24 envoyés contre l’antisémitisme appellent à protéger les communautés juives
Les signataires, dont la responsable de la lutte contre l'antisémitisme américaine, demandent de fournir "l'assistance sécuritaire nécessaire" aux Juifs - qui sont "effrayés"

WASHINGTON (JTA) — Les envoyés chargés de la question de la lutte contre l’antisémitisme de 24 pays, dont les États-Unis, ont lancé un appel conjoint aux gouvernements, les sommant de protéger les communautés juives locales dans le sillage de l’assaut dévastateur lancé par le groupe terroriste du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
Un appel qui a été transmis par le biais d’un communiqué qui a été émis lundi, signé par 30 responsables. En plus de représentants de pays de toute l’Europe et de l’Amérique du nord et du sud, des signataires issus d’organisations multinationales, comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Organisation des états américains. Cette déclaration solennelle a aussi suivi le signalement, par les gouvernements des États-Unis et d’autres nations, d’une recrudescence des actes antisémites et de la haine anti-juive depuis un mois – une recrudescence qu’ils ont par ailleurs condamnée.
Lors de cette attaque barbare du groupe, 3 000 terroristes se sont infiltrés dans le sud d’Israël, franchissant la frontière avec la bande de Gaza. Ils ont tué environ 1400 personnes, des civils en majorité. Ils ont aussi enlevé 240 personnes qui sont actuellement gardées en otage dans la bande, hommes, femmes et enfants de tous les âges. L’assaut s’est produit sous tirs de roquettes qui ont pris pour cible tous les centres de population israéliens. Les tirs de roquettes continuent de frapper de nombreuses villes d’Israël.
« Il y a eu des manifestations dans de nombreux pays – dont des pays, des régions que nous représentons – où des individus ont fait l’éloge des actions abominables du Hamas, où ils ont ‘célébré’ le meurtre de Juifs et où ils ont même appelé de leurs vœux à commettre d’autres attaques antisémites », est-il écrit dans cette déclaration qui a été publiée lundi et qui a aussi souligné les condamnations faites des atrocités du 7 octobre.
« Les communautés juives sont effrayées et elles sont menacées », a continué le communiqué qui a notamment été signé par Deborah Lipstadt, l’envoyée américaine chargée de la lutte contre l’antisémitisme.
Il a appelé les gouvernements et les polices des différents pays à offrir « l’assistance nécessaire en matière de sécurité » aux communautés juives, réclamant aux responsables des universités de faire en sorte de garantir que les étudiants évoluent dans un environnement sûr et il a aussi demandé aux organisations issues de la société civiles, « fédérations sportives, communautés religieuses, secteur culturel et et cercles académiques » de prendre la parole pour condamner la résurgence de la haine anti-juive. Le communiqué a interpellé également les réseaux sociaux en leur demandant de s’attaquer « aux messages antisémites, à la désinformation, aux discours de haine et aux contenus terroristes, qui entraînent des crimes de haine dans le monde réel et qui viennent menacer la cohésion qui est au cœur de nos sociétés démocratiques ».

« Les synagogues et d’autres sites juifs ont été attaqués », a déploré le communiqué.
« Des écoles sont fermées parce qu’elles ne peuvent plus garantir la sécurité de leurs élèves. Les rassemblements pendant Shabbat nécessitent la présence de gardes armés à des fins de protection. Dans certaines villes, les Juifs sont harcelés, accostés d’une manière sans précédent jusqu’ici. Des affiches montrant les otages sont vandalisées, arrachées, déchirées. L’antisémitisme a redressé la tête de façon inédite ».
Le communiqué n’a pas mentionné la guerre entraînée par l’invasion du Hamas. En guise de riposte à l’attaque perpétrée sur son sol, Israël a lancé une campagne aérienne et une incursion terrestre dans la bande de Gaza avec pour objectif de renverser le groupe terroriste au pouvoir.
Plus de 10 000 Palestiniens auraient été tués au cours de la guerre, a annoncé lundi le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des membres du Hamas tués à Gaza, y compris à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même.
Le communiqué est né des conversations qui ont eu lieu entre les envoyés, avec à leur tête Lipstadt et Katharina Von Schnurbein, coordinatrice de l’Union européenne chargée de la lutte contre l’antisémitisme et du développement de la vie juive.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.