5 choses à savoir sur Miriam Adelson
L'épouse de Sheldon Adelson, l'un des principaux donateurs du parti républicain, a été décorée de la Médaille présidentielle de la liberté. Voici son CV
WASHINGTON (JTA) – Miriam Adelson, surtout connue pour être l’épouse de l’un des hommes les plus riches du monde, et peut-être le principal donateur du parti républicain, Sheldon Adelson, est lauréate de la Médaille présidentielle de la liberté.
L’annonce faite par la Maison Blanche a suscité l’indignation de la part des démocrates : Miriam Adelson « n’a rien fait pour son pays si ce n’est d’être l’épouse d’un super-donateur ami de Trump », a fulminé sur Twitter Paul Krugman, journaliste au New York Times et prix Nobel d’Économie. « Bien sûr que c’est ridicule, et une insulte aux gens qui ont mérité la médaille pour leurs loyaux services. »
En fait, les Adelson ont donné un coup de fouet à la campagne présidentielle de Donald Trump au cours de ses derniers mois avec une injection de 30 millions de dollars dont il avait grand besoin. Ils ont également dépensé 100 millions de dollars pour les républicains lors des élections de mi-mandat – le couple a passé la nuit des élections à la Maison Blanche à regarder les résultats avec Trump.
Il est également vrai que Trump a payé son tribut à l’idéologie d’extrême-droite pro-israélienne de Sheldon Adelson, en déplaçant l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et peut-être pour ses affaires : Trump aurait fait pression sur le Premier ministre japonais Shinzo Abe pour lui permettre d’ouvrir un casino Adelson au Japon.
Mais le fait de se servir de la Médaille de la liberté pour récompenser les soutiens politiques n’est pas vraiment une nouveauté. Oprah Winfrey, qui a contribué à faire de Barack Obama une star en 2008 et a été profondément impliquée dans sa campagne, a été choisie en 2013. George Tenet, le directeur de la CIA qui a donné à la guerre en Irak du président George W. Bush un sceau d’approbation très nécessaire en a été un récipiendaire en 2004.
Comme Winfrey, les Adelson ont un palmarès de dons philanthropiques indépendants de tout programme politique : dans le cas des Adelson, ils financent la recherche médicale. C’est d’ailleurs la mention principale de l’annonce de la Maison Blanche.
« Miriam Adelson est médecin, philanthrope et humanitaire engagée », y est-il dit. « Elle a pratiqué la médecine interne et d’urgence, a étudié et s’est spécialisée dans les maladies liées à la toxicomanie, et a fondé deux centres de recherche engagés dans la lutte contre les dépendances aux narcotiques. Avec son mari, Sheldon, elle a également créé l’Adelson Medical Research Foundation, qui soutient la recherche pour prévenir, réduire ou éliminer les maladies invalidantes et potentiellement mortelles. »
Devex, un organisme de suivi des fonds d’aide et de développement, affirme que la Sheldon G. Adelson Medical Research Foundation a distribué 67 millions de dollars.
Le couple est également bien connu – peut-être mieux connu – pour son financement juif et pro-israélien. Sheldon Adelson est le principal bailleur de fonds de Birthright Israel, le programme Taglit qui fait voyager gratuitement des jeunes juifs en Israël. Il apporte également son soutien pour la mémoire de la Shoah et au Israeli American Council [Conseil Israélien Américain].
Voici cinq choses à savoir sur Miriam Adelson :
Elle s’investit dans ses cliniques de méthadone
Miriam Adelson, 73 ans, qui a grandi dans la ville israélienne de Haïfa, a obtenu son diplôme de médecine à la Sackler Medical School de l’université de Tel Aviv. Elle a ensuite suivi un programme d’échange à l’université Rockefeller de New York, où elle s’est spécialisée dans le traitement de la dépendance aux drogues.
Mme Adelson se rend régulièrement à sa clinique de traitement située près d’un centre commercial de Las Vegas. Elle a lancé la clinique en 2000, sept ans après en avoir ouvert une à Tel Aviv – qu’elle visite également lorsque le couple est en Israël. Elle se met en blouse blanche et traite personnellement les patients.
Elle associe le traitement à la recherche à l’université Rockefeller, où elle a travaillé à la fin des années 1980 et siège au conseil d’administration. Son mentor était Mary Jane Kreek, qui a mis au point la méthadone comme traitement contre l’héroïnomanie.
« Dès le début, la clinique s’est consacrée au traitement et à la recherche », a déclaré Mme Adelson lors d’une interview accordée à JTA à sa clinique de Las Vegas en 2016. « Je peux améliorer la connaissance de la dépendance et nous pouvons sauver des vies. »
Les recherches d’Adelson se sont penchées sur la question de savoir s’il existe une composante génétique de la dépendance, non seulement à la drogue, mais aussi au comportement, comme les jeux de hasard et internet.
