30 000 personnes participent aux funérailles du « soldat seul »
Californien déterminé, Max Steinberg inspirait sa famille et s’est battu pour appartenir à une unité d’élite
Ils sont arrivés par milliers aux funérailles de Max Steinberg. Ils étaient soit en tongs et en débardeurs, ou vêtus d’uniforme de mouvement de la jeunesse ou des T-shirts d’unité de l’armée, ou bien avec des kippot et des chapeaux, la tête nue et avec des lunettes de soleil.
Tout le monde s’était réuni au cimetière du mont Herzl, dans un silence pesant et sous un soleil brûlant, pour présenter leur respect au soldat.
« Nous sommes ici pour montrer à la famille que nous sommes avec eux », explique Nirit Friedlander, une résidente de Jérusalem qui est venue avec deux de ses amis.
« Ils doivent ressentir notre
soutien ».
« C’est un ‘soldat seul’ », déclare Yisrael Schwartz, un autre résident local. « C’est l’un des nôtres ».
C’est le sentiment général qui se dégageait de toutes les personnes qui ont pris la parole pendant la cérémonie qui a duré une heure et demie.
Steinberg, 24 ans, était tireur d’élite dans la brigade Golani. Il était l’un des 13 soldats tués le 13ème jour de l’opération Bordure protectrice pendant les combats dans le quartier de Shejaiya dans la ville de Gaza.
C’était un volontaire de l’armée israélienne, un « hayal boded » (soldat qui n’a pas de famille en Israël). Il était originaire de Woodland Hills en Californie. Il ne parlait pas beaucoup l’hébreu après moins d’un an passé dans l’armée israélienne.
Un de ses amis proches, Michael, dont la famille de Beer Sheva avait adopté Steinberg, a raconté que sa sœur essayait de le pousser à apprendre la langue.
« Max répondait ‘ça ira, tant que je comprends les ordres’ », continue Michael.
Ses parents – chacun disant quelques phrases en anglais – ont affirmé qu’ils ne regrettaient pas le fait que Max ait décidé de rejoindre l’armée et servir dans une unité de combat.
« Je veux répondre à la question qui est dans l’esprit de la plupart des gens », déclare le père, Stuart Steinberg, « sur le fait de savoir si nous regrettons de l’avoir laisser y aller. Nous répondons sans équivoque : non ».
Evie Steinberg a décrit l’enfance de son fils dans la banlieue californienne, sa force surprenante malgré sa petite taille. Il aimait le football et le football américain. Elle décrit ses mouvements prompts et rapides. Ce sont son jeune frère et sœur, Jake et Paige, qui l’avaient convaincu de venir avec eux pour un voyage « Birthright ». [Voyage gratuit de dix jours pour les jeunes Juifs de 18-26 ans.] C’est Max qui a fini en Israël, c’est quelque chose à laquelle nous ne nous attendions pas. »
« Il n’imaginait pas se sentir relié à Israël de cette manière », raconte Evie Steinberg.
Il voulait juste servir dans l’unité Golani, déclare sa mère, et cela, malgré les risques que cela comportait de servir dans une unité combattante.
Il a refusé d’accepter la réponse négative de l’armée, raconte son père, faisant référence aux interrogations répétées de l’armée sur sa volonté de servir dans une unité d’élite alors qu’il n’était qu’un simple volontaire.
« Il leur a répondu, ‘Si je ne suis pas dans [l’unité] Golani, envoyez-moi en prison ou renvoyez-moi à la maison' », décrit son père. L’armée l’a renvoyé à la maison et quand il est revenu en Israël, elle a finalement accepté qu’il rejoigne l’unité.
Max était le héros de ses frères et sœurs, racontent son frère et sa sœur. C’était un grand-frère aimant qui les écoutait et les encourageait.
« Comment pourrais-je te décrire ? », pleure sa sœur, Paige. « Max est juste Max. Tu es Maxie ».
Ils ont tous décrit son amour et son profond respect pour le chanteur de reggae Bob Marly, dont les chansons et les sentiments étaient au cœur de ses convictions de Steinberg.
« C’était une obsession mais dans le bon sens du terme », déclare son frère, Jake. Il décrit la dernière fois qu’ils ont passé du temps ensemble. Ils ont regardé un documentaire sur le chanteur de reggae défunt.
Matan Halik est ami israélien de Max. Il l’a rencontré dans le cadre de Birthright. Il raconte comment Steinberg parlait de devenir une légende de Birthright, comme Michael Levin, un autre soldat seul qui est tombé en 2006 au cours de la guerre du Liban.
« Max a affirmé : ‘Comme Michael Levin [je serai une légende], mais je vivrai’ ».
« Tu avais raison pour une chose, mon frère : tu es une légende », a-t-il déclaré.
« Max tu es le lion de Zion », affirme son ami Michael, en citant la chanson célèbre de Bob Marley.
Les VIP présents, dont l’ancien ambassadeur d’Israël, Michael Oren, l’ambassadeur américain, Dan Shapiro, le député Dov Lipman et le maire de Jérusalem, Nir Barkat, ont parlé du choix de Steinberg de devenir un soldat seul. Ils ont souligné le fait que quelqu’un de nouveau en Israël était prêt à mourir pour défendre Israël.
« Les volontaires sont toujours venus ici d’autres pays », a déclaré Oren. « Beaucoup sont restés ici, et depuis des décennies, beaucoup d’autres les ont rejoints ».
« Vous ne pouvez pas voir cette colline », a continué Oren, en s’adressant à la famille Steinberg. « Mais elle est couverte de milliers et de milliers de personnes qui sont venues vous présenter leur respect, même si vous ne les avez jamais rencontrées ».
La police a confirmé que 30 000 personnes étaient venues aux funérailles de ce soldat seul.
« Je ne le connaissais pas », déclare Oren. « Mais j’ai le sentiment de le connaître. C’était la voie dans laquelle je me suis engagé aussi ».
Steinberg a quitté sa famille pour devenir un « Golanchik », raconte Barkat, pour faire ce qu’il pensait être juste.
Maintenant, affirme Barkat, Steinberg sera enterré aux côtés de deux autres soldats qui sont tombés cette semaine. Deux autres soldats dont les familles sont venues d’autres pays pour faire d’Israël leur maison.
« Moshe Malko, d’Ethiopie, est à sa droite », décrit Barkat. « Et cet après-midi, Dimitri Levitas, de Russie, sera enterré ici aussi ».
La foule s’est dispersée alors que la cérémonie touchait à sa fin. Des fleurs et des couronnes de fleurs ont été placées sur la tombe de Steinberg.
« C’est difficile d’appréhender tout ça », explique Hanit Ajami, alors qu’elle se dirige vers une navette Egged à la sortie du mont Herzl. « Nous avons tous des garçons à l’armée, mais lui il l’a fait tout seul. Nous devons les soutenir comme s’ils étaient des nôtres ».
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