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40 ans après, Badinter appelle à l’abolition « universelle » de la peine de mort

Badinter a également souligné la nécessité de réfléchir au fonctionnement du système pénitentiaire, en particulier à la surpopulation carcérale, très importante en France

Robert Badinter à l'Hôtel Matignon, à Paris, en janvier 2016. (Crédit : AP/Jacques Brinon)
Robert Badinter à l'Hôtel Matignon, à Paris, en janvier 2016. (Crédit : AP/Jacques Brinon)

Quarante ans après son discours historique pour la fin de la peine capitale en France, l’ancien ministre français de la Justice, Robert Badinter, a fait mercredi un vibrant plaidoyer pour une abolition « universelle ».

« Je suis certain que le mouvement vers l’abolition se poursuivra, tôt où tard elle triomphera », a lancé M. Badinter dans un discours devant un parterre de députés et représentants de la société civile à l’Assemblée nationale française pour le 40e anniversaire de la fin de la peine capitale.

Il a tenu à saluer la mémoire du président socialiste de l’époque, François Mitterrand, élu sur un programme prévoyant cette abolition, et son successeur de droite Jacques Chirac, qui la fit inscrire dans la Constitution.

Mais M. Badinter est peu revenu sur son discours du 17 septembre 1981 au Palais Bourbon, devant un hémicycle qui vota le lendemain l’abolition par 363 voix contre 117, préférant s’inscrire dans « un combat qui n’est pas terminé ».

Soulignant que sur les 198 États des Nations unies, les trois quarts ont aboli la peine de mort en droit ou en fait, il a estimé que « les progrès de cette cause ont été au-delà de nos espérances ».

Toutefois, des États « très puissants ou fanatisés » continuent de la pratiquer, a-t-il souligné, citant la Chine, l’Iran, l’Egypte ou encore l’Arabie saoudite. Aux États-Unis aussi des exécutions ont toujours lieu, mais « la marche vers l’abolition est continue ».

En Europe, seul le Bélarus ne l’a pas encore supprimée, ce qui montre « le lien indissoluble entre dictature et peine de mort », a-t-il pointé.

Faisant allusion au procès des attaques du 13 septembre qui se tient à Paris, M. Badinter a jugé que la peine de mort reviendrait à « lutter contre les terroristes avec les armes des terroristes ».

« La peine de mort ne serait pas de nature à faire reculer ceux qui seraient prêts à se faire exploser avec leurs victimes », a-t-il fait valoir.

Badinter a également souligné la nécessité de réfléchir au fonctionnement du système pénitentiaire, en particulier à la surpopulation carcérale, « qui se pose avec une acuité particulière » en France.

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