Elle aimait Ted Cruz
De l’avis général, les Adelson sont de véritables partenaires à la fois sur les plans philanthropique et politique (ils se sont mariés en 1991 après son divorce avec son collègue médecin Ariel Ochshorn).
Cependant, le couple a eu un désaccord amical et parfois public sur le choix des candidats républicains à la présidence qu’ils préféraient parmi ceux qui étaient les plus en vue lors de la campagne de 2016. Sheldon Adelson penchait en faveur du sénateur Marco Rubio de Floride, tandis que Miriam Adelson préférait le sénateur Ted Cruz du Texas. Avant de choisir Trump, cependant, Miriam semblait gagner la bataille – ils ont donné le maximum en dons individuels à la campagne de Cruz.
Les Adelson n’ont pas vraiment intronisé le candidat Trump. Trump s’est heurté, en fait, à Sheldon Adelson pendant un certain temps. Mais Sheldon Adelson a consolidé le statut de favori de Trump avec un appel lancé en mai 2016 à ses compatriotes républicains juifs pour qu’ils soutiennent le candidat en lice et aident Trump à battre Hillary Clinton, la candidate démocrate à la présidence.
Elle a créé une école juive de Las Vegas sur le modèle de son lycée israélien.
En décrivant l’Adelson Educational Campus, une école juive de Las Vegas, Adelson explique comment ses études à la célèbre Hebrew Reali School à Haïfa ont contribué à façonner sa vision de l’éducation.
Il n’y a pas de prières du matin sur le campus, tout comme il n’y a pas de prières dans le système scolaire laïc d’Israël.
« Nous ne forçons pas les enfants à prier, nous ne les forçons pas à porter une kippa », dit-elle. En revanche, les élèves chantent la ‘Hatikvah’, l’hymne national d’Israël. « Etre fière de ce que nous sommes » était sa philosophie à l’école, a-t-elle expliqué à JTA.
Dans les classes supérieures, les étudiants sont supposés avoir une spécialisation, tout comme Adelson s’est spécialisée en biologie quand elle était étudiante à Reali il y a plusieurs décennies.
Elle insiste également pour que les tests de dépistage de drogues soient obligatoires pour tous – étudiants et personnel.
« Je ne veux pas d’une situation où un des élèves de notre campus vend de la drogue », a dit Adelson à JTA. « Je veux montrer aux enfants que nous sommes tous dépistés afin d’en trouver un ou deux qui ne dépasseront jamais le stade initial. Nous voulons les trouver, les aider. L’addiction, c’est comme un cancer. C’est beaucoup plus facile à traiter dans les premiers stades. »
Elle veut que les juifs américains ressemblent plus à des Israéliens
Insuffler des sensibilités juives israéliennes dans le corps politique juif américain est ce qui motive la plupart des financements des Adelson, notamment Birthright-Taglit, l’école de Las Vegas et l’Israeli American Council.
Une grande partie de la couverture médiatique de l’IAC se concentre sur la façon dont Sheldon Adelson souhaite qu’il complète – voire remplace – le Comité américain des affaires publiques sur Israël (AIPAC) en tant que principal porte-parole pro-Israël aux États-Unis. La politique de Sheldon Adelson s’intègre bien à celle de la droite de l’AIPAC, de même que celle de l’IAC.
Mais assistez à une conférence de l’IAC, et la plus grande leçon que l’on puisse en tirer est que son ordre du jour consiste essentiellement à faire en sorte que les Israéliens se sentent plus à l’aise dans une communauté juive américaine qui ne partage pas toujours la sensibilité israélienne. Les Israéliens préfèrent se retrouver autour de la nourriture et de la culture, les juifs américains autour de la synagogue.
Ces sessions parallèles intitulées « comment s’intégrer » portent l’empreinte de Miriam Adelson. Elle y participe souvent en hébreu et en anglais.
Mme Adelson a expliqué à JTA que les juifs américains pourraient apprendre beaucoup des Israéliens, en particulier sur la manière d’être pro-Israël.
« Les Israéliens américains peuvent aider Israël », a-t-elle dit. « Les juifs, comme nous le savons par notre histoire, ont beaucoup d’ennemis, ils subissent beaucoup de haine, parfois au sein de leur propre peuple. Je pense que les Américains d’origine israélienne, la majorité d’entre eux, aiment Israël, respectent leur patrie, beaucoup d’entre eux ont servi dans l’armée israélienne. Ensemble, si nous sommes unis, nous pouvons être une force majeure pour aider Israël. »
Elle adore le scoutisme
Adelson, qui a été membre des Tzofim, l’organisation scoute israélienne dans sa jeunesse, siège au conseil d’administration de sa branche américaine et a consacré des moyens pour étendre ses activités non seulement aux enfants des Américains d’origine israélienne, mais aussi aux enfants juifs américains.
« Si vous parlez de la communauté israélienne, vous devriez parler des scouts israéliens », a-t-elle dit à JTA. « C’est vraiment ce qui crée un attachement entre les Israéliens » en Amérique et en Israël.
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