30 après le procès Klaus Barbie à Lyon, la ville se souvient
Témoins du procès, journalistes, avocats, raconteront comment la mémoire des victimes a jailli il y a trente ans dans l'enceinte du Palais de Justice de Lyon
Il y a trente ans, le 11 mai 1987, s’ouvrait à Lyon, pour 37 jours, le procès de Klaus Barbie, qui verra se succéder à la barre pas moins de 107 témoins et aura nécessité le travail de 42 avocats. La cour d’assises du Rhône le condamnera à la prison à perpétuité.
Trente ans après, Lyon s’apprête à commémorer ce moment historique où le monde entier avait les yeux rivés sur la capitale du Rhône, ce moment où pour la première fois la parole des victimes a jailli, alors que beaucoup de témoins n’avaient encore jamais raconté leur histoire à leurs propres enfants.
Le journal Le Progrès a lancé un appel à témoin pour compiler les souvenirs des collégiens ou lycéens qui avaient assisté au procès.
« A l’occasion du 30e anniversaire de ce procès historique, Le Progrès a préparé en effet un numéro spécial consacré aux grands moments du procès, mêlant des comptes-rendus d’audience, des témoignages des principaux intervenants de l’époque, leur regard aujourd’hui. »
La ville de Lyon a aussi organisé plusieurs manifestations, essentiellement destinées aux collégiens et lycéens.
« Parmi ces événements, explique 20 minutes, 900 écoliers de cours moyen seront invités le 9 mai à effectuer une randonnée historique sur les lieux de mémoire de Lyon et Caluire liés au procès Barbie et à l’occupation nazie. »
Le Palais de justice proposera le 3 juillet, 30 ans jour pour jour après le dernier jour du procès, une projection des chefs d’accusations visant Barbie, ainsi qu’une lecture du verdict et du noms des victimes.
Le 14 mai, une journée de la mémoire aura également lieu à la maison d’Izieu, lieu de mémoire d’un des trois crimes contre l’humanité pour lesquels Klaus Barbie a été inculpé : « la rafle de la rue Sainte-Catherine, le 9 février 1943 ; l’organisation à Lyon d’un convoi ferroviaire à destination des camps de la mort le 11 août 1944 ; et l’enlèvement des enfants d’Izieu » rappelle le journal de Lyon.
Elle se déroulera en présence des avocats Serge Klarsfeld, défenseur des enfants d’Izieu, et Alain Jakubowicz, avocat des parties civiles en 1987.
L’ensemble du programme est disponible sur le site de la préfecture du Rhône.