600ᵉ jour : Des ex-otages plaident pour la libération des 58 captifs toujours à Gaza
Les Israéliens se rassemblent dans tout le pays pour marquer les 600 jours depuis la prise d'otages du 7 octobre : "Sauvez-les maintenant"

Six cents jours après le 7 octobre 2023, date à laquelle le groupe terroriste palestinien du Hamas a envahi le sud d’Israël et perpétré un pogrom qui a déclenché la guerre actuelle à Gaza, d’anciens otages ont lancé mercredi un appel pour la libération des captifs restants.
Dans un article d’opinion publié par Haaretz, l’ex-otage Or Levy, dont l’épouse Eynav Levy a été assassinée le 7 octobre, a écrit que chaque seconde passée à Gaza était dangereuse.
« En un jour comme celui-ci, je vous demande de vous battre. Battez-vous pour ceux qui sont encore là-bas. Battez-vous pour leurs familles, qui ne connaissent jamais de répit. Battez-vous pour ceux qui cherchent à accomplir leur deuil et à enterrer leurs proches. »
« Cinquante-huit personnes sont encore là-bas. Cinquante-huit familles qui ont vu leur vie s’arrêter ce maudit samedi, et qui n’ont jamais pu se remettre de cette épreuve. Elles ne sont jamais revenues à la vie. Elles n’ont pas recommencé à sourire. Elles n’ont pas recommencé à respirer. »
« Pendant ma captivité, nous avons beaucoup parlé de la chance que nous avions eue de naître en Israël. J’étais donc convaincu qu’ils ne nous oublieraient pas, qu’ils ne se reposeraient pas tant que nous ne serions pas tous rentrés. Et c’est vraiment le cas : je vois la mobilisation de tout le monde. »
« Mais malheureusement, ce n’est pas vrai pour les personnes qui prennent les décisions, pour les décideurs. C’est pourquoi je m’adresse à nouveau à vous, les élus et les dirigeants de notre pays : s’il vous plaît, ne les oubliez pas. S’il vous plaît, ramenez-les à la maison », a écrit Levy, qui a été détenu à Gaza pendant 491 jours.

« Parce qu’ils n’ont pas le temps. Chaque seconde qui passe là-bas est douloureuse. Chaque seconde qui passe là-bas est dangereuse. Et quelqu’un pourrait mourir à tout moment là-bas. »
Eliya Cohen a pris la parole lors d’un événement aux États-Unis pour expliquer les conditions infernales dans lesquelles vivent les otages retenus à Gaza.
« J’ai été retenu captif par le Hamas pendant 505 jours. Nous avons été emmenés dans un tunnel souterrain et enchaînés », a déclaré Cohen lors d’un événement organisé au consulat d’Israël à Los Angeles, selon Ynet.
« Les terroristes ne retiraient les chaînes qu’une fois tous les deux ou trois mois, pour nous permettre de nous laver. Chaque soir, on se couchait avec une seule pensée : ‘Qu’est-ce que je vais faire demain pour avoir un morceau de pita ?’ », a-t-il poursuivi.
« Cela fait 600 jours que nos frères sont en captivité. Il y en a encore 58 qui ont été kidnappés. Nous ne devons pas abandonner. »
Le jour où Cohen et Levy ont été relâchés, ils étaient émaciés.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées Hamas le 7 octobre 2023.
Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont l’armée israélienne a confirmé la mort. Vingt autres seraient encore en vie. Les autorités israéliennes expriment de graves inquiétudes concernant les trois autres personnes.

À partir de 6 h 29, heure à laquelle le groupe terroriste palestinien du Hamas a lancé son assaut sanglant et barbare du 7 octobre 2023, les Israéliens se sont rassemblés à différents endroits du pays pour former le symbole jaune représentant les otages.
Ces manifestations, appelant à la libération des 58 otages toujours retenus à Gaza, marquaient le 600ᵉ jour de guerre.
Ils se sont rassemblés avant l’aube dans les eaux peu profondes de la mer Méditerranée, près de l’ambassade américaine à Tel Aviv, formant avec leurs corps les nombres « 58 » et « 600 » ainsi que les mots « Save Them Now » (Sauvez-les maintenant) écrits dans le sable.
Sur la Place des Otages à Tel Aviv, des gens vêtus de tee-shirts jaunes et tenant des ballons jaunes se sont rassemblés en cercle, attendant le moment où le compteur numérique indiquant les jours, les heures, les minutes et les secondes de captivité passerait de 599 à 600.
Lorsque le compteur a atteint 600, les participants ont lâché leurs ballons et ont hurlé « Ramenez-les chez eux maintenant ! »
Des gens se sont regroupés en formant un cercle jaune sur une colline publique verdoyante à Zichron Yaakov. D’autres ont attaché un immense ruban jaune autour de la tour de l’horloge de Jaffa, tandis que d’autres encore tenaient des ballons jaunes à Ramat Aviv. Enfin, un ruban humain jaune a été formé aux intersections de Hadera, Holon, Kfar Saba, Nahalal Junction, Modiin et Emek Hefer.
Une chaîne humaine s’est formée le long de la route principale reliant Naan à Sitriya, dans le nord du pays. À Jérusalem, les habitants se sont rassemblés dans le parc situé près du domicile du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, qui dirige l’équipe chargée des négociations avec les preneurs d’otages, pour assister à la prière du matin et rosh hodesh – la prière marquant le premier jour du mois de Sivan du calendrier juif.
À 7 h 10, un groupe de parents endeuillés s’est rassemblé dans un parc en face de l’immeuble où réside Amir Ohana (Likud), président de la Knesset, à Tel Aviv. À l’aide d’un micro, ils ont demandé au député de sortir sur son balcon et de les regarder.

« Sortez sur votre porche et regardez-nous », a déclaré l’un des pères.
« Nos enfants ont été tués et massacrés le 7 octobre. Depuis 600 jours, vous nous tournez le dos. Nous ne nous laisserons pas briser et nous continuerons à nous battre. »
Ces parents endeuillés ont déclaré qu’ils travaillaient à une proposition de loi demandant la tenue de nouvelles élections législatives, le gouvernement refusant de créer une commission d’enquête nationale chargée d’enquêter sur les événements ayant conduit au pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre.