Israël en guerre - Jour 465

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2 ex-SS d’Auschwitz s’apprêtent à répondre devant la justice allemande

Dans deux procès distincts, les criminels nazis sont accusés de complicité dans l'extermination des Juifs

Un drapeau nazi. Illustration. (Crédit : BPTakoma/CC BY/Flickr)
Un drapeau nazi. Illustration. (Crédit : BPTakoma/CC BY/Flickr)

Reinhold Hanning, 94 ans, comparaîtra à partir de jeudi et au moins jusqu’au 20 mai devant un tribunal de Detmold (ouest), tandis que Hubert Zafke, 95 ans, sera jugé à partir du 29 février à Neubrandenburg (nord-est), non loin de Berlin.

« L’âge n’a pour moi aucune importance », martèle dans la presse le procureur de Dortmund Andreas Brendel, qui porte l’accusation contre Hanning, estimant que la justice allemande « doit aux victimes et à leurs proches » de poursuivre les crimes du IIIe Reich.

Venus d’Israël, des Etats-Unis, du Canada ou d’Angleterre, une quarantaine de rescapés de la Shoah et de descendants de victimes se sont constitués parties civiles. Plus de 70 avaient assisté l’an dernier au procès d’Oskar Gröning, ancien comptable d’Auschwitz condamné à quatre ans de prison en juillet 2015.

« Même 71 ans après la libération d’Auschwitz, les blessures des survivants sont encore à vif. Nombre d’entre eux sont hantés chaque jour par les horribles expériences qu’eux et leurs proches ont endurées », rappelle à l’AFP Ronald Lauder, président du Congrès mondial juif.

 Ronald Lauder (Capture d’écran France 2)
Ronald Lauder (Capture d’écran France 2)

‘Rouages’

Hanning et Zafke encourent trois à quinze ans de prison pour « complicité de meurtres aggravés », un enjeu essentiellement symbolique vu leur âge.

Gröning n’a pas été incarcéré et attend l’examen de son pourvoi par la Cour fédérale allemande d’ici la fin de l’année.

Contre ces accusés tardifs, qui ont coulé des jours tranquilles dans l’Allemagne d’après-guerre, il n’existe aucune preuve d’un geste criminel précis : on leur reproche d’avoir été les « rouages » du camp emblématique de la Shoah, qui n’aurait pu exterminer 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs, sans l’implication de tout le personnel.

Jeune ouvrier engagé en juillet 1940 dans les Waffen SS, parti combattre dans les Balkans puis sur le front russe, Hanning a été transféré début 1942 à Auschwitz. Membre des Totenkopf, unité SS sanglée dans un uniforme à tête de mort, il était affecté au camp de base Auschwitz-I tout en surveillant à l’occasion la rampe d’arrivée de Birkenau, dit Auschwitz-II.

Selon l’accusation, ses tours de garde l’impliquent dans « au moins 170.000 morts » entre janvier et juin 1943 : ce calcul mêle les nouveaux arrivants gazés à Birkenau, dont la majorité des femmes et la totalité des enfants, les exécutions sommaires et les sélections dites « secondaires », visant à éliminer les déportés trop faibles pour continuer à travailler.

Nouveaux procès

Hubert Zafke, fils de paysan engagé à 19 ans dans les Waffen SS, s’est lui aussi battu à l’Est avant de rejoindre en octobre 1943 le « service sanitaire » d’Auschwitz. L’accusation lui reproche d’avoir été de garde à Birkenau lors de l’arrivée de 14 convois à la fin de l’été 1944, dont 3.681 occupants ont été immédiatement gazés.

Anne Frank (Crédit : Matt Lebovic/Times of Israel)
Anne Frank (Crédit : Matt Lebovic/Times of Israel)

Parmi eux se trouvaient Anne Frank et sa famille. Rendue mondialement célèbre par son journal, l’adolescente néerlandaise est morte en mars 1945 après son transfert à Bergen-Belsen.

Au-delà de ces deux accusés, dont la santé précaire rend le déroulement de l’audience imprévisible, deux autres suspects attendent leur procès. Il s’agit d’Ernst Tremmel, 93 ans, ancien garde d’Auschwitz jugé à partir du 13 avril à Hanau (ouest), et de Helma Kisser, 92 ans, ex-radiotélégraphiste du même camp, dont l’état de santé doit encore être évalué.

Trois autres SS d’Auschwitz sont visés par une enquête, de même que trois ex-gardiens de Majdanek, camp d’extermination lui aussi situé en Pologne occupée, et trois anciens membres de la division SS Hitlerjugend impliquée dans le massacre de 86 civils à Ascq (nord de la France), en avril 1944.

Ces procédures tardives illustrent le tournant pris par la justice allemande depuis les cinq ans de prison infligés en 2011 à John Demjanjuk, ancien gardien de Sobibor. Ce procès très suivi a relancé la traque des derniers nazis, après des décennies de poursuites avortées et de rares et faibles condamnations.

John Demjanjuk in Israel's Supreme Court in 1991. Demjanjuk was convicted by a German court for serving as a Nazi death camp guard. (photo credit: Flash90)
John Demjanjuk à la Cour suprême israélienne en 1991 (Crédit : Flash90)

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