Israël en guerre - Jour 364

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33 statues volées dans la collection du musée du kibboutz HaZorea

Selon un reportage, un habitant de la communauté pourrait avoir tenu un rôle dans ce cambriolage dont le butin atteint une valeur de 2 millions de shekels

Un cambrioleur du musée du kibboutz HaZorea, dans le nord d'Israël, apparaît sur les images des caméras de surveillance, au mois d'août 2020. (Capture d'écran/Douzième chaîne)
Un cambrioleur du musée du kibboutz HaZorea, dans le nord d'Israël, apparaît sur les images des caméras de surveillance, au mois d'août 2020. (Capture d'écran/Douzième chaîne)

Le vol d’une partie de la collection d’un musée situé dans un kibboutz du nord d’Israël, cet été, pourrait avoir impliqué un résident de la communauté.

Le 19 août, un certain nombre de statues de valeur avaient été dérobées au musée d’art et d’archéologie du Kibboutz HaZorea.

Trente-trois objets rares en provenance du sud et de l’est de l’Asie avaient disparu, certains datant du 1er et du 2e siècle, pour une valeur totale qui avait été évaluée à deux millions de shekels, a fait savoir un reportage diffusé sur la Douzième chaîne.

Ce vol avait dévasté les membres de la communauté, dont un grand nombre se rendait au musée une fois par mois au moins – souvent en compagnie de leurs enfants.

Une statue appelée « Le Garde » était particulièrement précieuse aux yeux des résidents du kibboutz. D’une hauteur d’un mètre, aux couleurs brillantes, elle représentait un soldat chinois et avait été destinée à protéger un tombeau pendant la période de la dynastie Tang, du 7e au 10e siècle. Elle avait été installée à l’entrée du musée.

« J’avais grandi avec lui », commente un membre du kibboutz, évoquant la statue.

Cette collection reliait également le kibboutz à ses racines. Le musée avait été fondé grâce à des objets légués à la communauté naissante, lors de toutes ses premières années d’existence, par l’homme d’affaires Wilfrid Israel. Israel avait été à l’origine de l’émigration de milliers de Juifs, notamment de ses employés Juifs, dans l’Israël pré-Etat des années 1930 et 1940, sauvant ainsi la vie à des milliers de personnes.

Il avait également joué un rôle déterminant dans le « Kindertransport » qui avait permis de sauver 10 000 enfants juifs allemands en les faisant venir au Royaume-Uni avec leurs parents, en 1938.

Le musée du kibboutz porte aujourd’hui son nom.

Une personne âgée du kibboutz a fondu en larmes en évoquant le vol devant les caméras de la Douzième chaîne et un autre membre de la communauté a comparé son ressenti face à ce cambriolage à celui des Syriens face à la destruction des artefacts et sites antiques de la part de l’Etat islamique.

Un membre du kibboutz HaZorea s’émeut en évoquant le vol commis dans le musée dans la communauté au cours d’un reportage diffusé le 30 octobre 2020. (Capture d’écran/Douzième chaîne)

« Les gens dans le kibboutz ? Certains ne veulent même pas du tout parler de ce cambriolage. Cela les a tellement touchés qu’ils en ont fait une affaire personnelle », a commenté la gardienne du musée, Tali Weiss.

Weiss a découvert le vol dans la matinée qui a suivi l’effraction, a-t-elle dit à la Douzième chaîne qui a diffusé son enquête sur le cambriolage vendredi.

D’abord troublée par la poignée cassée de la porte, Weiss a ensuite réalisé qu’un vol venait d’avoir lieu.

« Au moment où j’ai compris ce qu’il s’était passé, mon cœur a commencé à battre très fort et cela a duré jusqu’à la nuit suivante. Impossible de me calmer », a-t-elle raconté.

Les trois voleurs ont été aperçus une première fois par les caméras de sécurité à 1 heure 42 du matin, traversant une pelouse menant au musée.

Les hommes masqués ont désactivé le vieux système de surveillance par caméra en le cassant et ils ont utilisé des bâtons pour détourner les caméras fixées au plafond. Le système d’alarme, pour sa part, n’a pas fonctionné pour une raison encore indéterminée.

