ensemble de notre territoire », a déclaré Alon.
« Il est temps d’appliquer la souveraineté à la Judée et à la Samarie et de reconnaître que la région fait partie de l’ensemble d’Israël », a-t-il poursuivi, ajoutant, à l’instar de Ganz, « qu’il n’y aura pas deux États entre la mer et le Jourdain ».
S’exprimant à la Knesset, Ben Gvir s’est réjoui de la victoire de Trump et a déclaré que c’était maintenant « le temps de la souveraineté, le temps de la victoire totale, le temps ici dans l’État d’Israël de légiférer une loi pour la peine de mort pour les terroristes », et de nombreuses autres lois auxquelles, selon lui, Trump ne s’opposerait pas.
Le plan de paix de Trump dévoilé en janvier 2020 prévoyait un État palestinien tronqué et démilitarisé qui ne serait établi qu’après avoir respecté des conditions strictes et après qu’Israël eut annexé de grandes parties de la Cisjordanie, en particulier la vallée du Jourdain.
Les membres de droite du gouvernement de l’époque, dont l’actuel ministre des Finances Bezalel Smotrich, ainsi que les mouvements pro-implantations en général, s’étaient opposés aux éléments clés du plan Trump qui auraient permis la création d’un État palestinien.
Après la défaite de Trump aux élections de 2020 face à Joe Biden, le plan avait été abandonné.