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6 couples testés pour trouver l’origine de l’embryon implanté par erreur – tribunal

Le couple qui a donné naissance au bébé, qui a subi une chirurgie cardiaque, a fait appel de la décision pour demander un délai

L'hôpital Assuta, à Ashdod. (Crédit : Capture d'écran YouTube)
L'hôpital Assuta, à Ashdod. (Crédit : Capture d'écran YouTube)

Six couples considérés comme parents biologiques possibles du bébé issu de l’embryon implanté par erreur chez une femme, cette année, vont se soumettre à des tests génétiques, a annoncé mercredi la justice.

La femme qui a porté l’enfant a depuis accouché et élève la petite fille avec son partenaire. Le couple a fait savoir qu’il s’opposerait à toute tentative de retrait du nourrisson.

Le tribunal de première instance de Rishon Lezion a statué que cinq couples pouvaient être testés dans un premier temps, un sixième couple dans un second temps seulement, si les autres se révélaient négatifs, a indiqué le radiodiffuseur public Kan.

Ces six couples font partie des 22 couples identifiés par le centre hospitalier d’Assuta, où l’erreur d’implantation a été commise, comme possibles parents génétiques de la fillette.

Les six couples avaient demandé au tribunal de pouvoir se soumettre à des tests après que le ministère de la Santé eut mis fin à ses propres recherches pour identifier les parents biologiques.

« Ces tests sont conformes à l’intérêt de la mineure à connaître ses origines », a déclaré la juge Hani Shira, qui a par ailleurs débouté le couple qui a donné naissance à la fillette de sa demande de reporter les tests de plusieurs années.

« Je ne pouvais ignorer la situation des demandeurs ni le fait qu’ils – tout comme les défendeurs – sont victimes d’une situation ubuesque », a expliqué Shira.

« Ils ne devraient pas se voir refuser la possibilité de découvrir leur relation avec la mineure, ce qui aurait pour effet de les priver de la possibilité de retrouver leur enfant biologique. »

« L’incertitude dans laquelle vivent les demandeurs, comme l’espoir que la mineure soit porteuse de leur matériel génétique, leur cause des souffrances auxquelles il faut mettre un terme en effectuant ces tests », a ajouté la juge.

Le couple qui a donné naissance au bébé, dont de précédents tests ont d’ores et déjà établi qu’il n’avait aucun lien génétique avec la fillette, a fait appel de la décision et demandé que les tests soient reportés, a indiqué la Treizième chaîne.

Les avocats des parents ont déclaré dans un communiqué : « La décision n’est pas conforme à l’intérêt supérieur du bébé, que ses parents élèvent avec amour et dévouement. »

« La décision ne répond en rien à la demande de la famille et des parents, et ne respecte pas le droit de la fillette à la vie privée et à la confidentialité de ses informations génétiques », indique le communiqué.

Oshrit Abergil, 42 ans, l’une des femmes retenues pour les premiers tests, a confié son soulagement au site d’information Ynet, lorsqu’elle a su que le tribunal avait accepté le principe des tests.

Elle a expliqué que la décision avait pris des semaines et qu’elle espérait maintenant passer des tests dès que possible.

« Si je découvre que c’est mon bébé, je ferais tout pour pouvoir l’élever moi-même. Je ne l’abandonnerai pas », a-t-elle déclaré.

Abergil est mariée depuis 23 ans et, jusqu’à présent, son mari et elle ne sont pas parvenus à avoir d’enfant, malgré des procédures de FIV coûteuses et épuisantes.

Il y a deux ans, elle est tombée enceinte mais a perdu le bébé au bout de six mois, une « crise dont nous avons eu du mal à nous remettre ».

Abergil a expliqué qu’au début de cette histoire de confusion embryonnaire, elle ne pensait pas être liée à l’affaire.

« Mais lorsqu’ils ont publié les dates auxquelles la mère était en traitement, j’ai réalisé que cela correspondait. Le ciel nous est tombé sur la tête  », confie-t-elle, ajoutant que son partenaire et elle sont sur les nerfs depuis l’annonce de la nouvelle.

« Nous voulions obtenir une réponse le plus vite possible, et savoir si le bébé qui est né est le nôtre. Toute notre vie s’est arrêtée depuis », explique-t-elle.

Abergil a sympathisé avec la femme qui a donné naissance au bébé, mais elle relève qu’ « elles sont toutes deux victimes de cette situation, et qu’elles doivent savoir de quoi il retourne ».

« Si on ne retrouve pas les parents biologiques, alors bien sûr, elle élèvera ce bébé », ajoute Abergil à propos de l’autre femme.

« Mais il y a des parents ici qui ont subi des traitements difficiles et donné vie à des embryons, qui leur ont peut-être été prélevés à leur insu », a-t-elle précisé.

Illustration : Un embryologiste travaille à une fécondation in vitro dans une boîte de Pétri, au sein d’une clinique de fertilité à Londres, le 14 août 2013. (Crédit : AP Photo/Sang Tan)

L’enfant est née fin octobre, peu de temps après les révélations sur la confusion.

Le nourrisson a récemment subi une chirurgie cardiaque au centre hospitalier Sheba, a fait savoir Kan.

Lundi, le couple qui élève la fillette a intenté une action en justice contre Assuta, auquel elle réclame 10 millions de shekels pour la méprise.

La Douzième chaîne a indiqué que le procès tournerait autour de négligences présumées au sein des services de la clinique de fertilité d’Assuta Rishon Lezion ainsi que sur la détresse causée au couple.

Le ministère de la Santé a dans un premier temps tenté de retrouver les parents biologiques de l’enfant, mais après avoir identifié un couple finalement disqualifié par des tests, les responsables ont indiqué à la fin du mois dernier mettre un terme aux recherches.

Le ministère de la Santé a envisagé, un temps, de fermer l’unité de FIV d’Assuta suite à cette erreur avant d’y renoncer. Il a toutefois exigé qu’il diminue le nombre de ses opérations de 50 %, pour passer de 10 000 à 5 000 traitements par an.

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