Les voleurs ont quitté le musée dix minutes après y être entrés. Ils apparaissent sur des images tournées par les caméras extérieures marchant rapidement sur une pelouse, avec des statues – notamment celle du « Garde » – et des pinces coupantes à la main.

La gardienne du musée du Kibbutz HaZorea, Tali Weiss, dans un reportage diffusé le 30 octobre 2020. (Capture d’écran : Douzième chaîne)

« La seule chose à laquelle j’ai pensé, c’est qu’elle n’était pas tombée », a expliqué Weiss, évoquant la statue chérie par les résidents. « Même si elle n’est plus avec nous, elle est au moins encore entière. Il ne faut pas que quelque chose arrive aux statues, en particulier au ‘Garde’. »

Les voleurs disparaissent alors du champ des caméras de sécurité. Il est difficile de dire où ils se sont ensuite rendus.

Quarante-cinq minutes plus tard, à 2 heures 45 environ, les hommes masqués ont été à nouveau filmés par les caméras de surveillance, se redirigeant vers le musée. Les images révèlent qu’ils s’arrêtent en chemin et que l’un d’entre eux se rend à la blanchisserie du musée pour y prendre un drap et deux sacs qui lui permettront d’élargir le butin.

Ils se montrent moins pressés au cours de la seconde intrusion, quittant les lieux à 3 heures 20 du matin, avec d’autres statues enfouies dans les sacs.

Des voleurs sur des images des caméras de sécurité transportent des statues volées au musée du kibboutz HaZorea dans un reportage diffusé le 30 octobre 2020. (Capture d’écran/Douzième chaîne)

La caméra située à la porte de derrière du kibboutz révèlent que les voleurs quittent les lieux à pied. Pourtant, ils ne semblent pas transporter les statues et les objets volés – notamment « Le Garde » – n’apparaissent nulle part.

Ce qui a amené les membres du kibboutz à réaliser que le butin n’avait probablement pas quitté le kibboutz la même nuit et qu’au moins un des voleurs était peut-être un résident. Certains ont estimé, au vu des images des caméras de sécurité, que les cambrioleurs connaissaient la configuration de la communauté.

Weiss a expliqué qu’elle avait compris que les objets volés étaient restés dans le kibboutz quarante-huit heures après le vol.

« Cela m’a rendue folle », a-t-elle commenté. « Et ce que ça implique est très clair pour moi ».

« Tout le monde peut mettre en cause quelqu’un ou quelque chose, des défaillances, des membres de la communauté en qui on a moins confiance », a commenté un résident, Gal Avriel. « Certains membres ont un côté plus ‘sombre’ que les autres et ils peuvent être soupçonnés, de manière ou d’une autre, par les membres du kibboutz, d’avoir pris part au cambriolage », a-t-il ajouté.

D’autres personnes interrogées dans le reportage ont fait savoir qu’elles n’avaient pas de certitudes ou qu’elles n’avaient pas abordé le sujet. Un habitant a estimé que l’incident avait entraîné de la méfiance au sein de la communauté.

« Je vais vous dire, je n’ai pas envie d’y croire et je n’y crois pas », a affirmé une personne âgée.

« Je ne vais pas entrer là-dedans. Je ne veux pas, dans la mesure du possible, souiller davantage la communauté », a dit une autre.

Les voleurs se sont saisis d’objets de la collection spécifiques et ils ont ignoré les autres.

« Et je m’interroge là-dessus tout le temps », a commenté Anat Torbovitch, conservateur spécialisé dans l’art asiatique, qui connaît bien la collection du musée. « Pourquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Pour certains des objets, j’avoue ne vraiment pas comprendre ».

Un commissaire priseur a supposé que les voleurs avaient envoyé des photos ou des vidéos à une personne extérieure, qui leur avait dit quoi prendre. Il a déclaré qu’il n’y avait pas de marché pour de tels objets en Israël et que les potentiels acquéreurs devraient se trouver à l’étranger.

Torbovitch a ajouté qu’il était probable que les œuvres partent en Asie en raison de leurs origines et de la difficulté de les vendre en Europe.

La police a fait savoir que son enquête n’avait pas avancé pour le moment.

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