6 mois de sursis requis contre l’auteure de tags antisémites à Rueil-Malmaison
La femme de 44 ans avait notamment tagué une épicerie casher ; plusieurs nouveaux tags antisémites ont par ailleurs été constatés en France ces dernières semaines
Une femme de 44 ans, mère de famille de quatre enfants, titulaire d’un doctorat en littérature à la Sorbonne, était jugée mardi 12 décembre au tribunal correctionnel de Nanterre suite à des tags antisémites à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
Elle avait été interpellée le 21 novembre dernier dans cette ville, suite à des inscriptions « Juif », « Gaza », « Stop génocide » et des étoiles de David sur des murs, trottoirs, et en particulier devant l’épicerie casher Story Kash, tracées les nuits des 2, 4 et 13 novembre.
Lors de l’audience, la prévenue a exprimé des excuses et a reconnu les faits, mais a réfuté le caractère antisémite de ses inscriptions.
« Bien sûr, qu’il y a un caractère antisémite, c’est le seul commerce touché alors qu’il y en a plein d’autres autour. Et elle n’écrit pas Israël ou Sioniste », ont déclaré les avocats du propriétaire de l’épicerie Story Kash, maîtres Avner Doukhan et Anaïs Ayache.
L’avocat de la mère de famille, maitre Sébastien Ronphé, a lui déclaré : « Elle est seule, sa famille est éloignée, elle a été victime de violences conjugales, elle ne travaille pas alors qu’elle a un doctorat. Alors qu’est-ce qu’elle fait ? Elle navigue sur Internet, voit des images de plus en plus violentes. Puis, il y a cette réaction physique et psychologique. Mais aujourd’hui, elle est envahie de honte. »
Le parquet a requis à l’encontre de la prévenue six mois de sursis probatoire avec l’obligation de travail, de soins, la réparation des dommages et l’interdiction de paraître à l’épicerie Story Kash. Le délibéré doit être rendu début janvier.
À Tarbes, mardi 5 décembre, un individu de 48 ans était jugé pour des faits similaires, après avoir tracé au feutre rouge des tags antisémites sur les murs du centre-ville et sur des vitrines de certains commerces. Il avait notamment écrit « Juifistes, stop Shoah Palestine ». Il a été condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis et 400 euros d’amende. « Grâce à vos explications, j’ai enfin compris ce que j’ai fait et que je suis un sale con », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience.
De nombreux tags antisémites n’ont cessé de proliférer dans toute la France depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Parmi les derniers tags antisémites constatés en France ces derniers jours et rapportés dans la presse locale : des croix gammées, des étoiles de David et des inscriptions antisémites ont été découvertes dimanche 3 décembre près de la gare de Melun (Seine-et-Marne). Une plainte a été déposée.
Samedi 9 décembre, environ 150 personnes se sont retrouvées à Commentry (Allier), rassemblées contre la haine, une semaine après la découverte de tags antisémites, racistes et homophobes dans un collège de la ville. Une enquête est en cours.
Mardi 28 novembre, des tags antisémites et homophobes ont été retrouvés sur les murs de l’école et de la mairie de Lunas (Hérault), un village de 600 habitants au nord-ouest de Montpellier. Des croix gammées, l’inscription « Lunas, collabo » et une insulte à caractère homophobe à l’encontre d’Emmanuel Macron ont été découverts.
À Saint-Mars-la Brière (Sarthe), huit tags antisémites, dont des croix gammées et des « Hi Hitler ! », ont été réalisés dans la nuit du jeudi 30 novembre au vendredi 1er décembre sur des habitations et une future maison médicale.